Le 5 juin 2014 — Un nouveau trailer dévoile un peu plus l’adaptation du roman Le Passeur. Et j’avoue avoir été un peu dure avec la première version.
En effet, Jonas vit dans un monde terne, vide de couleurs, et le premier trailer montrait une photographie plutôt vive. Celui-ci me rassure : le film est bien en noir et blanc avant que Jonas ne reçoive le don de percevoir le monde tel qu’il est !
Allez souris, ça s’annonce plus si mal.
Le 14 mai 2014 — Le Passeur (The Giver) en anglais est un roman jeunesse qui a connu un succès énorme depuis sa sortie, en 1993 (tout cela ne nous rajeunit pas). Jonas, le héros, vit dans une communauté utopique organisée autour de cellules familiales et de règles assez strictes.
Le jour de ses onze ans, comme tout le monde, on lui assigne une tâche qui sera son « travail » pour le restant de sa vie, et qui désignera sa place dans cette micro-société. Mais là où ses ami-e-s deviennent soignant-e-s, profs ou architectes, Jonas est mis à l’écart et confié au Passeur, la mémoire vivante de la communauté, seul homme à garder en lui les souvenirs du vieux monde : les guerres, les famines, la douleur, mais aussi la joie, l’amour, l’excitation…
Au fil de son apprentissage, Jonas se rendra compte que le monde parfait dans lequel il vit cache des failles, des horreurs et des mensonges dont il ne se serait jamais douté.
Le Passeur est adapté au cinéma par Phillip Noyce, connu pour des films d’action comme Salt
et Au nom de la liberté — pas exactement le même style, donc. Le casting est fort éclectique puisqu’on y retrouve des légendes vivantes comme Meryl Streep ou Jeff Bridges aux côtés de nouveaux talents comme Brenton Thwaites ou Taylor Swift.
Je vous laisse regarder le premier trailer et on en parle après :
Bon. Personnellement, je ne suis pas contente du tout. Le Passeur est un livre qui, selon moi, nécessite une identité visuelle forte au cinéma. En effet, une des premières choses que Jonas reçoit de son « mentor » est la couleur. On comprend alors que sa communauté vit dans un monde terne, morne, et quand le héros commence à distinguer le rouge d’une pomme bien mûre ou le bleu du ciel, il est incapable de partager cette découverte — imaginez expliquer une couleur à un-e aveugle…
Cet élément aurait dû, à mon sens, donner un film en noir et blanc ou en sépia, se remplissant peu à peu de couleurs vives par les yeux de Jonas, pendant que son entourage continue à voir un monde terne et grisâtre. Le choix du réalisateur d’ignorer cet aspect à la fois important dans l’histoire et visuellement frappant me déçoit vraiment !
De plus, l’intrigue semble être bien moins poétique, et plus sérieuse, avec de l’action et des méchants futuristes façon Hunger Games. Moi qui rêve de voir Le Passeur au cinéma depuis des années, j’avoue être cruellement déçue par cette bande-annonce. En espérant que je me trompe…
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Les Commentaires
Par contre, le passage à la couleur est extrêment bien réalisé ! Rien que pour ça, ça vaut le coup de le regarder quand même