Paulo Coelho est connu pour être l’un des auteurs les plus lus au monde. Comme pour beaucoup d’écrivains à succès, cela s’avère à double tranchant : d’une part, ça lui assure un public fidèle et sans cesse renouvelé ; d’autre part, ça lui attire régulièrement les foudres de la critique, celles-ci s’abattant particulièrement sur son style jugé simpliste, ses thèmes répétitifs et sa grammaire parfois seulement passable. Coelho a-t-il réussi l’exploit de permettre un accès aisé à la philosophie où n’est-il qu’un de ces gourous du développement personnel qui aurait réussi à sortir du lot par un habile tour de passe-passe ?
Sans le hisser au rang d’auteur incontournable de ma bibliothèque, il n’en reste pas moins une plume que j’apprécie. Je l’ai découvert avec L’alchimiste qui lui a valu, à raison, sa renommée. De lui, je conseillerais également Veronika décide de mourir.
Peu après, on m’a offert Le Zahir que j’ai dévoré. Ce roman reprend la plupart de ses thèmes phares, à savoir : la spiritualité, la quête de soi, l’amour -son énergie, ses doutes, ses exigences, la dépendance qu’il génère, la place de l’égo, de la liberté, l’intérêt ou non de la fidélité-, les rêves faussés couverts de paillettes, les projets…
L’histoire, somme toute banale, sert plus de prétexte que de véritable sujet. Esther et son mari écrivain sont mariés depuis dix ans lorsqu’elle disparaît sans laisser de traces. D’abord soupçonné, celui-ci en vient rapidement à la conclusion qu’il n’est rien arrivé à sa Esther et que celle-ci serait simplement… Partie. Peu à peu, il fera de cette femme, sa femme, son Zahir personnel, son éternelle obsession, c’est par elle et pour elle qu’il se lancera à la recherche de lui-même.
De remises en questions en souvenirs, il va tenter de comprendre si son respect des libertés ne frôlait pas parfois l’indifférence aux autres, s’il aurait du déceler la tristesse de sa femme, s’il aurait pu y remédier, s’il reste quelque chose à sauver.
Esther demande pourquoi les gens sont tristes. – C’est simple, répond le vieillard. Ils sont prisonniers de leur histoire personnelle. Tout le monde est convaincu que le but de cette vie est de suivre un plan. Personne ne se demande si ce plan est le sien ou s’il a été inventé par quelqu’un d’autre… Et c’est ainsi qu’ils oublient leurs rêves.
Si j’ai choisi de vous proposer ce passage plutôt qu’un autre, c’est qu’il me semble caractéristique de l’œuvre et qu’il pose une question essentielle. A leur façon, chacun des deux protagonistes, l’un dont on en vient à s’agacer par son omniprésence, l’autre idéalisé par tant d’absence, poursuivent une quête dans cette direction.
Suivez-les.
> Références : Veronika décide de mourir, L’alchimiste, Le Zahir
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Les Commentaires
Qu'est ce qui t'embêtait tant ? =)
Je vais aller chercher la sorcière de Portobello cette après midi, par contre, histoire de voir ce qu'il vaut
Même question, en quoi était-il nul ?
Je vais finir par me poser des questions, j'ai lu certains de ces autres romans aussi, que j'ai également apprécié. Je n'ai pas eu ce rejet assez virulent qui semble animer certaines d'entre vous