Alléluia, joie, matin : c’est la réunification. L’équipe jaune et les pères dodus ne vont faire qu’un et le jeu individuel va commencer. Les conséquences sont drastiques, « plus d’équipes » voulant aussi dire « plus de cris de guerre »… et donc, plus de moment de flottement après lesdits cris de guerre. Un peu comme quand quelqu’un fait un dab et qu’il doit affronter ce moment d’ultra-gêne quand il baisse les bras.
Aussi, cet épisode de réunification est divisé en deux. J’en tire la conclusion qu’ALP adore ces récaps et en veut toujours plus, mais la sentence est tout aussi irrévocable : cette septième soirée était étirée à l’infini et vide de toute substance. Pas d’inquiétudes, j’ai fait une fac de lettres et suis donc entraîné (littéralement) à écrire sur du vent.
Pas grand chose, mais on s’amuse bien
Au programme donc… pas grand-chose. Des pizzas repoussantes, et le fameux passage des ambassadeurs. Mais avant, direction le multiplexe sur l’île des Bannis, où Clémence a elle aussi swipé à droite, comme tout le monde.
Elle arrive sur une île « dont elle ignore tout », un fait plutôt douteux car sa deuxième victoire était sur une saison construite autour de la même mécanique. Elle tombe sur « Ugo l’éternel », et « Clémence la vindicative » (vous aussi, inventez votre épithète-Denis-Brogniart en commentaires). À ce stade, on est un peu pour tous les trois, mais vous savez que j’ai deux chouchous. L’un est fauconnier et l’autre mériterait une troisième victoire, ce qui éclairerait ce monde où tout va trop vite.
Le rythme de l’épisode est un peu spécial, et on reviendra sur le banc de touche un peu plus tard. Pendant ce temps, au quartier général, la nation entière lève les yeux au ciel quand Denis repousse toujours plus loin les frontières de la science-fiction en dictant « Christelle et Coumba ont définitivement tiré un trait sur l’alliance féminine » (accrochez-vous, la fin de cette saga devrait tomber avant celle de Game Of Thrones). Je le rappelle, cette histoire n’a jamais dépassé le cadre d’un coup de pression de Coumba lors du premier épisode.
Pizza bacon, merguez et mouches
Jeu de confort : la saison la plus dure de l’histoire de Koh-Lanta distribue des pizzas. Elles sont quatre et fort repoussantes, de gros machins précuits sur lesquels on a rajouté trois trucs décongelés. Une végé, une reine, et une trois viandes (bacon, merguez et mouches).
Miam. Le bail étant de ramener un gros bidule d’un quintal, de le sortir de l’eau et de le ramener à travers divers obstacles.
En théorie, c’est performatif. Dans les faits, c’est comme si les jaunes ne participaient pas et ce sont donc les pères dodus qui l’emportent « sa mère la p-te, juste pour une foutue pizza », verbatim de Laurent. Langage.
Dans un move improbable, Denis l’Embrouille fait comprendre aux jaunes à quel points ils ont été nuls, c’est presque une insulte indirecte à Claude. Le divorce serait-il déjà consommé ?
Qui veut aller au casse-pipe ?
C’est l’heure de choisir les ambassadeurs. Le saviez-vous ? C’est une spécificité française : chaque équipe choisit quelqu’un dans l’autre, les deux se réunissent et ils doivent se mettre d’accord sur quelqu’un à faire sortir, sinon ils tirent au sort entre les deux.
Le tirage au sort est un cas figure assez rare, et ils se contentent généralement de rentrer et d’annoncer (le plus souvent sans aucune empathie) une mort subite à quelqu’un, ce qui déclenche une séquence souvent gênante. Je crois qu’il y a deux saisons, une candidate avait fait un slam.
Un passage obligé arrivé très tôt dans l’histoire de Koh-Lanta (jadis, l’enjeu n’était qu’un vote supplémentaire, mais il faisait généralement office de missile téléguidé) et qui me rend un peu fou car ça multiplie les éliminations arbitraires.
Il faut donc choisir l’adversaire, et ainsi s’amorce un véritable moment de politique, toujours intéressant dans un jeu social. Il faut cibler quelqu’un qui peut craquer sous la pression, ou persuader les autres d’imposer un choix qui peut servir à un billard à trois bandes. Les pères dodus choisissent en mangeant leurs pizzas crades avec leurs doigts crades (bah !) et c’est une cascade de citations. J’ai noté celles-ci :
« Coumba est capable de mettre un nom comme Claude ». Je ne sais plus qui a dit ça, mais la drogue est bonne.
