Previously on : 2022 a marqué le lancement de la franchise Drag Race en France. On a découvert la douce et sublime Nicky Doll, la première candidate française de l’histoire de la franchise (révélée en 2020 dans la saison 12 de RuPaul’s Drag Race), en animatrice et les juges Kiddy Smile et Daphné Bürki. La saison 1 s’est achevée par le sacre de Queen Paloma. Pour prendre conscience des retombées de l’émission pour les queens et dans la société française, on vous recommande le documentaire “1 an avec les queens” sur France TV Slash.
And now : Ça commence fort côté jury ! Kiddy Smile et Daphné Bürki, qui s’est récemment illustrée comme l’alliée LGBTQI+ qu’elle est en se dressant sur France 2 contre la normalisation de l’insulte “enculé”, sont de retour. Et pour lancer cette saison 2 sur les chapeaux de roue, les deux premiers jury invités sont les stars Chris et Nicola Sirkis !
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Premières impressions sur les Queens
Il est temps de revenir à l’iconique atelier rose bonbon, pour découvrir les nouvelles drag queens, qui se présentent une à une. Elles sont 11 à concourir pour le titre de “la prochaine grande reine du drag français” – et on avait déjà eu l’occasion de les rencontrer pour des interview !
- Mami Watta, 24 ans, Saint-Denis. Je ne sais pas ce que j’aime le plus : son look de Princesse Leia des neiges ou sa punchline : “les vraies bitches n’ont jamais froid” ! Mami Watta a de l’énergie et des paillettes à revendre. ENCORE !
- Sara Forever, 33 ans, Bordeaux. Elle arrive habillée en vulve avec une cloche “clitoris”, et juste MERCI QUEEN ! “Je trouve que les vulves ne sont pas assez représentées”. Bless her.
- Ginger Bitch, 44 ans, Nice. Elle a une mission : “Je voudrais montrer que le drag n’est pas réservé qu’aux jeunes”. Pour Mami Watta, sa tenue rose et ce gros nœud dans le dos évoquent trop le look de présentation de Kam Hugh en saison 1. Les refs méta ont commencé et on est là pour ça !
- Moon, 31 ans, Genève. J’ai clairement un crush sur Moon et sa superbe robe vert moutarde plissée (heureusement, Michelle Visage n’est pas là). Elle est super heureuse de représenter la Suisse dans Drag Race : “Je suis la première suissseuse !”. Je l’aime déjà.
- Kitty Space, 27 ans, Lyon, également appelée “le chaton de l’espace” (make sense !) ou “chaton intergalactical”, impressionne avec un super look futuriste. Elle est aussi la première queen asiatique de Drag Race France !
- Piche, Arles, 26 ans. Deuxième coup de cœur : cette magnifique “queen à barbe”, aux origines gitanes et algériennes, porte une impressionnante robe noire, ambiance Black Swan. “Et les looks, c’est même pas mon point fort”, précise-t-elle. Le saviez-vous ? “Piche” est un mot d’origine gitane qui veut dire “phallus”, et est aussi utilisé pour désigner une nana du Sud “un peu cagole”. On apprend vraiment plein de trucs dans Drag Race, cette émission est d’utilité publique.
- Rose, 32 ans, Paris. Issu du duo de drag comiques Rose & Punani, très connu à Paname, Rose s’annonce comme “la plus grosse pétale de cette compétition”. Sa tenue, une robe fourrée vert sapin vintage, et un chapeau pétale de rose XXL, est absolument canon. Mais où est Punani ?
- Cookie Kunty, 29 ans, Paris. On adore son look de milf léopard, classique mais efficace pour une entrée. Cookie se présente comme “une diva, glamour, élégante…et aussi une milf qu’on invite aux dîners de famille et qui ramène sa fiole de vodka”.
- Vespi, 23 ans, Lille. Cette reine des abeilles promet d’être piquante. Ginger Bitch, qui la qualifie de “coton tige qui marche” n’est pas super convaincu par sa tenue disco.
- Keiona, 31 ans, Paris. Cette queen originaire de la Côte d’Ivoire, à l’énergie explosive, se présente comme une “légende de la scène ballroom, en toute humilité” ! On tient probablement une glorieuse “lip-sync assassine” !
