La première fois que j’ai été voir une psy, nos rendez-vous ont duré quelques mois. J’y suis allée dans l’urgence : depuis des semaines, j’étais abattue, je pleurais, sans savoir pourquoi.
Vu mon caractère plutôt optimiste, ça a fini par m’inquiéter.
Avec douceur et patience, ma psy m’a assez vite permis de comprendre que si j’étais si mal, c’est parce que ma vie manquait de stabilité. Tout simplement.
Apprendre des leçons en psychothérapie
Ça paraît tout con, mais j’avais été incapable d’identifier le problème, et pour cause : je ne me connaissais pas moi-même !
Je n’avais pas en tête mes besoins, mes valeurs, mes zones sensibles. Je pensais que comme je n’avais pas de raison de me plaindre, j’aurais dû être heureuse, automatiquement.
Des années plus tard, ces quelques séances avec ma psy me reviennent régulièrement en tête, car j’y ai puisé des enseignements qui me serviront toute ma vie.
C’est le sujet d’un passionnant fil de discussion sur un sous-forum Reddit dédié aux femmes : quelle est la plus précieuse leçon que vous avez apprise en psychothérapie ?
Tu peux lire toutes les réponses ici (en anglais), et je t’en traduis quelques-unes ci-dessous !
Apprendre l’indépendance en psychothérapie
La femme dont le témoignage récolte le plus de succès explique quelque chose de simple, mais qui manquait à sa vie.
« La vie de mes parents et la nôtre (celle de leurs enfants) étaient trop enchevêtrées. Il fallait qu’on soit tout comme eux, sinon ils ne nous acceptaient pas.
Dans un tout autre registre, j’expliquais que j’absorbe les émotions de mon mari et mes enfants. C’était quasi-impossible pour moi d’être heureuse si l’un d’entre eux était de mauvaise humeur […]
Elle [ma psy] m’a dit :
— Ne le prenez pas mal, mais c’est pas la même chose que vos parents ? Tout le monde doit être parfaitement heureux pour que vous soyez heureuse… Alors que vous pouvez être heureuse même s’ils ne le sont pas.
Ça a changé ma vie. C’est comme si le brouillard était retombé, comme si le temps s’était arrêté.
Mon mari peut être de mauvaise humeur à cause du travail ou autre, et je PEUX aller bien. Mon préado peut être lunatique, et je PEUX aller bien. »
Je suis moi-même une grosse éponge émotionnelle. Enfin, je l’ai longtemps été. J’absorbais les réactions et les humeurs des autres sans rien contrôler.
Résultat, je n’avais aucune prise sur la façon dont je me sentais, j’étais comme ballotée au fil de mes rencontres…
À présent, j’ai toujours cette sensibilité
qui fait que je sais comment les autres se sentent. Mais leurs émotions ne me « contaminent » plus : je ne fais que les constater.
Et putain, ça LIBÈRE, t’as pas idée !
Apprendre à penser à soi en psychothérapie
Cette autre leçon rejoint, en quelque sorte, la première :
« Le concept du masque à oxygène.
En gros, il faut d’abord « mettre son masque », donc prendre soin de sa santé mentale et faire ce qui est bon pour soi, avant d’aider les autres.
Ça m’a vraiment aidée à ne pas m’impliquer trop dans les problèmes des autres lorsque ça risque de me porter préjudice. »
Là encore, cette leçon résonne en moi. Car j’ai mis longtemps à apprendre ma valeur, à intégrer que je suis ma propre priorité.
Toi aussi, tu t’es peut-être parfois engagée dans les galères des autres alors que tu n’avais pas l’énergie nécessaire pour le faire, que tu étais déjà préoccupée ou affaiblie.
Rappelle-toi que te sacrifier pour autrui ne rend service à personne, et qu’il n’y a rien de mal à penser à soi d’abord !
Accepter les émotions négatives en psychothérapie
Comme je te le disais au début de cet article, je suis d’un naturel optimiste. Ma personnalité est plutôt enjouée, rigolote, positive.
En conséquence, j’ai mis du temps à savoir comment gérer mes émotions négatives (tristesse, mais aussi colère, ressentiment, méfiance). J’avais tendance à les cacher honteusement.
Pourtant, il n’y a aucune honte à ressentir de telles choses, et surtout ça ne me définit pas en tant que personne ! Ce ne sont que des moments à passer.
C’est ce qu’explique cette leçon :
« Je n’ai pas à attaquer chaque émotion négative. Parfois c’est cool d’être en mode « Oh, salut tristesse, t’es là » ou « Ah, ok panique, fais ta vie pendant que je finis ce truc ».
La thérapie par l’acceptation, ça a été la chose la plus puissante de ma vie. »
Dans un livre que j’aime beaucoup, Les yeux du dragon de Stephen King, le déni est comparé à l’acte d’enfermer ses émotions négatives dans un coffret et de le jeter dans un puits.
On croit alors pouvoir les oublier à jamais, mais un jour le contenant finit par pourrir et c’est toute l’eau du puits qui finit empoisonnée… donc tout notre esprit.
J’ai appris à regarder en face mes émotions négatives, même si je leur en veux parfois d’être là. Car elles font partie de ma vie, et de la tienne aussi !
Voilà les 3 leçons qui m’ont le plus marquée dans ce fil de discussions, que tu peux lire en intégralité ici. Et toi, qu’est-ce que tu as appris sur le divan de ton ou ta psy ?
À lire aussi : Comment savoir quel type de psychothérapie me convient ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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