Après les reboot de Charmed, de Sabrina, l’apprentie sorcière et bientôt de Gossip Girl, on l’a bien compris : l’heure est au recyclage du passé.
Nostalgiques, les créateurs de séries ? Nostalgiques les consommateurs ? Sans doute, oui.
Car c’est au tour d’une autre série cultissime d’avoir droit à une nouvelle mouture, qu’on espère un peu plus consciente des problématiques de son époque…
Le reboot de Sex and the City en préparation chez HBO
Sex and the City, programme phare de la chaine HBO, a été originellement diffusé aux Etats-Unis de juin 1998 à février 2004.
Une série plutôt avant-gardiste pour la fin des années 90, mettant en scène quatre New-Yorkaises, toutes répondant à un archétype féminin (blanc) différent, dans des situation romantiques, professionnelles et sexuelles tantôt humoristiques, tantôt sérieuses, dans un Manhattan peuplé de gens branchés et riches, montés sur talons de 12.
Pourquoi avant-gardiste ? Eh bien, à la fin des années 90, il n’était pas si commun de voir le quotidien sexuel de femmes disséqué à la télévision.
Aujourd’hui, le programme a bien vieilli et n’est plus du tout en phase avec notre époque. Absolument pas inclusif, très hétéronormé, il aurait bien besoin d’un vernis woke.
Et ça tombe bien, car un reboot de la série est en cours de production chez HBO. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Sarah Jessica Parker, Cynthia Nixon et Kristin Davis seront bien présentes au casting. Toutes les actrices initiales, donc, à l’exception de Kim Cattrall, brouillée, notamment, avec SJP.
Cette saison inédite sera composée de 10 épisodes et sera intitulée And Just Like That…
Évidemment, aucune date de sortie n’a pour l’instant été annoncée bien qu’un petit montage vidéo qui fait office de trailer a été diffusé par Sarah Jessica Parker sur son compte Instagram.
Difficile pour l’instant de statuer sur le contenu des nouveaux épisodes. Ce qu’on sait en tout, cas, c’est ce qu’on aimerait y trouver…
And Just Like That…, plus inclusive que Sex and the City
Comme l’explique au Guardian Chelsea Fairless, journaliste mode, designeuse et créatrice du compte Instagram Every Outfit on Sex and the City
et du compte de mèmes #WokeCharlotte :
« Cette série était vraiment aussi blanche qu’une série puisse l’être. Ils n’avaient même pas la moindre personne racisée comme personnage récurrent du programme. »
En effet, au casting, que des actrices et acteurs principaux et secondaires blancs. Aujourd’hui, il conviendrait d’ouvrir le casting à des acteurs racisés et de donner dans la pluralité des physiques.
Car si les quatre héroïnes de Sex and the City sont blanches, leur peau n’est pas leur seule caractéristique commune. En effet, les quatre femmes sont hétérosexuelles et… minces.
Tous les personnages répondent donc à des fantasmes sociétaux et physiques d’une époque désormais révolue, et il est indispensable aujourd’hui de donner dans davantage d’inclusivité.
And Just Like That…, plus féministe que Sex and the City
Alors ok, pour l’époque, Sex and the City était sacrément en avance sur son temps.
Le personnage de Samantha Jones par exemple, souvent ouverte à des aventures d’un soir et à aux expérimentations inattendues quelles qu’elles soient, a participé à répandre l’image d’une femme émancipée des carcans et tabous.
Sarah Sepulchre, professeure à l’université catholique de Louvain, a expliqué dans les colonnes de Slate :
« Sex and the City, c’est la série qui a tout changé. Si aujourd’hui on peut se permettre d’avoir The Handmaid’s Tale, Girls, ou même Poupée Russe, c’est parce que Sex and the City a existé. »
Il faut en effet rendre à César ce qui appartient à César. Et donc accepter que Sex and the City a fait beaucoup pour les séries qui lui ont succédées, en cela qu’elle a ouvert la voie à une nouvelle écriture des personnages de femmes à la télé.
Mais aujourd’hui, l’émancipation de ces héroïnes ne suffirait plus à rendre le programme progressiste ou féministe.
Il faudrait éduquer nos trois personnages restants aux différentes orientations et identités sexuelles existantes pour leur éviter d’anciens propos transphobes et homophobes, leur faire sortir le nez de leur tour d’argent de Manhattan pour explorer les problématiques féministes des plus démunies.
Bref, il faudrait revoir tout le socle du programme.
And Just Like That… questionne plus la relation toxique Carrie/Big que Sex and the City
S’il y a bien une chose qu’on n’a jamais comprise, c’est la relation toxique que Carrie entretient avec Big, son « amour » qui se joue d’elle de bout en bout du programme.
Rappelons quand même que Carrie finit par l’épouser dans le premier film qui a suivi la série, avant de remettre son mariage en question dans le second opus de ce diptyque d’une qualité très douteuse.
Rappelons aussi que Big, cet énorme fuckboy, a traité notre héroïne avec bien peu d’égards, l’appelant quand il le souhaitait, interférant dans chacune de ses relations, la réveillant la nuit, la harcelant parfois avant de disparaître.
Malheureusement, notre héroïne subit en silence pendant six saisons. De là à dire que la série de Darren Star glamourise les relations toxiques, il n’y a qu’un pas.
Quid, cette année, de pousser nos trois héroïnes à se questionner sur leurs relations amoureuses ? Quid d’aider Carrie à s’émanciper de l’emprise de Big ?
Si ces quelques préceptes étaient ajouté à la dimension mode du programme, on serait sûres, à la rédac, de jeter plus d’un œil curieux à cette nouvelle mouture !
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