- Punani, 32 ans, Paris. L’autre moitié de Rose & Punani est de la partie. Ginger Bitch, poétique, commente : “l’un ne va pas sans l’autre, c’est comme une paire de couilles, c’est inséparable“. Sinon, Big up à la punchline de Punani : “J’aime mes ampoules comme j’aime mes concurrentes… LED / Laides !”.
Les looks léchés et inventifs proposés dès la présentation sont à la hauteur de ceux de la saison 1 et on capte déjà quelques personnalités qui vont faire le show et nous sortir des répliques iconiques. En un mot, ON EST LÀ pour cette saison !
C’est l’heure pour Nicky Doll d’apparaître en Karl pour la première fois dans l’atelier. Vêtue d’un superbe costume pastel, “sexy Nicky”, comme la surnomme Mami Watta, ne laisse pas les queens indifférentes. Elle annonce les prix pour la future gagnante de cette saison 2 : un sceptre et une couronne de Y’Paris d’une valeur de 40 000€, un voyage à New-York avec Mister B&B et un an de maquillage chez Mac. Alors oui, c’est pas les 200 000$ de RuPaul’s Drag Race, mais on n’a pas le même budget que les US et ces cadeaux ne sont pas dégueus !
« On vous a ouvert les portes, évitez de les prendre dans la gueule. »
Le premier mini-challenge est le traditionnel photo shoot individuel des queens. Il est mené par le photographe Jean Ranobrac, dans un décor floral, ambiance jardin d’Eden. Quelques queens ont le tournis sur leur balançoire, surtout quand Nick et Jean ajoutent une difficulté en balançant de l’air, des flocons et tutti quanti. Et c’est la (drama) queen Punani, et son personnage de femme fatale doublée d’un génie comique qui remporte le challenge !
Il y a du changement dans l’air du côté du Pit Crew. L’un de ses membres arbore un physique qui s’éloigne des codes habituels de ces mannequins masculins, minces et musclés, légèrement vêtus et emblématiques de la franchise Drag Race. Une façon maligne de rappeler que tous les corps sont beaux !
Sur Twitter, les fans ont salué cette représentation inédite, même si, malheureusement, quelques personnes se permettent des commentaires grossophobes.
C’est parti pour le premier maxi-challenge de la saison et il est de taille : les queens doivent performer le nouvel hymne de Drag Race, “We are légendaires”. Elles doivent chacune écrire un couplet, danser et chanter. Tout le monde a la mâchoire décrochée d’apprendre la présence de Chris, mais un gap de génération se fait légèrement sentir à l’annonce de Nicola Sirkis, le chanteur d’Indochine. La jeune Mami Watta ne connaît pas “ce monsieur”. Piche commente : « Je ne la jugerai pas, mais quand même un peu ». Et c’est ainsi qu’elle devient le premier mème de la saison ! Un peu plus tard, elle conseille à une Rose mal assurée sur la piste de danse : “Tu avances et tu poses”. Ou comment résumer l’art du drag en une punchline.
Représentation trans
Alors que les queens se déshabillent pour la première fois dans l’atelier, Moon révèle sa transidentité à ses camarades, qui notent bien que ses pronoms sont “elle/elle”. La jeune femme explique : «
Il y a toujours un peu cette appréhension quand tu es une personne trans de te dire que la personne en face de toi peut ne pas comprendre, qu’elle a pas les cartes en main ou elle a seulement pas envie de comprendre qui tu es. ».
Ses sœurs drag queens l’accueillent avec bienveillance. “Elle se confie à nous, elle a du courage, elle est touchante. Je trouve ça trop cool qu’il y ait une représentation des personnes transgenres dans la saison 2”, commente Kitty Space. AMEN SIS ! Drag Race, c’est des paillettes dans ton coeur, à tous les niveaux, c’est le fond et la forme, le fait de pouvoir évoquer des sujets LGBTQI+ (Lolita Banana avait parlé de sa séropositivité en saison 1 dans un espace safe, loin des représentations sensationnalistes des médias français mainstream.