« Les électrons libres, je les aime pas, ils ont des réactions et des choix qui ne sont pas forcément dans la lignée des tiens ». Claude n’a pas foncièrement tort mais on le sent prêt à envahir la Pologne à tout instant.
« Claude veut nommer Laurent qui le considère comme un allié potentiel ». Ça, c’était sans doute la narration, car il n’y a qu’elle qui peut tenter de nous faire croire que c’est une surprise.
« Le pseudo girl-power a fumé en éclats » Namadia (définitivement installé dans le rôle du commentateur rigolo, en direct du Théâtre des Deux Ânes)
« Qui veut voter Laurent ? » (Tout le monde lève la main) (Smash cut sur Coumba qui « ne voulait pas voter Laurent »). Suivi de « C’est le choix qui nous fallait, pour sauver ma peau, et pour sauver Christelle et Claude ». Ah ok d’accord, les masques tombent.
Les pères dodus choisissent Phil, les jaunes choisissent Laurent. Quand ce dernier apprend qu’il est ambassadeur, toute son équipe se met à regarder dans le vide de concert en jetant une expression qui veut dire « bon Dieu notre destin est entre les mains d’un imbécile ». Laurent oscille entre l’amuseur public et l’étrangleur de Tahiti. Jade fait des regards noirs. La scène, répétée trois ou quatre fois, est la suivante.
À peine moins flippant que Sam qui compare ses parents à Téhé.
C’est le domino dayyyyyy
Retour à l’île des nullos, où le petit mec en pagne annonce (peut-être…) le dernier jeu de kermesse de la saison, car rien ne dit que le manège ne va pas continuer après la réunification.
Ugo, Clémentine et Clémence doivent réussir un autre jeu piqué à Survivor, merci à eux de faire notre Recherche & Développement. Les trois larrons doivent aligner des dominions et réussir le tombé sans les faire… tomber, en trébuchant sur la structure qui, c’est une coïncidence stupéfiante, est dans leurs pattes. Un jeu assez marrant qui rend fou, puisqu’il faut en plus se taper les règles improbables de Denis qui passe manifestement une sale journée et se défoule sur Ugo.
On ne peut les poser qu’à une main, ne plus les retoucher après tous les avoir posés une fois (même s’ils sont à deux kilomètres de l’arrivée) bref c’est un aller-retour et un véritable suspense. Mais les dieux des jeux d’éliminations dans des îles m’écoutent, et le meilleur scénario se produit.
La liesse populaire est dans ma tête
Ugo est le premier à réussir, suivi de Clémence qui ne bronche pas après s’être fracassé le poignet en célébrant sa victoire. Scènes de liesse populaire dans ma tête, tandis que Clémentine nous gratifie d’un « POURQUOI IL EST TOMBÉ CE TROU DU CUL LÀÀÀÀÀÀÀÀÀ » qui me redonne de l’énergie pour la semaine. À deux doigts de hurler sur Denis.
En hausse : Clémentine, qui fait tout pour dauber sur Claude et son alliance avant de partir, et ça la rend éminemment sympathique. On est un peu triste de la voir s’en aller, mais j’espère que Clémence et Ugo vont pouvoir mettre le maximum de zbeul avant d’automatiquement se refaire sortir — je l’avais prédit, eheh.
Après tout, ils sont face à une alliance de sept têtes de pipe sur treize et il va falloir la jouer fine. Il semblerait que les deux zozos aient leur mot à dire dans la réunion des ambassadeurs.
Comme on dit quand on manque d’idées : affaire à suivre.
Et sinon, quoi de dingo dans votre télévision ?
- Le podcast de fans Autour du Feu annonce avoir reçu une mise en demeure pour utilisation d’assets officiels de l’émission. Peut-être qu’ALP devrait davantage tenir ses candidats — ou sans doute revoir un peu sa manière de les caster — et moins empapaouter les fans de son émission.
- C’est une belle morale pour les enfants : si vous ne mangez jamais de légumes, que vous refusez d’avaler votre coco et que vous découvrez la salade à 23 ans, vous pouvez toujours soulever une malle de 120 kilos tout seul.
- Koh-Lanta est une émission de télé-réalité et elle exige une certaine suspension consentie d’incrédulité, j’en ai bien conscience. Mais ce gimmick visuel des bouteilles me fait toujours ricaner. D’accord, que les candidats fassent semblant de découvrir une bouteille à la mer pour annoncer les épreuves, soit. Que lesdits candidats doivent jeter à la mer des bouteilles, ça ne ressemble à rien. On s’attend aux remontrances d’un maître-nageur à tout moment.
- Clémentine Ugo Clémence, c’est quoi, une journaliste de Quotidien ?
- Trouvez quelqu’un qui vous aime (et vous mange) comme Alix aime (et mange) sa salade.
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