Salut les p’tits Deliveroos ! Grosse cascade pour cet antépénultième récap, je me suis doté d’un courrier des lecteurs. J’ai une première lettre du petit Coconin de Montauban (Tarn-Et-Garonne) qui me demande :
« Salut Benji, trop soin la chronique, tu devrais continuer après Koh-Lanta ! Qu’est-ce que ça fait de tomber sur la pire saison ayant jamais été imprimée sur nos frêles rétines ?
Tchô, je retourne faire des Fortnite dans le métavers ! »
Coconin de Montauban (Tarn-Et-Garonne)
C’est une excellente question, et on pourrait croire qu’on a touché le jackpot pour ce format spécifique. Mais aimez-vous vraiment autant d’énergie négative ? N’est-ce pas plus communicatif de voir quelqu’un qui, de toute évidence, aime ce qu’il voit, et y ajoute de la mauvaise foi ? Ce serait bien plus simple que de déverser des dunes de sel chaque mercredi.
La rédaction aimerait bien être plus nuancée et moins péremptoire, mais cette saison n’est rien de plus qu’un produit télévisuel raté, et j’explique en quoi c’était prévisible, et en substance évitable, depuis trois mois.
Au théâtre ce soir
Installez-vous, suivez l’ouvreuse et mettez votre portable en mode avion : Alix de la Comédie Française « ne sait pas où elle arrive », et signe une performance artistique devant le panneau. On est dans le top 3 des réactions spectaculaires, mais aussi dans celui de l’incompétence géographique — Alix n’est pas fortiche avec les panneaux routiers, nous avons ça en commun. Elle rejoint donc Loïc et Christelle, et on les rejoindra tous dans quelques paragraphes.
(Ici se trouve le nouveau segment des aventuriers qui utilisent la suite de Fibonnaci pour déterminer le nombre de coquillages de riz du jour. Jade se sent bien seule et souffle qu’on n’a pas viré « celle qui était le plus bonhomme » . Sam-bot 3000 ne peut plus sentir l’odeur du gâteau et des bananes, ce qui tend à prouver que le variant Omicron est aussi arrivée à Tahiti, aïe.)
Hardi petit, c’est le dernier confort de la saison ! Quelle surprise réserve l’Office du Tourisme au candidat ? Un séjour dans une villa de luxe six étoiles pour se retaper une dernière fois.
Et comme Koh-Lanta aime mettre un peu de collectif dans son individuel et vice-versa, ce sera une épreuve statique de torture, mais où perdre précipite la chute de ses collègues. Jade, Sam, Claude, Laurent, Phil et Ugo sont répartis en deux équipes de trois et doivent faire « l’étoile » : bras et jambes tendus sur deux plans inclinés en angle aigu (j’ai vérifié, j’ai fait L) jusqu’à ce que mort du dos et des membres s’ensuivent. À chaque chute d’un coéquipier, les autres doivent se poster sur des taquets encore moins larges.
Laurent ne tient pas plus de deux minutes 40, et met donc dans la sauce Sam et Ugo, les deux monstres de volonté du show. Hélas la puissance de l’esprit ne résiste jamais à un bon mal de dos (et les places ne sont pas réglées à proportion des tailles de chacun ce qui me fait légèrement tiquer). Sam est tout engourdi, il parle à sa main droite, l’appelle « maman » et la blague se déroule toute seule.
Voici la recommandation de l’expert-canapé : ne peut-on pas totalement s’adosser à un côté et tendre les jambes de l’autre ? C’était sans doute spécifié que non. On peut aussi peut-être tenir la position « de hiéroglyphe » et couvrir plus de surface (encore une fois : littéraire).
En tout cas, nos aventuriers tiennent bon, et Denis s’impatiente. Attention — quatre roues motrices enclenchées — l’épreuve va évoluer ! Pas très équitable à un contre deux, laissez les épreuves statiques durer des heures, bon sang ; et ça m’assassine, ils ont attendu une heure quarante, ça n’a aucun sens. Mon hypothèse est que Denis revenait de sa séance du Monde Secret Des Émoji.
