Les extraverties et les bavardes ne saisiront peut-être pas le concept. Pourtant, au Royaume-Uni, un petit formulaire ingénieux permet aux clients de certains salons de coiffure de se faire couper les cheveux sans devoir raconter l’intégralité de sa vie.
Une petite coupette, au calme
Si se faire couper les cheveux et se faire masser le cuir chevelu peut être un vrai instant de plaisir, il peut aussi s’avérer être un moment plutôt bien relou, dès que le coiffeur ou la coiffeuse a des envies de papotage, par politesse conventionnelle ou juste parce qu’elle a le verbe facile.
Mais ce n’est pas toujours le cas de celui ou celle qui est venue se fait raccourcir les pointes ou tenter la frange rideau.
De plus, il est souvent tellement difficile de s’entendre avec le bruit du sèche-cheveux ou l’eau dans les oreilles (toujours trop chaude au passage), que le message de faire ça en silence pourrait être assez clair.
Parfois, on a juste envie de se détendre, de poser son royal fessier dans un siège en skaï qui colle au cuissot et de se faire shampouiner sans parler, sans penser, sans se raconter une vie bien plus trépidante qu’elle ne l’est en réalité. Parfois, on a juste envie de venir faire ce qui était prévu, à savoir une coupe, et merci, bisous.
En Angleterre, comme le rapport le journal The Gardian, certains salons de coiffure ont mis en place un questionnaire à remplir par le client, pour qu’il indique si oui, ou non, il a envie de tailler le bout de gras.
Comme ça, pas de malaise, pas d’impolitesse et de snobisme, juste une volonté exprimée dès le départ par celles et ceux qui veulent passer en silencieux.
Le salon de coiffure, un simple moment de détente
En dehors de ce formulaire qui peut aider les plus silencieux à se faire entendre, Redmond Cliff, directeur de salon pour le groupe de coiffure Edwards and Co, parle également de l’intelligence émotionnelle des coiffeurs face à leur client. Savoir quand il est bon de se taire, en fonction de la personne qu l’on a en face de soi :
Les coiffeurs sont très doués pour interpréter les vibrations des gens. Il est connu que la coiffure est généralement une « industrie très bavarde », mais les salons sont également des espaces inclusifs, ce qui signifie que certains clients veulent, et devraient pouvoir, rester silencieux et se détendre sans parler.
Redmond Cliff pour The Gardian
De plus, il serait bon aussi d’épargner un peu les coiffeurs et les coiffeuses, qui se prennent souvent des grosses vagues émotionnelles de la part de leur client, qui couplent leur séance de débroussaillage avec une séance de psychothérapie.
Allez, prochaines étapes : on fait ça en France, et on étend le concept aux voyages en VTC, taxis, aux salons de beauté (personne ne veut parler en se faisant épiler le SIF, soyons honnêtes), aux files d’attente dans les magasins et aux arrêts de bus. Promis, ça ne va empêcher les gens de sociabiliser ou de se parler, ça aidera juste un peu plus à respecter le désir des autres, c’est tout.
À lire aussi : Bienvenue chez Frange Radicale, salon de coiffure sans prix genrés et sans patron
Crédit photo image de une : Group4 Studio
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires