Publié initialement le 19 juin 2014
En cette sainte journée de la fesse, les sujets sont légers et les esprits s’envolent. Mais je sais que certain-e-s d’entre vous n’ont pas de temps à perdre et souhaitent se divertir tout en s’instruisant. Je suis là pour ça. Pour que nous fassions un petit point (de culture) G afin d’être savant de la fesse. Quelle que soit ta filière académique, je te fais confiance pour réutiliser à bon escient tout le savoir contenu dans les lignes suivantes.
Que signifie callipyge (et les autres mots en -pyge) ?
On commence par enrichir notre vocabulaire avec le mot callipyge. Le mot dérive du grec kal?s, « beau » (comme dans « calligraphie ») et de pyg?, « fesse » (comme dans « tu piges ? ») (ou pas). Callipyge est donc un adjectif tombé dans l’oubli qui signifie « qui a de belles fesses »… et l’histoire pourrait s’arrêter là si on ne s’intéressait pas à l’usage du terme.
Apparemment, même dans la Grèce Antique, on n’utilisait pas le mot tous les quatre matins pour flatter les rotondités du boulanger : on le réservait plutôt à la déesse Aphrodite. Il y avait un culte divinatoire des jolis culs. Déjà, ça se pose plutôt bien.
Mais comment en est-on venu à vénérer les culs ? Et bien si l’on en croit les Deipnosophistes d’Athénée (c’est le nom du bouquin et de l’auteur) l’idée a germé dans l’esprit de deux jeunes filles de Syracuse…
Pour vous la faire courte, ces deux soeurs cherchaient à savoir laquelle avait le plus beau derche. Elles allèrent donc naturellement exhiber leurs attributs au premier beau gosse qui passait dans la rue. Ce dernier choisit une gagnante et pour ne pas faire de déçue, il présenta l’autre soeur à son frère. Les deux couples se marièrent et, comme les jeunes épouses s’ennuyaient un peu et étaient un brin mégalo, elles fondèrent un temple pour les déesses callipyges.
C’est très bien tout ça mais ce n’est pas inclusif pour les autres types de fessiers. Aussi, j’invite chacun-e à ériger une statue à la gloire des corps cacopyges (les culs laids), érythropyges (les culs rouges) ou stéatopyges (les gras culs).
Marre de la discrimination des culs bleus
Qu’est-ce qu’un coco-fesse ?
Si la question t’a fait pouffer, je te laisse une ligne pour te reconcentrer. On a dit que c’était un article sérieux
Merci.
Le coco-fesse est le fruit du cocotier de mer et c’est surtout la plus grosse graine du règne végétal. Elle pèse une vingtaine de kilos en général. Tu sauras mieux l’apprécier dans le documentaire que voici :
Tu peux te dispenser de ce qui se passe après 2min de vidéo sauf si tu es passionné-e de reptiles.
Comme tu l’auras constaté, le cocotier de mer est une espèce des Seychelles tout à fait fascinante car elle ne se reproduit pas comme la plupart de nos plantes. Enfant, j’ai eu beaucoup de mal à saisir le caractère hermaphrodite des plantes et surtout je ne comprenais pas qui avait décidé que le pistil était femelle et que les étamines étaient mâles alors que tout ce beau monde se trouvait mélangé au sein d’une même pâquerette. C’était n’imp.
Le cocotier de mer, lui, il est dioïque (et hop un mot compliqué). C’est-à-dire qu’il y a d’un côté les arbres mâles et de l’autre les arbres femelles. Autrement dit, il y a les plants qui produisent des pénis et ceux qui produisent des culs. Voilà, là c’est clair, là je m’y retrouve. Remballez vos pâquerettes, le coco-fesse c’est l’avenir de la reproduction végétale.
Nota bene : la rumeur populaire me dit que la forme de la coco-fesse et le fait qu’on ne la trouve que sur l’île de Praslin est à l’origine de l’expression « cucul la Pra(s)line » . Tu fais ce que tu veux de cette info mais moi je ne l’écrirais pas dans une dissertation.
Qu’est-ce que le mooning ?
On poursuit l’enrichissement de notre vocabulaire avec le terme « mooning ». Ce concept t’est-il familier ? Si la réponse est non sache que tu es quand même avantagé-e en tant que francophone puisque nous partageons une métaphore commune avec les Anglais : nous aimons comparer notre fessier à ce corps céleste criblé de cratères, j’ai nommé la lune.
Le terme mooning pourrait donc se traduire littéralement par « le montrage de lune », autrement dit l’art d’exhiber ses fesses en public. Si possible en se penchant en avant afin que ton popotin exprime pleinement son potentiel lunaire : on ne sait jamais, des fois que ça puisse influencer les horaires des marées.
Ainsi, le mooning est une activité relativement répandue en Angleterre et aux Etats-Unis (en tout cas suffisamment pour lui donner une appellation propre). Elle est pratiquée pour le fun, pour protester ou pour lancer des débats du style « Est-ce que posséder un nain de jardin exhibitionniste est une pratique criminelle ? ».
source : Etsy
Qui est Daniele da Volterra ?
Connais-tu le point commun entre Michel-Ange et un fessier ? Reprenons depuis le début.
