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Société

Les anciens du Refuge appellent à un vrai changement au sein de l’association

Suite à l’enquête de Mediapart sur l’association le Refuge, deux dirigeants ont annoncé leur retrait le temps d’un audit. Or le Collectif des anciens jeunes et anciens bénévoles du Refuge réclame dans une lettre ouverte une inspection générale des affaires sociales.

« Vous avez déjà enquêté sur une secte ? Le Refuge fonctionne de la même manière. »

Voici les propos d’un témoin, rapportés par Mediapart. Burn-out, pressions, humiliations et harcèlement… L’enquête sur la fondation Le Refuge publiée par le média indépendant met en avant de profonds dysfonctionnements au sein de l’association.

En réaction à la polémique grandissante,  Nicolas Noguier, le président de la fondation Le Refuge, et Frédéric Gal, son directeur général, ont annoncé leur retrait le temps d’un audit interne dans un communiqué diffusé le lundi 21 décembre. Pas suffisant pour le Collectif des anciens jeunes et anciens bénévoles du Refuge.

Une polémique qui prend de l’ampleur tant la mission de cette association est nécessaire. Le Refuge, dont le siège se situe à Montpellier, est une fondation venant en aide aux jeunes personnes LGBT+ lorsqu’elles sont rejetées de leur domicile familial par leurs proches.

L’enquête qui accable l’association Le Refuge

La décision d’un audit intervient à la suite de la révélation (par Mediapart, donc) d’importants problèmes de gestion au sein du Refuge. Le journal en ligne évoque notamment un mode de fonctionnement quasi-sectaire de l’association, mais aussi un suivi peu efficace des jeunes, ou un management jugé agressif.

Suite à ces révélations, les réactions ne se sont pas fait attendre. Michaël Delafosse, le président de la métropole de Montpellier, a notamment pris la décision de suspendre le versement des subventions au Refuge, le temps que la lumière soit faite sur ces faits présumés.

Dans la foulée, le conseil d’administration a annoncé dans un communiqué diffusé le 21 décembre la mise en place, au mois de janvier 2021, d’un audit qui sera réalisé par un organisme extérieur.

Par ailleurs, il est précisé qu’« afin que l’audit puisse être mené dans la plus grande sérénité possible, le président et le directeur général ont proposé au Conseil d’administration de se mettre en retrait. »

Cet audit dont les conclusions seront rendues publiques portera sur la gouvernance, les finances, les relations avec les bénévoles et les jeunes accueillis par Le Refuge.

Des annonces jugées « insuffisantes » par les anciens du Refuge

Pour le Collectif des anciens jeunes et anciens bénévoles du Refuge, ces mesures ne vont pas assez loin : ce mardi 22 décembre, dans une lettre ouverte adressée à Elisabeth Moreno (ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances), il demande une inspection générale des affaires sociales

, arguant que l’État a un devoir de contrôle en raison notamment des subventions alloué à l’organisme :

« Les subventions versées au Refuge ont représenté 655 484€ en 2019. »

https://twitter.com/CollectifRefuge/status/1341428037418676226

En attendant une réaction du gouvernement, le collectif assure se réserver le droit de porter plainte contre Le Refuge.

Des révélations accablantes contre Le Refuge

Durant plusieurs mois, les journalistes David Perrotin et Youen Tanguy ont recueilli les témoignages de près de cinquante personnes ayant connu la structure, dont « 16 salariés, délégués et travailleurs sociaux, 23 bénévoles et 8 jeunes hébergés ».

Et les récits sont unanimes : tous déclarent être « broyés, usés ou humiliés par la direction du Refuge ». Dans l’enquête de Mediapart, les salariés et les bénévoles dénoncent « des conditions de travail très difficiles », un fonctionnement « monarchique » et un « management par la terreur. »

L’article rappelle également qu’une série d’évènements survenus ces dernières années ont parfois donné lieu à des procès. Neuf bénévoles de l’antenne de la délégation du Vaucluse, qui contestaient leur exclusion, ont obtenu le 2 novembre 2020 la condamnation du Refuge à « payer la somme de 1000€ de dommages et intérêts » à chacun d’entre eux, « en réparation du préjudice moral résultant de leur exclusion. »

D’après Mediapart, un salarié a alerté la Direction générale du travail dans un email le 6 août 2020.  Il évoque des situations de « harcèlement moral des salariés et bénévoles », de « travail dissimulé » et des cas de « manipulations mentales. »

Comment aider les jeunes LGBT+ rejetés par leurs proches

À l’évidence, les différents dysfonctionnements évoqués dans l’enquête de Mediapart peuvent porter préjudice à la mission essentielle du Refuge, à savoir l’accueil des jeunes LGBT+ rejetés par leurs proches. Pour agir en ce sens, voici d’autres associations vers lesquelles vous tourner :

À lire aussi : Romain Costa libère la parole de la communauté LGBT+ sur Instagram


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Les Commentaires

4
Avatar de Justinemacaron
30 décembre 2020 à 18h12
Justinemacaron
@grenouilleau C'est... Très peu étonnant.
On n'a qu'à espérer que l'enquête poussera les gérants du Refuge à réformer leur management de fond en comble, et de virer les principaux responsables qui ne devraient pas se voir attribuer une mission aussi importante s'ils sont incapables à ce point là de la mener.
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