La morale de cet épisode de Koh-Lanta est singulière : au final, le mieux, c’est.. d’arriver second. Les troisièmes sont littéralement maudits et les premiers ne sont même pas sûrs d’être tranquilles !
Dès le second épisode de cette saison, Koh-Lanta prend une direction dangereuse, la voie du Secret Story : celle où gagner est désormais un désavantage, car le twist central permet de justifier tout et n’importe quoi — dont des fausses récompenses. Franchement, à quel Saint se fier si même les victoires sont maudites ?
Cordes, confort et colliers
Les Turung rentrent du conseil, et ça parle de bluff de collier. Tout ça est un peu vain : comme on dit chez moi, tu ne te demandes pas s’il y a un collier, tu demandes s’il y a un collier, et ça règle généralement la question.
Setha sort de ce premier conseil particulièrement vulnérable et seul un miracle pourra la sauver. Heureusement, elle a été castée pour la bonne saison.
Les Nacpan n’ont pas le temps de dire « on a faim » que la convocation pour la première épreuve de confort arrive en bouteille-express. Denis prévient que la malédiction s’abattra aussi sur l’équipe qui arrive en troisième au jeu, et que les gagnants auront un « avantage stratégique » — des mots qui ne sentent jamais bon dans Koh-Lanta. L’important serait-il de… ni gagner… ni perdre ?
Rien de tout ça ne nous protège des redondances redondantes de Denis, qui assène qu’il faudra « assumer la malédiction du totem maudit » (attention aux anathèmes totémiques) sans, qu’encore une fois, rien ne soit expliqué à l’avance.
Pour cette fois, les aventuriers doivent se tirer les uns aux autres à la corde sur des plans inclinés. Tout ce que j’ai retenu, c’est que des culs sont reposés sur le visage d’autres gens, qu’on détecte immédiatement les candidats moins « physiques » (Franck, Stéphanie), et qu’un cordier, ô surprise, fait gagner son équipe avec Mattéo.
Les verts sont les premiers à se planter, et les mauves gagnent la récompense — la visite de Roupa, un Teheiura local qui leur dira comment cultiver le manioc de la production.
Oh, et quelle sera la sentence du TOTEM MODZI (bien prononcer un « s » très subtil après le second « t » de « totem ») ? Intimement liée à l’avantage-surprise des gagnants. Denis essaye d’embrouiller le message au maximum, mais les mauves ont le choix d’échanger un candidat de leur choix avec un vert désigné.
Attendez, quoi ?
Temps mort.
C’est pas du tout un avantage ! Il y a de nombreux scénarios où ça pénalise des gens qui, il y a cinq secondes, étaient dans le camp des gagnants…
Setha se propose chez les mauves, et c’est Ambre qui devient le transfuge.
Observons un arrêt sur image. En l’état, les deux équipes peuvent rentrer dans une logique d’otages et perdre exprès une immunité pour virer la pièce rapportée. Dans Koh-Lanta, l’anti-jeu est souligné, surligné est puni — c’est plus difficile.
À chaque échange de candidat, pardon my french, il y a toujours quelqu’un qui se fait échange-niquer. Mais Denis précise que pour éviter cet automatisme, les deux femmes sont immunisées pour ce round. OK, c’est un peu plus juste, mais au final les mauves ont perdu un fusible, et leur chaîne de lest est amputée d’un cran !
Pas si glop que ça, et surtout, la suite fait peur : à chaque TOTEM MODZI, Denis peut annoncer n’importe quoi. Attention nouvelle règle : des votes en plus, des votes en moins, l’immunité au préféré du moment, les jambes coupées à untel, et un accès coupé à Deliveroo aux autres.
La parole est à JP, qui résume la situation :
« J’ai une mort dans mon bide. »
Sachez-le : second est la meilleure place. Rien ne bouge, c’est le coin tranquille pour ne pas être empapaouté. Bizarre, non ?
L’affaire du manioc quantique
Setha, elle, est provisoirement sauvée d’un mauvais pas. Le montage va nous asséner un storytelling : elle a le don de trouver de la nourriture chez des candidats qui mourraient de faim.
Par nourriture, comprendre : du manioc mystérieusement déterré, posé par terre, à un lieu où « tout le monde est passé dix fois devant ». Hmmhmm.
