Au moins 30 minutes d’activité sportive par jour et 10 000 pas quotidiens. Vous avez sûrement déjà entendu ces injonctions pour maintenir une bonne santé cardiaque, booster l’énergie et améliorer la qualité du sommeil…
En plus d’avoir des mollets plus fermes, un coeur plus solide et de dormir comme un bébé, le sport fait du bien au moral. Après avoir craché ses poumons dans une flaque de sueur, on se retrouve enveloppée d’une bouffée de bien-être et de légèreté.
On se doutait donc bien de l’effet positif de l’activité sportive sur l’humeur… Mais les scientifiques le confirment : le sport aurait un effet anxiolytique !
Le sport, un traitement efficace contre l’anxiété
Selon l’Assurance Maladie, les troubles anxieux renvoient à « une maladie psychique fréquente qui s’exprime sous diverses formes (anxiété généralisée, phobies, trouble panique…) et perturbe fortement la vie quotidienne. » Ils se distinguent du simple stress ou de l’anxiété passagère en cela qu’ils « se répètent, s’installent dans la durée, surviennent sans lien avec un danger ou une menace réels et créent une souffrance telle qu’elle perturbe durablement la vie quotidienne. »
Les troubles anxieux toucheraient entre « 15 à 20 % de la population à un moment ou un autre de leur vie. »
Bonne nouvelle pour les anxieux, adopter une activité physique régulière permettrait bel et bien de réduire les symptômes d’anxiété.
Ce mois-ci, des chercheurs suédois de l’université de Göteborg ont analysé les effets de séances de sport de diverses intensités pendant douze semaines chez 286 patients « dont la moitié souffrait de troubles anxieux depuis au moins dix ans ».
Résultat : l’étude confirme « une tendance de l’intensité de l’exercice à réduire les symptômes d’anxiété, mais ces effets étaient plutôt similaires pour les intensités faibles et élevées. »
En d’autres termes, l’activité physique représenterait un traitement efficace contre les troubles anxieux et « devrait être plus fréquemment mise à disposition des personnes souffrant de problèmes d’anxiété dans le cadre des soins de santé primaires. »
La recherche pose cependant un holà : ces effets seraient complètement indépendants des symptômes dépressifs !
Comment ça se fait ?
On sait que rester le cul vissé sur une chaise aurait un effet très négatif sur la santé physique et mentale. Pour preuve, rester trop longtemps assis « augmenterait le risque de dépression et d’anxiété » et réduirait l’espérance de vie.
Pas très étonnant, donc, si au contraire, se bouger favoriserait l’équilibre mental et la vitalité…
Quand on pratique du sport, le corps libère des endorphines, les hormones du bien-être, et de la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans le mécanisme de la récompense. Cela expliquerait, en partie, « l’état d’euphorie et de plénitude ressenti au sortir d’une séance… et aussi le fait que le sport peut devenir une drogue. »
D’après un article du Monde, qui reprend l’étude en question, on devrait ce boost au fait que l’activité sportive, pratiquée en solo ou en groupe, améliorerait l’estime de soi. Antoine Pelissolo, chef de service de psychiatrie des hôpitaux Henri-Mondor et Albert-Chenevier expliquait au magazine les effets spécifiques de certaines pratiques :
« Il a été démontré que l’aérobie, grâce à la régulation de la respiration qu’elle engendre, améliore le trouble de panique. »
C’est bien beau de savoir tout ça, mais on en fait quoi ? Selon les chercheurs de l’étude, ces résultats renforcent surtout l’idée que l’exercice physique est un traitement efficace qui pourrait être plus souvent prescrit par des médecins pour les personnes qui souffrent d’anxiété :
« L’exercice a peu d’effets secondaires, est peu coûteux et globalement bénéfique pour la santé somatique générale. Les futurs essais pourraient porter sur l’utilisation de l’exercice guidé dans des troubles anxieux spécifiques, comparer les résultats dans des conditions aiguës et chroniques et évaluer plus avant l’intensité optimale de l’exercice dans la diminution des symptômes anxieux et dépressifs chez les patients souffrant de troubles anxieux. »
En attendant de se voir prescrire un marathon par le médecin, si notre santé nous le permet, et si on se bougeait un peu plus ?
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Crédits photos : Tirachard Kumtanom et Blue Bird (Pexels)
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