Déjà légendaires
On arrive à la dernière partie de cet épisode XXL (il dure 1h10). Avec sa perruque argentée et méchée, Nicky Doll est dans sa phase bleue. Le total look rose étincelant de Kiddy Smile est à tomber ! Les queens présentent l’hymne de Drag Race France, “We are légendaires”. Certaines, comme la majestueuse Keiona, se distinguent par leur déhanché, d’autres par les paroles sassy de leur couplet. Piche, en version cagole de Violette Beauregard dans Charlie et la chocolaterie, nous régale d’un : « Je me rase pas de près, mais ton père s’en plaint pas ». Punani et son look années 80 (ma vie pour ce legging !) sort aussi du lot avec son “femme des années 80, femme plate, esprit malin”. La tête de Nicola Sirkis résume assez bien le niveau incroyable de ce premier challenge !
Et c’est pas fini ! La catégorie du premier défilé de la saison est « SUPER DRAG ». Les queens rivalisent d’imagination pour se créer un look de super-héroïnes mémorable. Certaines utilisent ce moment pour faire passer des messages : en tenue de justicière drag, Ginger Bitch milite pour que les queens soient rémunérées à leur juste valeur. Punani et son fabuleux patchwork prouve que la seconde main peut être high fashion et qu’il est grand temps de dire non à la fast fashion.
Mami Watta et son look de guerrière africaine en tissu wax de Côte d’Ivoire veut mettre “de la joie et du bonheur dans le cœur de toutes les personnes racisées.”. D’autres ont misé avec bonheur le second degré : la “Super suisseuse” Moon et son look rouge de voleuse Cat’s Eyes, Cookie Cunty en lutte contre les accidents capillaires avec un énorme sèche-cheveux et une choucroute rose, ou Piche en agent Smith dans Matrix, qui veut “représenter les blancs de 50 ans riches” sortent du lot.
Nicky a pris sa décision : Rose, Kitty Space et Ginger Bitch se retrouvent, tremblantes (on les comprend), dans le bottom, à l’inverse de Keiona, Punani et Sara Forever, au top cette semaine. Pardon, mais Piche, aussi mémorable dans l’hymne que sur le podium, est seulement safe ?! Sara Forever a livré une prestation solide durant l’hymne (dont un grand écart, clap clap) et son look rose (clairement sa couleur) très fun, mélange les genres masculins et féminins mais raconte aussi quelque chose de politique sur qui a accès aux soins dentaires en France. Elle est la gagnante de la semaine !
Le premier lip-sync de la saison oppose Kitty Space et Rose. Si la deuxième a raté son défilé et pas forcément brillé lors de l’hymne, Kitty Space, aux looks super forts, ne mérite pas forcément de se retrouver en bottom. Les deux queens donnent tout sur le titre “3sex”, remix de Chris et Indochine du tube “3e Sexe” de 1985 (allez donc voir le clip original pour un petit moment nostalgie). Il n’y a pas photo : Rose ne se démarque pas, tandis que Kitty Space prend l’espace et finit se lâche dans son interprétation.
Alors que Punani a du mal à cacher ses larmes au fond de la scène, Rose est la première queen de la saison 2 à se voir entendre un “Sashay, tu vas nous manquer” de la part de Nicky. Elle a clairement raté le coche sur cet épisode, mais on sent que cette rose, qui n’a pas eu le temps de piquer, avait besoin de temps pour éclore. Sniff…
Qui, qui, qui sera la reine ?
On finit ce premier récap par les favorites de la semaine. Un seul épisode, aussi génial soit-il, ne suffit pas à se faire une idée définitive, mais pour le moment, mon coeur bat fort pour Piche et Moon.
A la semaine prochaine ! Et n’oubliez pas… Au Glam citoyennnes ! Ah non pardon, la prod a retiré celle-là (et on lui dit merci).
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Très bon récap ! J'ai trouvé les queens plutôt au top dans ce premier épisode, et seule Rose me paraissait vraiment en dessous, donc son élimination est assez logique (je ne la connais pas, mais je suis un peu frustrée aussi, car j'ai l'impression qu'elle aurait pu montrer de chouettes choses ! dommage)
Mes petites préférées pour l'instant : Piche, Punani et Keiona !