OK, les enfants c’est fatigant et ça coûte cher, mais saviez-vous qu’ils ont la capacité de rendre les adultes autour d’eux plus compatissants, empathiques et respectueux des autres ? C’est ce que montre une récente étude menée par des chercheurs en psychologie britanniques et parue en avril 2021 dans le SAGE Journals.
Plusieurs études avaient déjà montré que les adultes étaient plus susceptibles d’aider et de protéger leurs propres enfants et les enfants en détresse. Rien d’étonnant alors à ce que de nombreuses ONG utilisent des photos d’enfants pour nous convaincre de faire des dons.
Rien de surprenant non plus à ce qu’il ait fallu la photo dramatique du petit Aylan Kurdi, mort noyé en 2015, pour que l’opinion publique occidentale se préoccupe (temporairement) du sort des réfugiés syriens.
Mais ce que l’étude des chercheurs britanniques a montré de nouveau, c’est que la présence d’enfants favorise chez les adultes les comportements prosociaux (serviabilité, compassion, empathie…) envers les autres en général, et pas uniquement envers les plus jeunes. Deux types d’expériences ont été menées par les chercheurs et chercheuses avant d’aboutir à cette conclusion.
Les enfants rendent plus compatissants et généreux en général
Dans la première situation, on a demandé à des adultes de répondre à un questionnaire pour évaluer qu’elles étaient les valeurs importantes pour eux. Certains avaient dû auparavant écrire un texte pour décrire un enfant en quelques lignes, d’autres avaient dû décrire un adulte ou un restaurant, et d’autres enfin n’avaient eu aucune tâche à faire avant de remplir le questionnaire.
Ceux qui devaient décrire un enfant exprimaient ensuite plus fortement des valeurs prosociales (justice sociale, serviabilité, etc.) que les autres. Plus étonnant encore : le fait d’être soi-même parent ou non n’avait aucun impact
sur l’expression des valeurs, tout comme d’autres facteurs étudiés par les chercheurs en psychologie :
« Ces effets [sur les valeurs] n’étaient pas influencés par le genre des participants ni par leur âge, le fait d’être ou non parent, leur opinion à l’égard des enfants ou leur contact avec eux. »
La deuxième expérience a eu lieu dans une rue commerçante. Une ONG était présente pour récolter des fonds pour une cause n’étant pas spécifiquement liée aux enfants.
Les chercheurs ont observé les donations effectuées par les adultes, en fonction du nombre d’enfants présents dans cette rue commerçante. Et là, le résultat a été aussi très significatif comme relaté dans l’étude :
« Les gens étaient plus susceptibles de donner quand les enfants étaient relativement plus présents dans la rue commerçante. Et ce lien n’était pas impacté par la météo, l’heure de la journée, le genre des donateurs ou par le fait qu’ils ou elles soient accompagnées ou non par des enfants. »
Des enfants à l’Assemblée nationale pour influencer les adultes ?
La simple présence d’enfants semble donc suffisante pour rendre les adultes plus généreux, empathiques et compatissants envers leurs semblables. Et si l’étude précise qu’un tel effet pourrait peut-être être obtenu avec d’autres groupes sociaux (par exemple des personnes âgées), on est en droit de se demander s’il ne faudrait pas mettre des enfants partout, et en particulier dans les lieux de pouvoir dont ils sont habituellement exclus…
Vus comme innocents, naïfs et particulièrement vulnérables, les enfants ont indirectement un impact sur la façon dont les adultes se comportent entre eux, et envers la planète en général, comme l’expliquent les chercheurs :
« Le fait que la présence d’enfants motive les adultes à être plus prosociaux pourrait plaider pour une intégration explicite ou implicite des enfants dans les contextes où les adultes prennent des décisions importantes sur le long terme. »
Des enfants dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, sous les ors de l’Élysée ou dans les conseils d’administration du CAC 40… L’idée nous plaît, surtout si elle permet d’influencer nos gouvernants pour qu’ils prennent des mesures en faveur de la justice sociale et de la préservation de l’environnement.
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