Que ce soit à travers les réseaux sociaux ou encore à la télévision, la chirurgie esthétique est dorénavant monnaie courante dans le paysage visuel. Mais cette démocratisation de la toxine botulique n’est pas du goût de tous.
Aux États-Unis, la FDA — l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux — a autorisé son utilisation à des fins préventives dès 18 ans dans un concept de « pré-rajeunissement ». Le but ? Prévenir l’apparition des premières rides, ourler les lèvres, « adoucir » certains traits du visage ou encore ouvrir le regard.
De l’autre côté de l’Atlantique, le gouvernement britnanique a choisi de prendre des mesures beaucoup plus drastiques face à l’engouement des mineurs pour la chirurgie esthétique. Il décide ainsi d’interdire le Botox « préventif » aux personnes de moins de 18 ans.
Et cette interdiction n’arrive pas par hasard : elle fait suite à l’enregistrement d’une hausse de demandes d’injections ces derniers mois — selon La Dépêche, « plus de 41.000 procédures effectuées sur des mineures ont été enregistrées rien que l’année dernière ».
Un chiffre impressionnant, pour lequel on blâme parfois les émissions de télés-réalités telles que Love Island… Mais le sujet est plus complexe que ça. Les réseaux sociaux, la démocratisation des opérations auprès des célébrités et les prix toujours plus attractifs des pratiques de chirurgie font également partie des éléments déclencheurs auprès des plus jeunes.
Le Botox, une pratique loin d’être sans risque
Selon une étude britannique relayée dans The Observer et menée par quatre médecins des hôpitaux Royal Free et St Thomas de Londres, les injections de Botox seraient bien moins anodines qu’elles en ont l’air.
Le taux de complications inhérent à leur utilisation serait de 16%, avec une personne sur six souffrant d’effets indésirables. Maux de tête, nausées, paralysies faciales, vertiges, raideur musculaires feraient partie des problématiques liées à l’injection de toxine botulique.
« Il serait même question, dans certains cas, de symptômes cardiovasculaires pouvant aller de l’hypertension à la crise cardiaque. »
Attention tout de même : les médecins tiennent surtout à donner l’alerte sur « les personnes sans formation adéquate qui injectent du Botox » et non sur le Botox lui-même, explique The Observer.
Pourtant, seulement 188 complications auraient été rapportées à l’Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé durant les 29 dernières années. Un chiffre qui étonne le docteur David Zargaran, l’un des principaux auteurs de l’étude, relayé par The Observer :
« J’ai été surpris de constater un nombre aussi faible d’incidents signalés. C’était surprenant car cela équivaut à moins de 10 événements indésirables par an au Royaume-Uni. Je pense que la base de données de la MHRA sous-estime de manière significative le nombre total de complications. »
Dans tous les cas, le gouvernement du Royaume-Uni semble avoir tranché : mieux vaut prévenir, que guérir, en tout cas chez les plus jeunes.
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Crédits de l’image de une : Unsplash – @Diana Polekhina
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