Le Premier Cri, je l’attends depuis un moment. Déjà par ma condition (un peu spéciale, je l’admets) d’ex-Futur Papa à fond à fond dans la grossesse de ma femme et puis aussi parce que j’ai tout de suite senti que ce film serait un hommage à la Femme avec un grand F. Et que des films du genre, y’en a pas suffisamment pour se permettre de le bouder à sa sortie.
Et pourtant… la presse n’est pas aussi unanime qu’on pourrait le croire a priori. « Femmes réduites à leur rôle de procréatrices » selon Le Monde, « discours crypto-new age sur la mystique de la venue au monde » (sic) selon Télérama, « un résultat (… qui) n’est illustratif » selon TéléCinéObs. Etrange de voir à quel point, sur un sujet aussi universel que la naissance, on est tout sauf sur la même longueur d’ondes.
N’oublions pas le « Coup de gueule » (sur fond noir, siouplé) de Elle cette semaine, s’indignant que le film occulte que, chaque année dans le monde, 500 000 femmes meurent durant leur accouchement. Sans oublier de balancer un beau spoiler, comme ça, sans prévenir. Pourquoi tant de haine ?
… Peut-être parce qu’en entrant dans la salle sombre pour voir Le Premier Cri, on peut s’attendre à un documentaire. Et que non, le film de Gilles de Maistre n’est pas un « 52 minutes » façon Discovery Channel.
Non, ce n’est pas un documentaire
Ici, pas de voix-off, si ce n’est l’expression des mères, disséminant çà et là quelques infos sur la grossesse au sein de leur culture. Pas d’analyse, pas de chiffres sur la mortalité infantile, juste des images de femmes venues des quatre coins du globe, du son, de la musique. Et deux fils rouges : la naissance de leur enfant autour d’un événement planétaire, l’éclipse solaire. Comme pour nous rappeler que malgré leurs différences, elles appartiennent toutes au même ensemble.
Cette absence de voix-off prouve peut-être que De Maistre ne souhaite pas intervenir autrement qu’avec sa caméra. Ou peut-être part-il du principe que le spectateur s’appropriera lui-même ces images, tout comme chaque femme vit sa grossesse à sa manière. Pour le côté documentaire, je t’invite à aller voir le site web du film, très bien fichu et fourni en infos sur les différentes futures mamans.
On peut reprocher au Premier Cri d’être très léger sur le fond, mais c’est rater l’intention du réalisateur. Le Premier Cri est bien plus proche de la fresque, joliment scénarisée, saupoudrée de ce qu’il faut de poésie mais aussi d’une extrême pudeur vis-à-vis de ces femmes (et de ces hommes) qui vivent un moment bouleversant… mais finalement tellement banal.
Gilles de Maistre à propos du Premier Cri
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Par contre les hippies m'ont fait hallucinés, accouche chez eux, entourés d'amis, sans présence médicale...Et quand 4h aprés le placenta est toujours pas sorti ils commencent à peine à se poser des questions...ça m'a fait halluciner.