C’est une condamnation rare et exceptionnelle que la justice anglaise a prononcé ce jeudi 30 septembre : un whole life order à l’encontre de Wayne Couzens, policier reconnu coupable de l’enlèvement, du viol et du meurtre de Sarah Everard.
On connait maintenant les circonstances de l’assassinat de la jeune femme. Elle avait disparu le 3 mars dernier alors qu’elle rentrait seule et à pieds d’une soirée chez une amie. Les restes de son corps ont été retrouvés quelques jours plus tard dans un bois du Kent, à 80km de là où elle avait été aperçue pour la dernière fois.
Une peine exceptionnelle pour un crime d’une rare brutalité
Le soir du meurtre, les images de surveillance de la CCTV montrent que Sarah Everard a été interpellée et menottée par Wayne Couzens. Il aurait usé de sa position de policier et utilisé le prétexte des restrictions sanitaires liées au Covid pour contraindre la jeune femme à monter dans son véhicule de location. Un couple a même été témoin de la scène mais a cru qu’il s’agissait d’un officier en civil.
L’homme l’a ensuite emmenée hors de Londres où il l’a violée et étranglée avant de tenter de brûler son corps.
Durant la dernière audience, le père de Sarah Everard a pu s’adresser à l’accusé :
« L’horrible meurtre de ma fille, Sarah, est en permanence dans ma tête et le sera pour le restant de mes jours. Un père veut veiller sur ses enfants et veut faire que tout aille bien et vous avez délibérément et avec préméditation stoppé ma capacité à le faire. »
La question de savoir à quel point Wayne Couzens avait minutieusement préparé son geste a en effet été capitale dans le procès.
L’achat des menottes sur Amazon, la location d’un véhicule sans raison apparente — véhicule dans lequel il a kidnappé Sarah Everard — ainsi que les nombreux mensonges qui étayaient son récit : autant d’éléments qui ont conduit le juge à estimer qu’il avait bien prémédité son crime et à prononcer la sentence la plus stricte et inflexible du système judiciaire anglais.
Un meurtre « pervers, égoïste et brutal », a décrété le juge Adrian Fulford :
« Bien que vous ayez plaidé coupable, je n’ai cependant vu aucune preuve de repentir sincère de votre part, à l’opposé d’un évident apitoiement et de tentatives d’éviter ou de minimiser les conséquences de ce que vous avez fait »
Avec cet whole life order, Wayne Couzens ne pourra pas déposer de demande de liberté conditionnelle. Il finira ses jours en prison.
À lire aussi : Double féminicide lesbophobe : quand la presse transforme un meurtre en vaudeville
Crédit photo : Duncan C via Flickr
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
* entendons-nous bien, préméditation ou pas, je ne fais de différence de gravité et pense qu'un "coup de folie" n'enlève rien à l'horreur qui se joue dans un violeur au moment de son passage à l'acte.