Je sais que vous avez été abreuvé de tops en tous genres pendant tout le mois de décembre. Je sais que l’on change de décennie et que ça n’arrange pas les choses. Je sais que tout le monde y est allé de son avis, de ses commentaires plus ou moins argumentés. Je sais tout ça. Mais que voulez-vous ? Mon TOP 20 cinéma (et les autres) est une tradition « de janvier » sur laquelle je ne peux pas faire l’impasse sur le simple prétexte que des confrères et consœurs se soient allés dans leurs propres colonnes.
D’un point de vue personnel, en terme de cinéma, je me dois de voir tout ce qui est susceptible de m’intéresser. Je me dois d’être bien sûr d’avoir vu la plus grande exhaustivité possible de films, histoire de rien éviter. D’ailleurs, je fais bien, vu qu’il y a un film du 30 décembre dans la liste ci-dessous. Cette année, j’aurais donc vu au cinéma (j’insiste là-dessus !) 203 films (entre le mercredi 7 janvier et le mercredi 30 décembre 2009), soit 13 de plus qu’en 2008 et 27 de plus qu’en 2007. Moi qui croyais avoir réduit le rythme…
1. Un Prophète
Parce que le cinéma français ne m’avait pas autant retourné le cerveau depuis… jamais. Même si il y a toujours plein de film de notre belle patrie que j’adore, aucun ne m’avait rendu aussi fier. Le fait de l’avoir vu à Cannes n’arrange rien. C’est brut et bouleversant. Ça dit beaucoup de choses tout en étant violemment divertissant. C’est du cinéma pur et dur. C’est un chef d’œuvre. C’est tout.
2. Une Nuit à New York
Parce que du cinéma qui fait rire aux éclats, parle de musique et d’amour, c’est forcément fun et pop. Tout simplement. Et si ça vous dit quelque chose, c’est normal. Parce que c’est tendre et attachant. Parce que c’est drôle et gentiment mélancolique. Parce que ce film, j’ai vraiment l’impression qu’il me ressemble beaucoup. Parce que Michael Cera fait des mixtapes pour séduire la fille qu’il aime et parce qu’il a une sonnerie de portable « Boys Don’t Cry ».
3. Max & les maximonstres
Parce que Max, c’est moi, c’est vous, c’est un peu tous les petits garçons de 9 ans qui ont un jour posé le pied sur cette planète. Parce que Max n’aime pas le maïs surgelé et qu’on le contredise. Parce que Max adore sa maman, les batailles de boules de neige et vivre dans un monde qui n’appartient qu’à lui. Parce que Spike Jonze s’est enfin libéré de l’emprise un peu envahissante de Charlie Kaufman pour faire un film vraiment poétique, vraiment sensible, vraiment universel et vraiment bouleversant.
4. Funny People
Parce que j’ai bien ri. Parce que j’ai bien pleuré. Parce que Judd Apatow s’est enfin décidé à marcher dans les pas de James L. Brooks, dont j’ai toujours su qu’il était sa vraie source d’inspiration depuis ses débuts. Parce que Seth Rogen est vraiment beaucoup plus attachant et beaucoup plus drôle avec quelques kilos en moins.
5. Away we Go
Parce que ça parle d’amour sincère et véritable. Parce que c’est tendre, naïf, franchement drôle et pertinent. Parce que John Krasinski est mon héros. Parce que Maya Rudolph donne envie de tomber amoureux. Parce que leur couple de cinéma est simplement beau.
6. L’étrange histoire de Benjamin Button
Parce que la dernière demi-heure est un des trucs les plus émouvants que j’ai vu cette année au cinéma. Parce que tout le reste. Parce que rendre l’épique intimiste (ou l’inverse) s’appelle simplement être brillant.
7. Gran Torino
Parce que d’habitude je ne suis pas vraiment fan de Clint Eastwood. Parce que ce film déborde tellement d’humanité que j’ai changé d’avis. Parce qu’on peut encore faire du neuf, du frais et du surprenant avec un schéma narratif éculé. Prends ça dans la gueule James Cameron !
8. Harvey Milk
Parce que le récit biographique n’avait jamais été aussi lucide, pudique et passionnant. Parce Sean Penn. Parce que Emile Hirsch. Parce que Gus Van Sant sait utiliser ses expérimentations passées pour éclairer sa mise en scène quand il le faut. Parce que ça ne parle que d’une chose : être soi-même.
9. Bienvenue à Zombieland
Parce que c’est jubilatoire d’un bout à l’autre. Pas une seconde de ce film qui soit pop, drôle et fun. Parce que Woody Harrelson. Parce que Goddamn it, Bill fucking Murray! Parce qu’un clown zombie. Parce que ça n’aura échappé à personne qu’Emma Stone est boulversifiante de sex-appeal et de coolitude.
10. Rachel se marie
Parce que Anne Hathaway m’a fait frissonner. Parce que Anne Hathaway m’a fait craquer. Parce que Anne Hathaway m’a fait pleurer. Parce que Jonathan Demme et sa scénariste organisent savamment leur grand huit émotionnel pour des successions ininterrompus de tendresse, de pleurs, de cris, de rire et d’amour.
11. 500 jours ensemble
Parce que c’est moi – encore. Parce que, cette fois, c’est TROP moi. Parce que Zooey Deschanel, son sourire gracieux, ses yeux bleus grand ouverts. Parce Joseph Gordon-Lewitt, son regard mélancolique, son sourire gêné. Parce que une scène à Ikéa. Parce que je n’ai pas le droit de trop l’aimer. Parce que mon cœur est toujours brisé à la fin.
12. Slumdog Millionaire
Parce que derrière le phénomène populaire se cache une fable humaniste « à la Dickens », simple et un peu naïve sur l’enfance, l’argent, l’amour et l’amitié. Parce que derrière les défauts (de sa fin notamment), c’est jubilatoire et plein d’espoir pour tous.
13. Morse
Parce que les vampires ne sont pas forcément des ados niais. Parce que les histoires d’amour (et d’amitié) entre humain et vampire ne se résument pas forcément à des regards pudiques et des amourettes stupides. Parce que c’est au contraire d’une complexité à donner des migraines à Stephanie Meyer tout le reste de sa vie. Parce que c’est tout simplement intense, très flippant et violemment original.
14. Last Chance for Love
Parce que le regard de Dustin Hoffman. Parce que le regard d’Emma Thompson. Parce qu’il y a toute la solitude du monde dans ces regards. Parce que ces deux regards finissent par se croiser. Parce que c’est beau.
15. Les Beaux Gosses
Parce que c’était moi. Parce que c’était vous. Parce que c’est franchement pathétique et donc franchement drôle. Parce que ça se termine bien, ce qui prouve bien que c’est du cinéma. Parce que moi, perso, ça ne s’est pas terminé aussi bien… Mais c’est pour ça que c’est pathétique (et donc drôle – FML !)
16. Watchmen
Parce qu’on ne verra probablement plus jamais autant de cynisme, de noirceur, de misanthropie dans une aussi grosse production hollywoodienne. Parce que c’est beau à s’en faire péter la rétine. Parce que les Watchmen, c’est nous – et ça fait peur.
17. Accidents
Parce que le plus grand polar hong-kongais depuis Infernal Affairs. Parce que c’est à ranger – bien en vu – à côté de Conversations Secrètes. Parce que c’est génialement sobre, efficace, diabolique et inquiétant.
18. Les Noces Rebelles
Parce que Leo. Parce que Kate. Parce qu’ils s’aiment. Parce qu’ils ont peur. Parce que la violence psychologique et la complexité des sentiments à l’oeuvre ici mettent chaos, asphyxient et au final bouleversent.
19. Star Trek
Parce que le divertissement de qualité n’a pas de prix. Juste pour ça. Et aussi un peu parce que Winona Ryder.
20. Walkyrie
Parce que c’est tendu, sobre, efficace, carré et d’une précision narrative et cinématographique impressionnante.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Sans m'attarder trop sur les deux Français (je connais assez Audiard et peu Sattouf en dehors d'une BD, je parle uniquement des films tels quels) je maintiens que ce sont des films qui cherchent à se calquer d'une manière ou d'une autre sur un genre comme tu l'as dit (ce n'est pas une critique d'ailleurs, j'adore le cinéma américain, mon top en est plein, et je suis une inconditionnelle du teen-movie) et le schéma reste toujours proche de gros films américains. Je parle surtout des Beaux gosses, que je n'ai pas du tout aimé; Un prophète si en revanche.
Enfin si tu me dis que tu te bases sur l'émotion et tes goûts c'est vrai que c'est même pas la peine de discuter. Au passage l'émotion est pour moi aussi une clé du cinéma, mais pas seulement. Je préfère l'expression de James Gray "l'intelligence émotionnelle" qui suppose beaucoup plus que de dire : "j'ai rigolé, c'était bien" quand on prend un minimum de recul et de temps. Au passage je suis passée vite fait sur ton blog, j'ai survolé l'article sur les comédies US qui m'a l'air bien, et qui est la preuve que tu ne te contentes pas de prendre l'émotion pour l'émotion! D?autre part si tu cherche uniquement à partager une émotion que tu sais non-réfléchie et intime, pourquoi publier ton top ailleurs que sur ton blog ? Ici personne ne vient pour connaître tes goûts personnels (je répète que je ne dis pas ça méchamment, tu as l?air gentil) mais au mieux pour profiter d?une REFLEXION personnelle sur un film pour amorcer une discussion quelconque.
par curiosité j'ai regardé tes tops des deux années précédentes car pour le coup j'ai pu comparer avec les miens et je trouve même qu'ils se ressemblent entre eux
ben... c'est tout