La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
La question de la semaine
Chère Daronne,
Je suis un peu déprimée depuis quelques semaines, parce qu’avec les restrictions Covid qui se lèvent peu à peu, je suis « obligée » de retourner bosser dans un open space en présentiel.
Or, le télétravail m’allait très bien à moi ! Je n’avais pas à supporter l’haleine matinale de Pierre-Yves de la compta, ni à me taper les discussions sans fond autour de la machine à café, et surtout je n’avais pas mon boss sur le dos, lui qui hausse des sourcils surpris à chaque fois qu’il me voit me lever de mon poste pour X ou Y raisons.
J’aime bien mon boulot et je n’ai pas envie d’en changer, mais je voulais savoir si j’étais la seule à ressentir ça. Est-ce que c’est normal de ne pas vouloir retourner au bureau après tous ces mois pépouze chez moi ? Est-ce que c’est moi qui suis trop difficile ?
Aide-moi chère Daronne !
La bisette,
Fatima
La réponse de la Daronne
Mon petit quignon de pain,
C’est en te lisant que je suis bien contente d’être si proche de la retraite. Non pas que je me plaigne d’avoir un boulot, quand on voit à quel point ça peut être galère d’en trouver, mais la vie en colocation avec des collègues de bureau ne me manquera absolument pas.
Oui, je parle bien de colocation, parce qu’on passe quand même majoritairement cinq jours par semaine, huit heures par jour, en compagnie d’êtres humains — qui ne maîtrisent pas, pour la plupart, les règles de bienséance et de vie en communauté !
Tu te rends bien compte, ma petite clémentine, que je suis totalement de ton côté face à ton manque d’envie de retourner en présentiel pour retrouver l’haleine de Pierre-Yves et toutes les autres joyeusetés citées.
Du coup, plutôt que de te dire hypocritement « mais si voyons, la vie en open space c’est génial ! » je te propose plutôt de foutre un peu le bordel dans ta boîte, histoire que tu puisses t’y amuser un peu (et y trouver ton avantage).
Voici mes propositions, qui te permettront peut-être de rester en télétravail et d’échapper au bureau en présentiel (croisons les doigts) :
- Deviens la personne à détester. Arrête le déo, écoute du Bigard pour retenir ses pires blagues que tu pourras toi-même ressortir à la machine à café, arrête de te brosser les dents le matin et déclare-toi officiellement anti-masque au bureau. Bizarrement, on risque vite de ne plus insister pour que tu viennes tous les jours.
- Flique ton patron, en lui demandant systématiquement des réunions ou des points dès que tu le vois se lever de son bureau. Ça lui coupera peut-être l’envie de t’emmerder.
- Sois à ton bureau comme tu peux l’être chez toi : en chaussettes, la main constamment dans le slip, à renifler sans te moucher et en pissant la porte ouverte. Ça va calmer les RH qui voulaient te voir revenir tous les jours.
- Parle de façon très très très lente à l’oral dès qu’on te pose une question, et hyper rapidement à l’écrit sur le logiciel de tchat du bureau, histoire qu’on n’ait plus envie de te parler en face, mais que par message. Ça leur prouvera que t’es quand même vachement plus efficace en télétravail.
- Ne ramène que des plats maison pour le déjeuner, mais avec des odeurs affreuses pour le commun des mortels, et qui se diffuseront dans tout l’open space — comme des salades de thon, des sandwichs aux œufs, de la brandade de morue, toute recette qui comporte du fromage qui pue ou pire : de la coriandre.
- Ne te retiens pas sur les bruits émanant de ton corps : rote et pète à souhait, sans prêter attention à tes collègues. Il se peut qu’on te demande gentiment de rester chez toi à tout jamais.
Sinon, en vrai conseil, tu peux aussi tenter de négocier avec les RH et ton boss pour modifier ton contrat et passer en 100% télétravail, ou demander de garder juste quelques jours en présentiel, pour couper le poney en deux.
Un peu d’open space, un peu de chez toi, ça peut être aussi une bonne solution qui te permettra de garder un équilibre socio-professionnel important pour ta santé mentale ! L’isolement n’est peut-être pas la meilleure des solutions non plus.
On sait que le Covid a créé des nouvelles angoisses, voire des agoraphobies importantes, donc si tu arrives à trouver un juste milieu qui te permet de concilier ton besoin — bien compréhensible — de bosser depuis chez toi et celui de travailler dans un environnement purement professionnel, ça peut être cool.
Mais comme d’hab, rien ne se fera si tu ne communiques pas !
Allez bon courage ma petite biscotte et salue Pierre-Yves pour moi,
La bisette,
Ta Daronne
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Les Commentaires
Au tout début du confinement, j'ai eu beaucoup de mal avec le télétravail.
J'avais ramené mes dossiers sur un disque dur et je bossais sur mon ordi personnel, pas du tout adapté, lent lent lent pour ouvrir-enregistrer mes dossiers, sur un petit bureau d'écolier, pas adapté non plus. Je me sentais prise au piège avec l'impression de ne pas accomplir mes taches correctement... gros sentiment d'impuissance et de culpabilité...
J'ai fait partie de toutes ces personnes qui n'ont jamais cessé de travailler, mais dans l'ombre, invisibles, enfermées dans leurs appartements.
Et puis mon employeur m'a fourni le bon matériel : ordi portable, écran et imprimante. De mon coté, j'ai sacrifié une partie de mon budget vacance pour investir dans un bureau confortable...
le mois ont passés, j'ai pris mes marques.
le travail a repris en présentiel pour toustes, excepté les personnes immunodéprimé·es .
J'ai obtenu un télétravail 2 jours par semaine et ça me conviens bien. Mes conditions de travail en présentiel sont bonnes, je ne suis pas en open space... mais la collectivité me fatigue. D'autant plus qu'il y a eu quelques conflits... et ça aussi, ça me fatigue.
Ça fait moins de bus, moins de repas à préparer la veille...
et les visio, c'est pas si mal, quand le sujet est sans intérêt, mais obligatoire, ou que cela se déroule dans un amphi plein, où on est mal assises, ça me permet de tchatter avec ma meilleure collègue...