Il aurait profité de son aura médiatique et de son statut de psychanalyste pour abuser d’elles.
Dans une enquête parue ce mercredi 31 janvier dans le magazine ELLE, plusieurs femmes accusent l’ex-chroniqueur de Laurent Ruquier de viol et d’agressions sexuelles. La majorité des faits remontent à il y a plusieurs années, lorsque les victimes présumées étaient très jeunes, et ont eu lieu lors de séances d’hypnose que leur proposait le psychanalyste.
Le même mode opératoire
Parmi les jeunes femmes présumées victimes, la journaliste Muriel Cousin. Elle raconte à ELLE avoir croisé la route de Gérard Miller dans les années 90, alors qu’elle avait 23 ans et était dans un état de fragilité psychologique. Lors d’une séance d’hypnose, le psychanalyste d’orientation lacanienne, également professeur de philosophie à l’Université Paris-8, en aurait profité pour passer ses mains sous son pull pour toucher sa poitrine. « J’ai aussi senti sa main passer sur mon sexe, par-dessus le pantalon », témoigne Muriel Cousin.
Si à l’époque, la jeune femme n’a pas songé à porter plainte – « À l’époque, ça ne se faisait pas » – , c’est le récent visionnage d’un extrait d’un documentaire de Gérard Miller datant de 2011 qui « l’aurait fait bondir ». On y voit le psychanalyste interviewer le réalisateur Benoît Jacquot au sujet de sa relation avec Judith Godrèche, alors qu’elle était âgée de 14 ans et lui de 40.
D’autres femmes rapportent un mode opératoire similaire : des agressions sexuelles subies alors qu’elles étaient en état d’hypnose, à la merci du psychanalyste.
« Il nous a dit de fermer les yeux, de nous imaginer dans un désert avec un cheval, tout en nous précisant que ce cheval représentait notre amant », rapporte Camille, 19 ans à l’époque, qui a été invitée avec une amie par Gérard Miller à son domicile pour une séance d’hypnose après l’enregistrement de l’émission On a tout essayé en 2004. Il en aurait profité pour « passer la main sous son pull ». « Il est remonté très progressivement jusqu’à ma poitrine. Je devais être dans un état second, car je n’ai pas réagi », raconte Camille, qui décrit ensuite « un viol » au cours duquel le médiatique psychanalyste lui aurait dit : « Je pourrai être ton professeur et tu seras mon élève. » « Ça m’a marquée toute ma vie », relate Camille, qui dit souffrir encore de « malaises » et de « flash-backs douloureux ».
Un homme « collant » et « insistant » avec les jeunes femmes
D’autres femmes, qui ont approché Gérard Miller notamment pour le tournage du film Terminale de Francis Girod sorti en 1998, se souviennent d’un homme « collant » et « insistant » qui proposait aux comédiennes sur le plateau des séances d’hypnose individuelles. Parmi les témoignantes, Anna Mouglalis, 19 ans à l’époque, aurait été invitée par Gérard Miller pour parler du scénario.
« Il me parle immédiatement de visiter son home cinéma au sous-sol, je refuse. Il me suggère ensuite une séance d’hypnose, que je décline également. Je me dis que rien ne va dans ce rendez-vous. L’atmosphère se tend. Il m’annonce qu’il va donner mes répliques à une autre actrice. Les jours suivants, sur le tournage, toutes les filles parlaient de son comportement problématique. L’une d’elles nous a dit s’être laissé hypnotiser et avoir eu un rapport sexuel. »
« Je suis sûre qu’il s’était arrangé pour me faire venir tard, il n’y avait plus de métro pour rentrer, j’ai dû dormir chez lui. Mais il ne s’est rien passé, il me dégoûtait », rapporte quant à elle Typhaine*, une autre jeune actrice, tandis que Cécile Rebboah décrit un mode opératoire similaire et que Claire*, baby-sitter pour le chroniqueur, aurait été victime d’une agression sexuelle en 1993, alors qu’elle avait 19 ans, au moment où il la raccompagnait en voiture après une garde d’enfant. « Au moment de me déposer, raconte-t-elle, il m’a soudainement touché les seins et a tenté de m’embrasser. Il était plus vieux que ma mère, je gardais ses enfants, ce n’était pas possible ! Je l’ai repoussé et je me suis cassée de la bagnole. »
Selon ELLE, « une autre actrice, au moins, aurait subi une agression sexuelle, sous couvert d’une séance d’hypnose au domicile du psychanalyste, sur le divan de son cabinet ». Contacté par le magazine, Gérard Miller a écrit « n’avoir jamais abusé sexuellement de quiconque, et ce en aucune circonstance ».
* Les prénoms ont été modifiés.
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