Dans la vie, je me suis pris quelques râteaux. Eh, ça arrive à tout le monde, hein. Sur le coup, ça m’a drôlement piqué, chaque fois, parce que j’ai quand même longtemps été un sacré coeur d’artichaut, du genre à m’enticher en deux messages qui pourraient vaguement évoquer un flirt.
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En plus l’artichaut, ça fait péter. Attends, mais pourquoi je dis ça ? Bref.
Qui dit « a des crush souvent » dit « une tentative de pécho de temps en temps ». Et qui dit « tentative de pécho » dit aussi « parfois c’est oui et puis parfois bah c’est non ». Quand c’est non, c’est râteau.
Mais bon, tu me connais, je regarde jamais en arrière avec beaucoup d’amertume très longtemps : je tente de retenir des enseignements de tout, histoire qu’une expérience ne reste pas vaine.
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Tirer profit d’un râteau
Je suis en 5ème et j’aime vraiment beaucoup un garçon.
Automne 2001. Je suis en 5ème et j’aime vraiment beaucoup un garçon. En plus, parfois, il sort de la salle de classe en claquant la porte quand il se fait engueuler : un torturé, formidable. C’est si romantique (source : mes critères de romantisme de fin 2001 à 2011).
Il se trouve que ma « meilleure pote » du moment l’aimait beaucoup aussi, ce garçon.
Résumons la situation : j’avais de l’acné plein la tronche, les sourcils beaucoup trop fournis pour être honnête et une tête à puer de la gueule (désolée, c’est ce qui me vient quand je regarde des photos de l’époque). Elle avait DES SEINS ÉNORMES, une jolie peau, portait des pulls col roulés sans manches (trop stylée) (source : mes critères de style de fin 2001 à fin 2001) hyper moulants et avait déjà roulé des pelles.
Du coup, je savais qu’il fallait que j’aille dire au garçon que je l’aimais bien, parce que j’avais aucune chance à côté d’elle. Alors à la récré, un matin, j’ai pris mes ovaires et je lui ai demandé s’il voulait pas sortir avec moi — mais avec l’accord de ma pote, hein, j’suis pas tant une fausse soeur qu’on pourrait croire.
Il a répondu non. Mais avec gentillesse (c’est un vrai mec sympa), en m’expliquant qu’il était amoureux d’une autre fille, et en me disant qu’en revanche il voulait bien voter pour moi aux élections des délégué•es.
Écoute, j’ai pas tout perdu. Au moins, y a eu deux voix pour moi qui sont sorties de l’urne.
Si ça se trouve, il s’est pris plein plein de râteaux, ce monsieur.
Peut-être que j’aurais pu tirer profit du mal-être de chaque personne qui m’a mis un râteau pour leur demander un service. Genre :
« Ok, je promets que je ne pleure pas… si tu me donnes un chien / payes mon loyer / fais mon mémoire à ma place / me fais une tresse sur le côté, j’sais pas les faire. »
Bordel, pourquoi j’y pense que maintenant ?
Comment ne pas se faire ghoster
J’ai appris l’origine du terme ghoster quand j’ai lu, il y a quelques années, un article issu d’un magazine people qui parlait de la façon dont une actrice s’était séparée d’un acteur : en le ghostant. Elle a tout simplement arrêté de répondre à ses appels et ses textos.
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On m’a déjà ghostée pour me faire comprendre que la relation était terminée et ne mènerait nulle part
Ça m’est arrivé. Bon, j’ai pas envie d’expliquer le contexte. J’ai besoin de garder une part de mystère, tu comprends, parce que la seule que j’ai depuis quelques années, c’est de pas toujours dire quand c’est moi qui a pété. Donc tout ce que j’ai envie de te dire, c’est qu’on m’a déjà ghostée pour me faire comprendre que la relation était terminée et ne mènerait nulle part.
Aaaaaah oui oui oui c’est très désagréable.
J’ai eu de la chance dans mon malheur, parce qu’au bout de plusieurs jours semaines à voir échouer mes blagues / tentatives de renouer le contact de façon légère, j’ai fini par avoir la confirmation que c’était mort. Peut-être que ça aurait pu être plus rapide. Peut-être que, si j’avais juste dit « bon bah c’est mort, c’est ça ? » ou (plus courageux encore) : « si t’es pas capable de le faire, je le fais : ciao bye bisous la famille on reste copains », j’aurais pas eu à me torturer l’esprit.
Rien à voir avec ce genre de ghostage ah ouais.
Si quelqu’un
ghoste, c’est que, soit il a eu un accident (et il est peut-être mort, qui sait ?) soit qu’il y a de grandes chances que la relation soit finie. C’est hyper rare, de ghoster et de revenir après quelques semaines comme si de rien n’était.
C’est hyper rare, de ghoster et de revenir après quelques semaines comme si de rien n’était.
Et puis de toute façon, qui aurait envie d’être en couple avec quelqu’un qui ghoste de temps en temps, même si ça voulait pas dire que c’était fini ? Bon bah peut-être plein de gens, je juge pas. Moi en tout cas, j’en serais bien incapable.
Alors si ça avait dû m’arriver à nouveau (bon puis maintenant j’suis en couple jusqu’à l’os alors ça ne m’arrivera plus), j’espère que j’aurais eu le cran de dire bobye avant de me sentir ridicule (même si y a rien de ridicule à ça). Mais je garde zéro rancoeur parce que j’ai compris un truc…
Ne pas réciproquer des sentiments de fait pas de quelqu’un une mauvaise personne
C’est l’histoire de ma vie : chaque fois que je me suis pris un râteau, ou que je me suis fait larguer, j’ai vu en l’autre une mauvaise personne.
Tiens, prenons l’exemple le plus lointain et donc, le moins gênant à me remémorer. J’étais en seconde et il y avait ce garçon à l’allure dégingandée, aux taches de rousseur et au sourire franc qui me plaisait bien.
Il venait souvent me parler quand j’étais avec quelques copains. Il était vraiment gentil et rigolo, et j’avais le coeur qui palpitait quand je pensais à lui… un crush, quoi. Je m’imaginais DE OUF que c’était réciproque, vu qu’il me parlait souvent.
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Adolescente regardant le tréfonds de l’âme de son crush à travers son oreille.
Alors quand j’ai appris que ce n’est pas moi qui mouillait ses paumes de main et lui filait le zizidur mais ma meilleure copine, j’ai vu tout rouge.
Alors quand j’ai appris que ce n’est pas moi qui mouillait ses paumes de main et lui filait le zizidur, mais ma meilleure copine, j’ai vu tout rouge. Pour moi, c’était évidemment, un grand classique : il s’était rapproché de moi pour tenter sa chance avec ma meilleure pote ! Horrible ! Monstrueux ! J’avais vu ça dans plein de films et, pourtant, je m’étais fait avoir, super, vingt sur vingt la race humaine.
Pendant des années, j’ai vu ce mec comme « le connard qui s’est rapproché de moi pour approcher ma meilleure pote » et puis un jour, je me suis refait le film et j’ai réalisé que…
- Je ne lui avais jamais dit que je l’aimais bien. Du coup, bon.
- Il s’était pas rapproché de moi pour approcher ma pote : ils étaient DÉJÀ potes. Le mec était juste sociable et gentil et amical, sans jamais me faire croire quoi que ce soit.
- Son seul tort, c’est de ne pas avoir été amoureux de moi. Eh bon, bah ça pique sur le coup, mais personne n’y peut rien, on peut pas se forcer (enfin si on peut, mais ça fait mal à tout le monde alors autant éviter).
Moi-même, parfois, j’ai mis des râteaux, parce que je n’avais pas de sentiment ou d’attirance particulières. Même si je l’ai pas toujours fait avec délicatesse et bien comme il faut (ça met toujours tellement mal à l’aise, ce genre de situations), je ne pense pas être une mauvaise personne pour autant ! Une personne maladroite, oui, de ouf, mais pas quelqu’un de foncièrement mauvais.
Alors savoir que j’ai jugé trop vite toutes les personnes qui m’ont dit non ou m’ont quittée, peu importe comment, bah… Je trouve pas ça très sympi-sympa de ma part.
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Et toi, dis-moi, t’as appris quoi de tes râteaux ?
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Les Commentaires
J'ai eu les boules mais je m'y attendais, j'avais déjà plus eu de nouvelles depuis une semaine puis 10 jours, puis... plus rien définitivement !
Quant aux râteaux... je me suis pris un "je sais" quand j'ai dit à un gars qu'il me plaisait bien. Ça puait
Mais il a été très gentil et il a fait attention à la moi ivre.
J'étais
un peutrès mal à l'aise quand je l'ai revu et j'étaisun peupas mal triste quand j'ai compris que vraiment, c'était mort. (j'avais encore de l'espoir après la soirée, oui oui)Et là j'ai un crush alors... j'espère que j'aurai pas de râteau ray: