Coucou vous !
J’espère que vous allez bien en ce dimanche, parce que moi, j’ai quelque chose à vous partager avant de vous dire au revoir.
Corps à cœur Cœur à corps, mon projet anti-complexes
Il y a maintenant un peu plus d’un an, j’ai commencé à publier des témoignages illustrés, sous le joli nom de Corps à cœur Cœur à corps.
Oui je sais, c’est pas facile à retenir… dis-toi que le cœur est au centre et ce n’est pas un hasard.
Ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que ce projet est né bien avant que je ne sois chez madmoiZelle, au cours de mes études en 2016.
Il est parti d’un constat personnel : j’ai plein de complexes mais quand j’en parle, je me rends compte que je ne suis pas seule et qu’en plus, les partager, ça les affaiblit avec le temps.
Plutôt cool comme constat ! J’ai donc décidé d’en faire un projet collaboratif car je n’ai qu’un corps et qu’il en existe autant que de personnes vivantes sur cette planète.
J’ai voulu donner la possibilité à d’autre gens de partager leurs histoires, avec leurs corps et leurs complexes. Que n’importe qui puisse témoigner, sans peur d’être jugé.
Avec l’idée que ces histoires touchent d’autres personnes et qu’on crée ensemble un bel espace rassurant, tout doux et chaleureux.
Je crois pouvoir vous dire, avec émotion, que c’est un putain de pari réussi !
Mon tout premier Corps à cœur Cœur à corps
Pour conclure cette série, qui est clairement mon premier enfant, j’ai voulu vous partager mon témoignage. Il va commencer par le tout premier Corps à cœur Cœur à corps que j’ai publié en octobre 2016 sur mon blog.
L’arbre-rose
L’année est bonne la terre enfle Le ciel déborde dans les champs Sur l’herbe courbe comme un ventre La rosée brûle de fleurir
Paul Éluard
C’est toujours dur pour moi d’assumer ces deux p’tites touffes en public. Ça fait plus de deux ans maintenant. J’ai encore du mal à lever les bras en débardeur sans penser qu’éventuellement quelqu’un va trouver ça dégueu.
Ils ne me dérangent pas, je les aime même, mes p’tits poils. Mon copain s’en fout royalement. Et moi je flippe du regard des autres.
C’est grave, non ? Ça veut dire que si je m’épilais, aujourd’hui ça serait pour « les autres ».
J’aimerais juste en avoir rien à foutre. Mais pour ça, c’est du travail. C’est déconstruire ce que je vois tous les jours. Des filles qui s’épilent automatiquement.
C’est arrêter de se comparer. Parce que je ne suis pas et ne serai jamais elles. Et je ne le veux en aucun cas d’ailleurs.
C’est mon combat de tous les jours, contre moi-même et personne d’autre. Parce qu’au fond, ce ne sont pas « les autres » le problème.
Le problème c’est que JE donne trop d’importance à ce regard inquisiteur. Mais plus pour longtemps, foi de castor.
Est ce qu’il y aura des gens pour m’accompagner ?
J’en suis quasiment sûre.
Je vous avoue, que c’est quand même avec émotion que je me retourne sur cette publication
, en constatant tout le chemin parcouru.
La Léa de l’époque ne le savait pas encore, mais quelques mois après, elle allait montrer ses poils à Internet. Et ça a fait du bruit. Et ça m’a fait énormément de bien.
Bon, la nostalgie c’est bien beau mais qu’en est-il de maintenant ?
Mon corps, c’est d’la bombe bébé
J’aimerais vous dire que plus de deux ans après je m’aime à la folie, tous les jours.
Mais ça serait mentir.
J’ai énormément travaillé pour me confronter à ce fameux « regard des autres ».
J’ai beaucoup travaillé pour me confronter à mon regard, le pire de tous.
J’ai encore et toujours des moments où je trouve telle ou telle partie de mon corps moche.
Il y a toujours des moments où je regarde mes jambes poilues en me disant « Léa ou castor ? ».
Ou que mon sein gauche est vraiment plus gros que le droit, sérieux, c’est pas si important d’être symétrique, si ?
Que cette espèce de verrue sur mon nez, on voit que ça et elle sert à rien.
Mais comparé à tout ce que j’ai gagné depuis, ça n’est rien du tout.
Cette décision d’accepter mon corps au naturel a sûrement été la plus importante pour mon estime de moi.
Je n’envoie plus à mon corps des messages de haine comme je pouvais le faire avant.
J’ai arrêté de croire qu’il était une des raisons de mon mal-être. Mon corps n’est plus mon ennemi, qu’il faut cacher, amaigrir, épiler.
Mon corps c’est mon plus bel allié. C’est lui qui me fait kiffer ma vie au MAXIMUM.
Au lieu de lui reprocher en permanence mon malheur, j’essaye de l’écouter.
J’essaye de comprendre ce qu’il dit de moi.
Il ne ressemblera jamais à ceux sur les magazines, ni même à la plus bonne de mes copines. Et ça n’est pas grave.
J’ai passé tellement de temps à le discréditer, à l’humilier, à lui faire payer de pas ressembler à ce que j’estimais être la perfection.
Persuadée que personne ne pourrait m’aimer, et surtout pas moi.
Alors maintenant, à 25 ans, je lui envoie le message contraire.
C’est nous deux avant tout le reste.
Si quelqu’un lui reproche quelque chose, cette personne est en tort. Elle n’est pas moi. Elle ne sait pas ce qu’on a traversé, tous les deux.
Elle ne sait pas que quand elle touche à mon corps, elle touche à mon cœur.
Je suis comme ça. Et je refuse de changer. J’ai choisi d’être entière, de l’assumer et de trouver des personnes qui respecteraient ça.
Et j’en ai trouvé, des personnes magnifiques, avec le cœur rempli d’amour, comme le mien.
Et je vous ai trouvées.
Merci, sérieusement merci pour ces deux années à vos côtés. Merci pour votre bienveillance envers toutes les personnes qui ont témoigné.
Merci de m’avoir prouvé qu’on n’est jamais seules face à nos complexes, nos angoisses, notre peur de ne pas être aimées pour ce que l’on est.
Merci à la team madmoiZelle, qui m’a toujours soutenue et poussée à m’assumer.
Qui m’a laissé cet espace pour m’exprimer et qui m’a aidé à vous parler avec le plus de clarté possible.
Et enfin, merci à Charlotte, Mymy, Anne-Laure, Lilas, Sinéad, Sambre, Kalindi, Nicolas, Julie, Lola, Encollowen, Hortense, Maylis, Camille, Hélène, Clémentine, Élisa, Laura, Méril, Laura, Sophie, Alice, Latifa, Pauline, Maria, Maite, Lucie, Lucie, Chloé, Marion, Juliette, Hélèna, Alicia, Juliette, Coralie, Cécile, Chloé, Roxane, Léonore et Angela d’être des personnes aussi chouettes, touchantes et courageuses.
J’ai posé sur toutes ces personnes un regard doux, attendri par tant de chaleur humaine.
Je suis bien consciente que se livrer à l’écrit, sur une plateforme publique, ce n’est souvent livrer qu’une partie de sa réalité.
Mais c’est justement de cette réalité-là dont j’ai soif. C’est celle-là qui me touche au plus profond, qui me fait réfléchir et qui m’aide à comprendre les autres.
Je vous remercie de m’avoir aidée à montrer cette vulnérabilité, d’y avoir porté un regard franc et des réactions positives.
Vraiment, toutes ces attentions m’ont amenée à avoir ce même regard envers moi-même.
J’ai de la tendresse pour mon corps et, même, des vagues d’amour.
OUI il y a des jours où je me trouve CANON !
Il y a des jours où je me dis que ces bourrelets sont trop mignons, il y a des jours où je sais que j’ai tellement confiance en moi que je rayonne.
Et ces jours-là, ils sont de plus en plus nombreux. Ces jours-là, je me trouve sincèrement belle parce que mon corps et mon cœur s’alignent.
Ils me disent que je suis sur la bonne voie.
Ils me disent que j’aime ma vie, que j’ai la chance de pouvoir faire ce qui me plait le plus, que je me sens utile, que je respecte mes envies, mes goûts et mon militantisme.
J’ai pas fini de dégommer les tabous qui entourent la féminité toxique, pas fini d’apprendre de vous, d’apprendre de moi.
Corps à cœur Cœur à corps, c’est terminé sur madmoiZelle et sérieusement, c’est une de mes plus belles expériences humaines.
Merci de faire compter cette parole.
Je vous embrasse, ça n’est que le début, je n’ai que 25 ans et j’ai décidé que le bon moment pour vivre mes rêves, c’était
maintenant.
En parlant de rêve qui se concrétise, je suis hyper contente de vous annoncer que Corps à cœur Cœur à corps va sortir en livre.
OUI J’AI BIEN DIT UN LIVRE, MÊME QUE ÇA SERA UNE BD ! Donc stay tuned comme on dit chez les castors furieuses !
Pour suivre la suite de mes aventures, rendez vous sur Instagram et Facebook !
Je vous laisse, les mad, sur cette citation d’Anaïs Bourdet, créatrice de Paye ta shnek :
« Être une femme, c’est mériter la lune et aller la décrocher soi-même. »
BAMBAM !
À lire aussi : Bye-bye madmoiZelle, le strip d’au revoir de Léa Castor
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Les Commentaires
Je dis ouiiiii !
Rubrique, témoignages et illustrations magnifiques, tristesse que ça soit terminé mais hyper emballée par les projets suivants