Ces affaires, qui avaient été révélées dans des enquêtes du Parisien ou encore du Monde, avaient mis en lumière des pratiques criminelles du porno amateur. Ce lundi 17 juillet, le parquet de Paris a requis un procès pour 17 hommes, soupçonnés de violences sexuelles commises dans le cadre de la réalisation de vidéos pornographiques pour la plateforme French Bukkake.
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Le parquet demande que ces 17 hommes – dont le dirigeant Pascal OP, son associé Mathieu L, mais aussi un recruteur d’actrices et dix acteurs – soient jugés devant la cour départementale criminelle de Paris.
Et ceci pour pour viols, viols en réunion, traite d’êtres humains en bande organisée ou encore proxénétisme aggravé, d’après le réquisitoire définitif lu par l’Agence France Presse. Un dix-huitième homme est également mis en cause, mais pour blanchiment de travail dissimulé.
Un rabatteur poursuivi pour « viols », « complicité de viols en réunion » et « traitre des êtres humains »
Il revient désormais aux deux juges d’instruction chargés des investigations de se prononcer sur la tenue, ou non, d’un procès de cette information judiciaire ouverte en octobre 2020. Dans le réquisitoire, est notamment mis en cause le recrutement des actrices.
Car French Bukkake s’appuyait sur « un stratagème » orchestré par Julien D., accuse le parquet, qui demande à son encontre un procès pour viols, complicité de viols en réunion et traite des êtres humains en bande organisée.
Ce rabatteur est accusé d’avoir créé des personnages fictifs en ligne pour « amadouer » de jeunes femmes précaires et les « orienter vers des tournages […] où elles subissaient des nouveaux faits de viols aggravés », ce qu’il « savait pertinemment », dénonce le parquet.
Une cinquantaine de victimes
Le réquisitoire révèle que les deux autres principaux accusés, le dirigeant du site et réalisateur Pascal OP et son associé Mathieu L. « savaient nécessairement que les plaignantes étaient victimes d’une machination lors de leur recrutement ».
Au total, une cinquantaine de victimes ont été recensées au cours de l’instruction où les enquêteurs ont réalisé des cyber-infiltrations. Ces dernières ont décrit « un état de sidération », découvrant « sur place » le nombre de partenaires masculins et n’étant « pas informées des actes sexuels qui seraient réalisés », qui « s’enchaînaient sur leur personne par surprise, sans qu’elles soient en mesure de les appréhender et donc d’y consentir ».
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