On ne sait pas vous, mais notre bonne humeur à nous dépend sacrément des sorties cinéma de la semaine. Un mercredi pavé de films français signés Philippe de Chauveron par exemple, peut vite anéantir notre moral.
Heureusement, il y a certains mercredis où l’on se lève avec le sourire, car l’agenda des sorties fait tout pour nourrir notre âme d’histoires fantastiques.
C’est le cas de ce 27 octobre. Voilà donc quatre films à voir sur grand écran cette semaine qui ne devraient pas vous décevoir.
The French Dispatch, de Wes Anderson
Une fois qu’on a cité le réalisateur, il n’y a plus grand chose à dire.
On aimerait faire dans l’originalité en ayant un regard critique sur le cinéma de Wes Anderson, mais à l’instar d’à peu près tout le monde, on est bien sûr admirative de toute sa filmographie.
Depuis Bottle Rocket, Rushmore, La famille Tenenbaum, La vie aquatique à L’île aux chiens en passant par Moonrise Kingdom, tout nous a subjugué et surtout l’amour de leur cinéaste pour les histoires bien symétriques, les passions hautes en couleur et les travestissements loufoques.
Cette année, dans The French Dispatch, le dandy américain écrit une lettre enflammée au New Yorker. Toutefois, et bien que son film soit un hommage à ce journal américain, le cinéaste choisit de placer son intrigue dans une ville fictive de France qu’il a nommée « Ennui-sur-Blasé ».
Dès lors, Wes Anderson esquisse les contours de plusieurs histoires différentes portées, comme à l’accoutumée, par un casting pharaonique composé de Timothée Chalamet, Léa Seydoux, Bill Murray (comme d’hab), Saoirse Ronan, Willem Dafoe (comme d’hab), Adrien Brody (encore comme d’hab) et bien d’autres encore.
Le film est réjouissant — contrairement à ce que vous pourrez lire dans les colonnes de Télérama qui se dit lassé par le cinéma d’Anderson — et on vous conseille de foncer le voir dès ce soir !
Barbaque, de Fabrice Éboué
Si Wes Anderson nous a éblouie mais pas surprise, étant donné qu’il conserve son style habituel (celui qui donne dans le quasiment jamais vu, en tout cas en France), c’est bien Fabrice Éboué.
Connu pour ses performances d’humoriste mais aussi pour sa filmographie clivante, le réalisateur, acteur et scénariste français aime provoquer, gêner, faire grincer des dents.
Parfois problématique, positivement politiquement incorrect, le cinéaste n’en demeure pas moins particulièrement audacieux, et le prouve cette année encore avec Barbaque, un OVNI filmique jouissif et gore à souhait sur un couple de bouchers reconvertis en serial killers.
Délicieusement méchant, Barbaque est sans aucun doute notre coup de cœur de la semaine, notamment parce qu’il ose s’infiltrer dans la brèche du film de genre (et RÉUSSIT), et aussi parce qu’il y a dedans Marina Foïs qui ne déçoit jamais.
La Fracture, de Catherine Corsini
Vous la connaissez sans doute pour avoir réalisé La belle saison, qui avait séduit les critiques et fait grincer des dents les fachos lesbophobes.
Mais en réalité, Catherine Corsini en est déjà à son 16e long-métrage. Celle qui dissèque son époque comme personne s’attaque cette année au décryptage d’un nouvel environnement : l’hôpital.
Dans La fracture, on suit Raf et Julie, un couple au bord de la rupture, qui se retrouve dans un service d’urgences proche de l’asphyxie le soir d’une manifestation parisienne des Gilets Jaunes.
Leur rencontre avec Yann, un manifestant blessé et en colère, va faire voler en éclats les certitudes et les préjugés de chacun. À l’extérieur, la tension monte. L’hôpital, sous pression, doit fermer ses portes. Le personnel est débordé.
Riche en thématiques d’actualité, retranscrivant assez justement la période d’asphyxie connue par la France, Catherine Corsini frappe un grand coup.
Et en prime vous avez deux Marina Foïs pour le prix d’une cette semaine, puisque l’actrice joue aussi dans cette comédie dramatique présentée en compétition au Festival de Cannes 2021 !
Pig, de Michael Sarnoski
Parfois, il convient de ne pas s’arrêter à la lecture d’un pitch de film. Et pour cause : si l’on s’était limitées à celui de Pig, on aurait vraiment raté quelque chose.
Cette fiction de Michael Sarnoski, dont c’est le tout premier long-métrage en tant que réalisateur (avant, il se cantonnait au montage), raconte l’histoire d’un chasseur de truffes qui vit en ermite dans la nature sauvage de l’Oregon.
Quand l’enlèvement de sa truie truffière le pousse à retourner vers la civilisation à Portland, il doit faire face aux (violents) démons de son passé.
Voilà, sur le papier avouez qu’il y a plus séduisant — comme deux bouchers qui charcutent des végans par exemple. Seulement, à l’écran tout prend sens, surtout la présence de Nicolas Cage.
Souvent moqué, l’acteur d’aujourd’hui 57 ans a en effet quelques navets à sa filmographie mais aussi plusieurs merveilles comme Mandy, une sorte de trip sous LSD de Panos Cosmatos qui nous avait personnellement fascinée ; il mérite cette année toute votre attention.
Dans Pig, Nicolas Cage est transcendé, fendant le drame de Sarnoski d’une violente sensibilité qu’on ne lui connaissait que trop peu.
Extraordinaire, sa performance a été saluée dans plusieurs festivals, dont celui de Deauville, et est encensée par les critiques du monde entier. L’intrigue de ce thriller agricole en devient alors presque secondaire.
Pour rendre ses lettres de noblesse à Nicolas Cage, foncez dès aujourd’hui voir Pig au cinéma.
En revanche, vous pouvez parfaitement vous passer de Lui, la dernière preuve de la mégalomanie de Guillaume Canet !
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