On enlève une main, et c’est une fin de tournage pour l’équipe Sam-Ugo-Laurent. Ils s’en vont la queue entre les jambes, mais attention (quatre roues motrices + cercle avec les doigts) la prochaine épreuve est EXCESSIVEMENT IMPORTANTE.
« C’est abattus que les trois perdants rentrent sur le camp, triste mine ».
Alors déjà, alerte enlèvement sur un verbe, on se croirait dans un speak de France Télé. Mais on s’en fiche des perdants, nous on veut la petite séquence farniente.
Phil fait des trucs
Claude (titulaire de 85 victoires, dont 40 de confort) Jade et Phil vivent leur meilleure vie, se douchent en se frottant bien dans tous les p’tits coins, partagent des lits « en famille» (verbatim Phil, #trucsdedarons) et sniffent leurs fringues propres. Si nous étions dix ans plus tôt, j’aurais été avant-gardiste en ouvrant un Tumblr « Phil fait des trucs » . Phil rejoue le Titanic. Phil fait le pimp sur un catamaran, il ne manquait que les lunettes de soleil en forme de cœurs rouges. Phil, auguste, en peignoir. Phil se met du shampooing (?).
Ça prend la confiance et ça va payer en fin d’épisode.
Pendant ce temps sur le camp, la fée des miroirs a apporté son plus beau modèle sur l’île. Un passage obligé mais pas toujours très élégant, ici obéré par Sam, qui défie la production et ne veut même pas se peser. You go, dude. Ils fêtent cet accès de rébellion en imitant des Super Saïyens. Je peux vous recommander plein d’animes qui ne datent pas du Club Do les gars.
Laissons nos amis à leurs discussions « bouffe de confort et chocolat», après trois semaines d’absence, il est enfin l’heure de lancer une alerte petit mec en pagne. Le pénultième jeu de kermesse démarre pour les bannis, et le suspense est fort.
Alix, Loïc et Christelle doivent faire rentrer des boules dans des trous (j’ai l’impression de décrire un jeu sur deux) sur une planche verticale, façon Tricky Bille. Vertical. C’est serré, le suspense est là, mais Alix de la Comédie Française triomphe. Une pensée pour le pauvre Loïc qui se plante dès que c’est éliminatoire, mais on met quand même les encouragements pour le troisième semestre. Denis rouvre sa supérette et offre 300 grammes de riz à Alix de la Comédie Française, peut-être peut-elle essayer de mettre la saison dedans pour la réparer ?
Domino Day
Allez allez on s’accroche pour l’ultime l’immunité. Double marche de la mort pour Ugo : plus qu’une à gagner, sinon c’est quinze votes pour lui et adieu Berthe. Mais le cut est double : épreuve éliminatoire par-dessus le marché. Appelez Bernard Cazeneuve, je n’ai plus d’autre choix que de me radicaliser, désolé.
Rendez-vous compte, la personne qui gagne l’immunité sera immunisée, quel touiste. Un avantage tout à fait exceptionnel présent depuis le tout premier épisode de Koh-Lanta.
Expliquons un peu comment s’est passée cette épreuve. Encore une fois, tout le monde a sa chance : il faut résoudre un domino asynchrone. C’est l’épreuve parfaite dans sa structure —un petit truc physique et un puzzle pour tout égaliser. Quand Phil met directement deux pièces qui ne correspondent pas à la consigne, on sent qu’on peut s’installer pour un moment.
Claude est le premier à comprendre ce qu’il se passe. Il a eu un raisonnement tout à fait posé et a compris la consigne — bravo à lui pour être le seul à avoir fait montre de vraie logique après toutes ces privations (enfin, un steak-frites et quinze conforts quoi). C’est donc déjà perdu pour Ugo, n’en jetez plus. Mais il faut éliminer quelqu’un, et on sent que le tournage du jeu a été une torture pour les candidats. Je me demande bien s’ils pouvaient… juste regarder les piles déjà faites ? Aucun élément de design n’était là pour les couvrir.
