Ce mercredi 4 novembre, à 16h16, les Françaises commenceront à travailler « gratuitement ». Alors, ne vous inquiétez pas, votre fiche de paie va rester inchangée, mais comme les femmes sont payées moins que les hommes en moyenne, c’est comme si nous bossions « pour du beurre » une partie de l’année.
Depuis quatre ans, la newsletter féministe Les Glorieuses calcule ainsi cette date pivot en se basant sur l’écart de salaire horaire brut moyen entre les femmes et les hommes salariés. Celui-ci étant de 15,5% selon Eurostat, il correspond à un travail « gratuit » pour les femmes à partir du 4 novembre jusqu’à la fin de l’année, en prenant en compte le nombre de jours ouvrés en 2020. (Plus d’explication sur ce calcul – et ses limites – dans cet article du Monde datant de 2016).
Chaque année, cette journée symbolique est donc l’occasion de mettre en lumière les inégalités salariales qui persistent dans notre pays.
Inégalités salariales femme/homme : comment les expliquer ?
Pour expliquer ce décalage entre les salaires des femmes et des hommes, plusieurs facteurs peuvent être avancés, en particulier le fait que les secteurs d’activité très féminisés — soin, éducation, etc. — sont souvent moins rémunérateurs (mais peut-être le sont-ils justement parce que très féminisés, l’oeuf ou la poule, tout ça).
Le plafond de verre qui empêchent les femmes d’accéder à des postes à responsabilité (et aux rémunérations qui vont avec) est aussi une piste d’explication. Mais même en tenant compte de tous ces éléments, il subsiste un écart « inexpliqué » d’environ 10% : de la discrimination pure et simple selon l’Observatoire des inégalités.
Ces inégalités salariales persistent depuis des années — et au rythme auquel l’écart se comble, on y sera encore quand nos petites filles rentreront sur le marché du travail — alors même que l’opinion publique les tolère de moins en moins. Selon un sondage des Glorieuses
(auprès d’un échantillon pas forcément représentatif de la population française), 98% des femmes et 88% des hommes estiment que c’est une honte que les femmes soient moins rémunérées que les hommes.
Et avec la pandémie actuelle, les inégalités salariales risquent même de se creuser, puisque les mères sont plus susceptibles que les pères de ralentir leur activité professionnelle pour gérer l’école à la maison ou garder les enfants si les crèches ferment.
Inégalité salariale femme/homme : que peut-on faire pour lutter contre ?
Face à ces constats déprimants, comment réagir ? Que pouvons-nous faire individuellement et collectivement pour faire bouger les choses ?
Les Glorieuses plaident de leur côté pour un plan de relance féministe et ont lancé une pétition à ce sujet pour convaincre le gouvernement d’adopter certaines de leurs propositions, notamment la revalorisation des salaires dans les secteurs très féminisés comme les métiers du soin.
Vous pouvez également vous former individuellement pour mieux négocier votre salaire et vos augmentations, en lisant par exemple notre article sur le sujet, ou en participant à un atelier #NégoTraining en ligne organisé par l’école de commerce Audencia.
Appel à témoignage : le coût caché psychologique des inégalités salariales
Enfin, vous pouvez nous aider à boucler notre enquête sur le coût caché psychologique des inégalités salariales en répondant à notre appel à témoignages.
Envoyez-nous quelques lignes pour partager votre expérience (anonymat garanti) à l’adresse email : [email protected].
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