Michel-Ange a été embauché lors de la dernière période de plein emploi de notre civilisation (soit entre 1536 et 1541) pour repeindre le mur de l’autel de la chapelle Sixtine. Comme son employeur, qui n’est autre que le Pape, a confiance en lui, il lui dit « vas-y Michou, t’as carte blanche » (je ne vous mets pas la traduction en latin, on l’a déjà révisé tout à l’heure).
Michel-Ange peint donc une gigantesque fresque sur le Jugement Dernier. Histoire d’égayer ce thème pas très folichon, l’artiste a une idée de génie : peindre tout le monde tout nu. L’apocalypse, c’est tout de suite plus marrant avec des gens à poil, bien vu Michel !
Sauf que ce choix artistique n’est pas vraiment du goût de la papauté.
Quelques années plus tard, le Pape (un autre, mais il s’appelle aussi le Pape, j’y peux rien) commence à en avoir assez de ces nudités obscènes. Il demande à Daniele da Volterra, un ancien assistant de Michel-Ange, de redonner quelques coups de pinceaux à la fresque histoire de remettre des slips sur les nobles fessiers de tous ces personnages.
Daniele s’exécuta et gagna un triste surnom : il passa à la postérité (pouet) en tant que le « Braghettone », c’est-à-dire le faiseur-de-braguettes, le culottier, le caleçonneur… C’est formidable, on révise l’italien LV3 en même temps !
Bref, au cours des siècles qui suivirent, plusieurs couches de voilages furent ajoutées sur la fresque de Michel-Ange car la tendance était à « plus il y a de culottes, mieux c’est » — et ça, madmoiZelle ne le cautionne pas du tout.
Source : etaletaculture.fr (avec un exemple de avant/après le reculottage)
Qu’est-ce que la rumpologie ?
Idéalement, j’aurais voulu faire un vrai lien avec les mathématiques, genre trouver des études statistiques sur les diamètres des postérieurs, ou l’application des lois gravitationnelles de Newton à la perte de tension des fesses. Mais je n’ai trouvé qu’une pseudo-science : la rumpologie (tu vas voir, c’est gratiné quand même).
Tu connais peut-être la phrénologie, une théorie du XIXème siècle selon laquelle on pouvait déduire certaines caractéristiques d’un individu en étudiant la forme de son crâne. Bosses et creux indiquaient que tu avais « la bosse des maths », « la bosse du commerce » ou « la bosse de vous avez été bercé trop près du mur, ça va être difficile dans la vie ».
La rumpologie c’est pareil mais pour ton arrière-train. Quelqu’un étudie de manière très approfondie tes fesses et, je cite, parce que ça donne envie : « ton sillon interfessier (fissures, fossettes, verrues, grains de beauté, plis, etc.) », pour en déduire les grandes lignes de ton existence.
Tout ceci n’est pas très sérieux… En revanche, étymologiquement c’est intéressant, si on ignorait que la racine « rump » désigne « la croupe » en anglais. Car ça donne tout son sens au clip de Rihanna.
Rump pom pom pom Rump pom pom pom Rump pom pom pom
Comment qu’on marche avec des fesses ?
Je n’ai pas encore parlé de la fonction anatomique de la fesse. Honte à moi. C’est quand même la première question à se poser.
Pourquoi a-t-on des fesses ? À quoi servent-elles ?
Eh bien les fesses nous permettent de nous maintenir en position debout et de marcher. C’est tout de même fort utile.
Si tu veux tout savoir, c’est le muscle grand glutéal qui fait l’essentiel du boulot : c’est le muscle le plus puissant du corps humain. Retiens bien cela s’il t’arrive de penser que ta fesse est flasque et faible : ta fesse n’est pas molle, ta fesse est une guerrière. UNE PUTAIN DE GUERRIÈRE OKAY ? (Si tu doutes encore, tu peux taper « casser des noix avec ses fesses » dans Google.)
Non seulement tes fesses te permettent d’actionner tes jambes pour marcher, mais tu peux même te servir directement de ton séant pour avancer et ça, ça demande de la pratique et de la sueur. Parce qu’on ne progresse pas en EPS en se contentant de la théorie. Alors file, je veux te voir pratiquer la fesse-marche sur le gazon comme Luna.
Un peu de philosophie
Le Florilège de citations philosophiques d’Evene, toutes si criantes de vérité. À replacer en toutes circonstances.
« Mieux vaut s’enfoncer dans la nuit qu’un clou dans la fesse droite. » — Pierre Dac, Captain Obvious avant l’heure.
« Le progrès social commence toujours par l’indépendance des fesses. » — Albert Cossery, qui était free du frifri.
« Elle était aussi bien de fesses que de face. » — Raymond Queneau, toujours amateur de bon mot.
« La patrie, l’honneur, la liberté, il n’y a rien : l’univers tourne autour d’une paire de fesses, c’est tout… » — Jean-Paul Sartre, qui n’a pas fait d’études d’astronomie.
« Ceux qui médisent derrière mon dos, mon cul les contemple. » — Francis Picabia, ayant inspiré l’expression « parle à mon cul ma tête est malade ».
« Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ! » — Montaigne qui n’avait pas rencontré Joffrey Lannister.
« Il y a loin de la croupe aux lèvres. » — Boris Vian. Ça dépend lesquelles Boris, ça dépend lesquelles…
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Les Commentaires
Manger de la fesse, est-ce réservé aux riches et aux puissants ? Vous avez quatre heures !