Depuis quelques saisons, les sacs semblent rétrécir inexorablement. Et ce, grâce notamment au succès du modèle Chiquito de Jacquemus ! Comme son nom l’indique, cette pièce de maroquinerie rikiki peut à peine contenir plus qu’un smartphone et un rouge à lèvres. Et c’est ce qui le rend encore plus capable de marquer les esprits.
L’insouciance du mini-sac, peu compatible avec la vie en pandémie
C’est même l’accessoire par excellence, selon la sociologue et historienne de la mode, Elodie Nowinski, qui explique à Madmoizelle :
« Plus un sac est petit, plus il s’agit d’une aberration de fonction : on le porte donc moins pour sa dimension pratique et fonctionnelle que pour son rôle de marqueur social. C’est une performance de goût pour montrer à quelle tribu on appartient. »
Autrement dit, c’est parce qu’il ne sert à rien que ce sac-bijou s’avère encore plus révélateur de la place qu’on souhaite occuper en société : celle d’une personne au courant des dernières tendances et surtout peu soumise aux contraintes matérielles qui mènent à devoir transporter tout un bazar avec soi !
Seulement, le temps de l’insouciance aura été de courte durée puisque le Covid est passé par là. Pandémie oblige, on doit toutes transporter plus de choses : au moins masque et solution hydroalcoolique, parfois une attestation de sortie… Et à force de passer plus de temps à la maison, le goût du confort fait qu’il devient plus difficile de se passer de certaines choses même une fois dehors.
Quoi, vous ne vous baladez pas avec un plaid, une bouillotte, et des chaussons toujours dans votre sac au cas où, vous ?
Les maxi-cabas, pour y caser ses courses et un change de soirée pyjama
Le nouveau luxe, c’est de pouvoir trimballer tout ce dont on a envie partout avec soi, au cas où il faudrait se reconfiner fissa. D’autant qu’avec le couvre-feu, il vaut mieux avoir largement la place de pouvoir faire des courses entre midi et deux, et de transporter un change pour dormir chez des copines qu’on ne peut voir qu’en soirée pyjama !
En tout cas, bien des designers semblent partager ce désir puisqu’ils présentent pour l’automne-hiver 2021/2022 beaucoup de sacs XXL à l’allure doudou.
Les cabas où caser toute sa maison ont envahi les présentations des marques prescriptrices américaines Proenza Schouler, Gabriela Hearst et Khaite. À Londres (encore confinée), la question de sortir avec un sac ne se pose même pas, alors encore moins celle du format… Mais à Milan, Fendi et Prada proposent des modèles à la fois structurés et douillets, au cas où l’on aurait besoin d’un sac-oreiller. Quant à Paris, c’est Loewe, Chloé, ou encore Jil Sander qui prônent le polochon à emporter !
Puisque l’industrie de la mode fonctionne toujours en balancier, ce n’était qu’une question de temps avant qu’on ne passe de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Comme en attestent ces maxi créations shoppables dès maintenant…
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Les Commentaires
Par contre j'ai continué à en voir pas mal malgré la mode du Chiquito et autres petits sacs pas fonctionnels pour le bureau ou les cours. Du coup ils sont intemporels non? (en tant que forme, sans même parler des modèles dont on ne verra jamais la fin type Vuitton NeverFull à damier).
Sinon vivent les sacs à dos mode ou pas mode! (sauf le mien, il me défonce les trapèzes; mais il est joli et c'est un cadeau).