Le plus terrible en hiver, ce n’est pas la neige, ce n’est pas le vent, ce n’est pas la goutte au nez de ton voisin de métro, dangereusement attirée par la gravité… Ce sont les trous d’aération. Ces micros-espaces entre tes différents vêtements qui laissent apparaître quelques centimètres carrés d’épiderme, et dans lesquels le froid s’engouffre sadiquement.
Pour remédier à ce problème, certaines adoptent la technique de la brocante humaine, qui consiste à entasser un maximum de fringues les unes sur les autres. D’autres ont une solution signée Tamara Mellon, ex-designer pour le célèbre chausseur Jimmy Choo : les Sweet Revenge boots. Un vêtement hybride qui n’est autre que la combinaison d’une botte avec 90 mm de talon et d’un legging. Tout attaché et tout en cuir.
Ces chaussures s’enfilent comme un collant, mais sans collant. Étant donné l’adhérence de la peau en plein effort et du cuir, je ne saurais dire si je trouve ça un peu masochiste ou très pratique.
À première vue, c’est un peu comme le pot-au-feu, tu aurais pu y penser toute seule en mélangeant des restes. Sauf que Tamara Mellon fait payer à ses acheteuses le prix de son imagination : pas moins de 1975$ sont requis pour se procurer cet accessoire
qui met minable la cuissarde. Esthétiquement, le résultat est plus ou moins convaincant, selon les tenues présentées.
D’après Net-à-Porter, les Sweet Revenge font « une silhouette tout-en-un irréprochable », ce qui me semble être le minimum vu le tarif, surtout pour des chaussures qui ne font pas le café et ne répondent pas au téléphone à ta place.
Le pourquoi de cette fusion entre botte et collant se trouve peut-être sur le site de la marque :
« Une philosophie simple mais avant-gardiste : nous vivons dans un monde où les femmes veulent acheter maintenant et porter maintenant. En pensant d’abord aux besoins des femmes modernes, Tamara Mellon propose une mode polyvalente, indépendante des saisons […] ».
Merci, je n’osais pas demander, c’est très gentil d’anticiper notre besoin de femme de transpirer de l’entrejambes. Ceci dit, peut-être que je me fourvoie et qu’il s’agit d’un acte citoyen pour nous éviter de partager nos douces fragrances de pieds macérés dans du cuir. Car si enlever tes pompes au bureau implique de te déshabiller jusqu’à la culotte, il est possible que tu y réfléchisses à deux fois avant de laisser tes orteils faire du nudisme. Bien joué, Tamara Mellon.
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