Toutes les pièces dans le sac
Il faut plus d’une heure pour les derniers. Comprenez qu’il y a sûrement des règles qui multiplient les mouvements : toutes les pièces dans le sac, une à la fois seulement… et sans doute interdiction de faire la pile par terre au préalable. Denis doit commencer à distribuer des indices pour achever l’épreuve, à donner la pièce du bas, celle du milieu et l’âge du capitaine. Ça tombe sur Laurent et Sam. Si vous avez bien lu ces récaps, vous avez déjà un gros indice pour prévoir qui va perdre.
Laurent frôle la défaite inopinée une nouvelle fois et Sam finit par perdre après un aller-retour sincèrement tendu. Pour la trentième fois, une élimination arbitraire tombe sur un candidat dont le narratif est « Il ou elle ne le méritait particulièrement pas », c’est un carton plein. Le pauvre est dévasté, et ce ne sont pas des « ça va te faire grandir ! » condescendants des autres qui vont arranger les choses. Vraiment, la même énergie que les « bonne continuation » après un ratage à l’embauche.
Des Claude chauds près de chez toi
Dès que Sam est hors du cadre, hop, on peut prodiguer quelques gâteries à Claude. C’est sa deux cent cinquante-quatrième victoire. Une statistique « stratosphérique », selon Denis. Un macaron -18 apparaît en bas à gauche de l’écran. Laurent, lui, est le genre de personne à fanfaronner de soulagement quand il passe près du couperet. Sur ce round, il a aura été plus performant pour faire saillir ses muscles devant un miroir que dans les épreuves.
Sam arrive sur l’île des Nullos, a une réaction à peu près sincère devant le panneau, et Ugo se prépare donc à être expulsé pronto. Le conseil est lunaire. On passe de nouveau en mode crypté pour Claude. « Est-ce que c’est cette sérénité qui vous permet d’être aussi fort ? » demande Denis. « J’étais venu pour un truc dur et ça a dépassé mes espérances », renchérit Sam. Il y a des rideaux rouges, des billets de un dollar partout et de la musique de cabaret.
Seul Claude vote Jade (pour avoir le bon rôle parce qu’il sait que c’est plié ? par esprit sportif ? Nul ne le sait) et Ugo est donc expulsé au premier ET dernier conseil de sa saison, et ça c’est une belle statistique. Mais Ugo n’aime pas les fun facts : il est énervé, et nous aussi. Même Phil, trop occupé à faire le mariole avec un faux collier particulièrement peu crédible, a voté pour lui. Il n’est jamais trop tard pour exister dans la saison. Ugo doit donc faire un parcours parfait : remporter le dernier truel, survivre à l’orientation et obligatoirement remporter les poteaux pour sauver un tout petit peu la saison.
À partir de ce point, le récap est éliminatoire !
- « Le gecko symbolise la sagesse et l’agilité » ahah n’importe quoi Denis.
- Des choses qui durent plus longtemps que Laurent faisant l’étoile : les flashbacks centrés sur Claude. Un pipi assis un peu distrait. Les pubs en préroll sur MyTF1.
- C’est vrai que la vue est super dans leur petit village de confort, là, j’avoue que j’y irais bien pour une petite déconnexion avant le cinquième couvre-feu. Ils ont internet ?
- Quelle bouffe de confort vous manquerait le plus sur Koh-Lanta ? À vos commentaires, je devrais faire une sévère cure de Monaco de Belin© et de thé glacé pêche (c’est mon addiction-signature, thug life).
- « J’étais guezze » ou quelque chose du genre est sorti de la bouche de Claude. Qu’est-ce à dire ? Je suis si vieux….
- Je n’ai jamais relevé l’une des plus belles sagas de cette saison : Les Folles Justifications Foireuses Des Votes De Phil. L’épisode de la semaine est au niveau d’une mi-temps du Superbowl. C’est le pinacle, l’apex du faux-derche : « Jade est une fille, pourquoi toujours voter pour les filles, je ne peux pas voter Jade. » Avant cet épisode, Phil en était à sept [7] votes successifs contre des femmes. Jamais vu un mensonge aussi inutilement spectaculaire et offensant depuis que j’ai vu un pote draguer en faisant semblant d’être muet tout une soirée, ce qui a MARCHÉ.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Ils sont de profils donc on dirait des piquets, mais c'est des paravents.