C’est une affaire classée de plus en matière de violences sexuelles. Nombreuses ont été les mannequins à rapporter des faits de violences sexuelles extrêmement similaires dont Gérald Marie aurait été l’auteur du temps de son règne en tant que directeur Europe de la surpuissante agence de mannequins Elite, dans les années 1980-1990. Si bien que son modus operandi lui vaut le surnom de « Weinsten de la mode ».
L’enquête visant Gérald Marie pour viols et agressions sexuelles, classée pour « prescription »
Suite à la libération de la parole, mais surtout de l’écoute (car les victimes témoignent dans les médias depuis 1998, dans une violente indifférence, seulement brisée vers 2017 par l’explosion de #MeToo), plusieurs tops se sont organisés pour collecter d’autres témoignages afin de constituer un dossier en justice solide.
Et ce, dans l’espoir que les faits ne soient pas encore prescrits pour certaines victimes. Seulement, l’enquête ouverte en septembre 2020 par le parquet de Paris pour « viols et agressions sexuelles » sur majeur et sur mineur, confiée à la Brigade de protection des mineurs, n’a pas identifié de victime dont les faits n’auraient pas encore été prescrits aux yeux de la justice, comme le rapporte l’AFP, relayée notamment par Libération. Conséquemment, le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête « du fait de l’acquisition de la prescription de l’action publique ». Rappelons que la prescription des faits dénoncés ne signifie pas absence d’infraction pénale.
Si l’avocate de Gérald Marie, Me Céline Bekerman, envisage déjà des poursuites pour dénonciation calomnieuse, les avocats d’une des plaignantes, la journaliste britannique Lisa Brinkworth, demandent depuis janvier 2023 à ce qu’un juge d’instruction soit saisi des faits afin de permettre un « débat » sur la prescription « quand la victime est empêchée d’agir par un climat de menaces et de pressions », rapporte également l’AFP.
En cause : pour un documentaire BBC, cette journaliste s’était infiltrée durant 1 an en tant que fausse mannequin au sein d’Elite en 1998, au plus près de Gérald Marie, afin d’en éclairer les coulisses. Elite a attaqué la BBC en diffamation, empêchant toute rediffusion, mais aussi exploitation des images et pistes sonores du tournage de ce documentaire diffusé qu’une seule fois. Par conséquent, la journaliste n’a pas eu le droit de s’en servir comme preuve (alors qu’une agression sexuelle aurait été enregistrée) pour tenter d’obtenir justice, alors même qu’elle raconte avoir subi menaces et intimidations suite à l’unique diffusion.
Aujourd’hui, Lisa Brinkworth et les autres plaignantes souhaitent donc mener une nouvelle action civile pour les nombreuses autres victimes, avec de nouveaux éléments pour étayer leurs allégations.
Crédit photo de Une : Capture d’écran YouTube.
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