Au ciné, les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas : après le vide intersidéral de la semaine passée (certainement causée par la sortie des Bronzés 3 le mercredi précédent), les films à l’affiche ce 15 février sont plutôt d’excellente qualité.
A l’opposé des Bronzés 3, il y a ce film, Le Nouveau Monde, de Terrence Malick. Le simple fait de prononcer son nom dégage des frémissements chez toute une catégorie d’afficionados du cinéma. Le réalisateur a beau n’avoir à son actif qu’une poignée de films (dont l’excellent La Ligne Rouge), ils ont tellement fait tripper ses fans qu’il est rapidement devenu culte.
Malick a donc repris à son compte la légende de Pocahontas, cette indienne qui a trahi son peuple pour un amour sans frontière avec un jeune british, John Smith (Colin Farrell) lors de la colonisation de la Virginie au XVIIème siècle. Si tu cherches un documentaire historique, tu seras déçue. Le contexte et l’époque ne sont qu’un prétexte pour permettre à Malick de délivrer les nombreux messages de son film. Les quelques passages historiques (notamment la bataille entre les indiens et les angliches) sont rapidement passés.
Les personnages parlent peu. Les émotions passent plutôt par leur visage et cette voix-off, fil rouge du film. Ce manque de dialogues amène aussi le spectateur à bosser : à lui d’interprèter la situation comme il l’entend. Malick guide très peu. Peut-être parce qu’il est trop occupé à partir dans des plans dignes de National Geographic, avec forces musiques et violons lancinants.
Des trips de cinéaste magnifiques, mais qui selon moi rallongent considérablement le film, qui aurait pu tenir en 1h45 sans souci. Ca va faire certainement hurler les critiques de ciné (qui semblent encenser le film) mais j’ai commencé à trouver le temps long alors que le film venait de commencer il y a 1h30. Je me dis que je dois être un bourrin, incapable d’apprécier la beauté de ces images pour ce qu’elles sont…
Pas tant que ça, pourtant. L’actrice (Q’orianka Kilcher) qui incarne la princesse indienne est d’une beauté rare. Loin des stéréotypes des canons de beauté, elle est tout simplement magnifique. Un sourire à te donner envie de rester dans la salle, un charme à tomber par terre, des yeux qui parlent. Quant à Colin Farrell, il est à la hauteur de sa réputation en amoureux transi « mais non notre amour est impossible, Poca ». Christian Bale (le Batman de Batman Begins), qui n’apparaît que dans la deuxième moitié du film, est lui aussi impeccable en mari cherchant désespérement à ce que la belle l’aime autant qu’il l’aime.
A l’opposé des Bronzés 3. Le Nouveau Monde ne fera certainement pas un succès commercial, mais le succès d’estime est sans aucun doute au rendez-vous.
Si tu as envie d’action, ne va pas voir Le Nouveau Monde. Si tu aimes te prélasser devant de jolis paysages, si tu aimes les belles histoires d’amour et que la beauté et la cruauté des sentiments humains ne t’effraient pas, Le Nouveau Monde devrait te plaire.
Les photos sont © Metropolitan FilmExport
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tout a fait comme toi.