Les mauves jouissent donc de leur nouvelle recrue et de leur récompense : la visite de Roupa, un Philippin qui, lui, porte le pagne au-dessus du pantalon et ne souffle pas dans les conques, mais montre aux aventuriers quoi manger pour, par exemple, éviter les réactions urticantes. Il s’en va en laissant un bel objet : du magnésium à gratter — d’aucuns diront une pierre à feu, yabadabadoo.
Ambre s’intègre, Stéphanie se coupe les veuchs pour faire du feu (ça implique de bouger le foyer comme je secoue mon portable pour calibrer le GPS), bref : tout va bien pour tout le monde en terres philippines.
Pour tout le monde ? Non ! Coup de tonnerre chez les verts.
(Vous l’avez vu, chaque teaser de fin d’épisode monte en épingle tout et n’importe quoi en disant toujours les mêmes conneries. « Coup de tonnerre ! », « Les cartes sont REBATTUES ! », « Tonnerre sous les tropiques », etc.)
En cause, la séquence suivante : Franck le doyen abandonne dans une séquence ultra molle et lunaire. Il ne veut plus. Ses camarades montent dans les tours, et partent dans le discours-valeurs — « LA MÉDIOCRITÉ N’A PAS SA PLACE DANS KOH-LANTA », assène JP.
Vu qu’ils leur a fallu à peine cinq minutes pour chanter Ding Dong, The Witch Is Dead, je comprends un peu pourquoi Francky s’en va, perso.
Denis tente une petite scène de valeurs-jutsu, rappelle que les abandons ne sont pas remplacés, mais rien n’y fait. Sincèrement, je ne le voyais pas dépasser le second épisode, mais je m’attendais à le voir sortir sur blessure ou simuler un abandon via un conseil de complaisance — ce qui arrange bien tout le monde quand il faut cramer un conseil !
C’était donc Franck, qui a mangé la première racine venue, a beaucoup bavé, s’est retrouvé sous puis sur Louana, a quitté mollement le jeu en se faisant pourrir et devient le douzième abandon de l’histoire de Koh-Lanta.
Feu-sexe et immunité
Pendant ce temps, c’est non-sequitur, cachez les enfants : les bleus font du feu-sexe. La friction n’est clairement pas la bonne méthode. Tout le monde regarde médusé.
Mais revenons au jeu, s’il vous plaît.
Il faut toujours éliminer quelqu’un alors letzguongue pour une épreuve d’immunité, qui embrasse la formule exercice physique plus puzzle — ici, reconstituer un tourniquet.
Les bleus sont emmenés par une bonne performance de Benjamin, et les mauves auraient pu sauver les meubles si Ambre n’avait pas encore une pièce de puzzle en mains après avoir déclaré victoire un peu trop tôt.
Et après cette perte de temps, ce sont les bien les mauves qui vont de nouveau au conseil. Stéphanie et Mattéo sont les deux dernières cibles un peu par défaut — Setha n’est plus là, Ambre est protégée.
Stéphanie et mes pronostics ont eu chaud au popotin, ça s’est joué d’une voix. Mattéo, obéré par une chute de moral, décroche la vingt-et-unième place.
Bien bien bien, mais encore ?
- Ça c’était cute.
- Koh-Lanta a cette habitude étrange d’expliquer les jeux en montrant… le futur, donc les candidats qui font l’épreuve avant l’épreuve, et ça n’a aucun sens. La solution ? Filmer les essais !
- En cas d’abandon, pénalise-t-on réellement son équipe puisque qu’à chaque jeu, on tire au sort pour égaliser entre les sexes ? Exemple : un homme plus « faible » sort, mais pour les épreuves, deux hommes plus « forts » ne participent pas dans les deux autres équipes par le fait du hasard. Cela vaut-il vraiment ce pataquès ? A-t-on vraiment envie de rester dans une équipe qui fait direct du chantage ? Je croyais que le lean management sortirait de l’équipe bleue !
- L’épisode de Koh-Lanta du vocabulaire enrichi. Jean-Charles sort les « golgoths ». Denis dégaine un « vicissitudes » et ça enchaîne sur un « fier comme Artaban ». Hey j’ai fait hypokhâgne et Lettres, je peux jouer aussi. Plumitif. Lénifiant. Valétudinaire. Top-compte-triple, Denis.
À la semaine prochaine pour le retour de ce MODZI TOTEM !
Koh-Lanta : Le Totem Maudit, en replay sur TF1
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Les Commentaires
À mon avis, ceux qui râlent sont ceux qui ont peur de sortir au conseil suivant et auraient été ravis de pouvoir voter Franck en disant "Tu n'es pas très performant en ce moment".