- Prénom : Leïla
- Âge : 28 ans
- Lieu de vie : une grande ville
- Orientation romantique et/ou sexuelle : hétérosexuelle
Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?
Depuis un an. Je suis resté en couple pendant environ quatre ans avec un garçon très différent de moi, mais avec qui je partage beaucoup d’amis en commun. Avant ça, j’avais quelques mois de célibat derrière moi suite à une autre relation (ma première) qui a duré 2 ans, entrecoupée de ruptures douloureuses.
Comment décririez-vous votre célibat ?
Une partie de moi le subit, tandis que l’autre tente de se convaincre que c’est un choix. J’ai l’habitude de m’acharner pour que mes relations amoureuses fonctionnent, à l’image de mes parents qui sont encore amoureux après 35 ans de vie commune. Il me faut énormément de temps pour m’en remettre, tandis que j’observe les autres personnes de mon âge choper à tout va sans difficulté.
Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?
Aucun problème pour ma famille, ma soeur elle-même est restée célibataire pendant des années sans qu’on l’embête avec ça. Mes amis ont appris à ne pas me demander si je chopais, eux-même étant tous en couple depuis longtemps. Je partage pas mal d’amis en commun avec mon ex, c’est devenu assez délicat avec certains. J’endosse le rôle de la « petite sœur » quand je pars en week-end avec des amis en couple : ce n’est pas désagréable mais parfois, ça fout le cafard. Même si ils sont attentifs à m’inclure, je suis souvent rattrapée par la sensation d’être en retard dans la vie.
Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ?
Je réalise qu’on parle peu de gens célibataires qui ne vivent pas leur célibat comme une liberté sexuelle follement excitante. Ma vie sociale est développée mais je suis incapable d’initier un flirt ou de comprendre que je peux plaire. J’ai donc fêté mon année d’abstinence devant Netflix en fumant des clopes et en ruminant. J’ai sûrement un blocage mais je refuse de jouer les séductrices, quitte à m’auto-saboter. J’ai l’impression que cette abstinence prolongée est un tabou et que mes amis sont gênés pour moi. J’aimerais que le sujet soit plus léger pour en discuter plus facilement.
Être célibataire vous permet-il des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ?
Je m’adaptais beaucoup aux rythmes de vie des mes ex, le dernier étant très pris par le travail. Maintenant, je n’ai plus besoin de l’attendre tard le soir pour manger ou consacrer mes week-end à ne rien faire avec lui pour qu’il se ressource. Pour éviter d’en apprendre sur son nouveau couple via nos amis, j’ai renforcé de nouvelles amitié que je prends désormais le temps de chérir. Je développe aussi les passions qui n’intéressaient pas mon ex : la danse, la création plastique, le spectacle…J’ai tendance à laisser ça de côté quand je suis en couple.
À l’inverse, être célibataire vous empêche-t-il de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ?
Je grapille de la tendresse chez mes amies mais évidemment le sexe me manque. Mes amis emménagent ensemble ou bien achètent des appartements, ma colocataire et son mec y réfléchissent également. Ce n’est pas toujours facile de se réjouir pour eux, et j’ai peur que nos centres d’intérêt divergent.
Ressentez-vous une forme de pression à chercher « activement » un ou une partenaire amoureux·se ?
Je ressens une pression mais je refuse d’entrer sur le « marché de la bonne meuf ». C’est un combat du quotidien pour moi de me positionner en badass plutôt qu’on victime des codes sociaux.
Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ?
Comme je n’ai jamais expérimenté la rentabilité d’habiter en couple, c’est plutôt économique d’être célibataire. J’aime beaucoup faire des cadeaux ou avoir des petites attentions quotidiennes pour mon amoureux, ce qui à la longue finit par coûter.
Quels sont vos projets pour le futur ? Le célibat a-t-il un impact sur ces envies et ces projections ?
Je suis célibataire et au chômage, ce qui renforce mon sentiment d’inutilité. J’aimerais trouver un job passionnant et me donner à fond pour être fière de moi. Le célibat n’a pas d’impact là-dessus même si ça me donnerait certainement un coup de booste.
Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ?
Le fait d’entendre mes amie·s se lamenter sur le dysfonctionnement de leur couple me rappelle l’époque où je vivais aussi cela. C’est extrêmement soulageant de constater que 50 % de ma disponibilité mentale peut-être réinvestie par d’autres types de réflexions tellement plus productives !
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