Tout le monde ne rêve pas forcément de se balader complètement nu en pleine nature. Mais la pandémie de Covid-19 aurait aidé à convaincre les personnes déjà relativement tentées. C’est ce que souligne aujourd’hui le Guardian qui a interrogé plusieurs adeptes et relève plusieurs chiffres clés.
Le naturisme explose au Royaume-Uni avec la pandémie de Covid
Au premier confinement au printemps 2020, le naturisme britannique a connu sa croissance la plus rapide depuis sa légalisation en 1964. Les recherches pour « bain de soleil nu » auraient quant à elles bondi de +384% sur Google durant ce printemps caniculaire et confiné.
Sur les réseaux sociaux, des naturistes s’échangent trucs et astuces pour télétravailler dans le plus simple appareil et des excuses parfaites pour expliquer à son boss pourquoi on ne peut pas allumer sa caméra pour une réunion Zoom, Teams, ou Google Meets.
Un engouement déjà observé au sortir des Guerres Mondiales
Cet engouement n’étonne pas l’universitaire Annebella Pollen, auteur de Nudism in a Cold Climate (Le nudisme par temps froid), qui voit en fait l’histoire se répéter, explique-t-elle au Guardian :
« Après la Première Guerre mondiale et la pandémie de grippe, il y avait cet énorme appétit pour trouver de nouvelles façons de vivre, explorer de nouvelles structures sociales et se sentir libre. »
Le naturisme tire son origine de l’Allemagne des années 1890 et sa « freikörperkultur » (culture du corps libre), en réaction à une urbanisation express. Le nudisme, également appelé gymnosophie, a peu à peu conquis le reste de l’Europe, jusqu’au Royaume-Uni dans les années 1920. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, le naturisme comptait 40 000 adeptes recensés parmi les rosbeefs.
Les effets bénéfiques pour la santé mentale du naturisme
Et cette pratique aurait même des effets bénéfiques pour la santé, explique auprès du grand quotidien britannique la docteure en psychologie sociale Helen Bowes-Catton (elle-même naturiste) :
« Il existe un nombre croissant de publications montrant que le naturisme a des avantages physiologiques et psychologiques, de la baisse de la pression artérielle à l’amélioration de l’estime de soi et à la baisse des niveaux de stress. Les gens pensent que le naturisme est une question d’exhibitionnisme, mais ce n’est pas le cas. C’est à quel point c’est incroyable d’avoir le soleil et la brise sur votre peau. »
Le naturisme se réinvente plus inclusif aujourd’hui
De façon peut-être surprenante, les importantes restrictions de liberté suscitées par la pandémie de Covid-19 pour la santé de toutes et tous ont donné envie à plein de personnes d’en jouir de plus belle dès que l’occasion se représenterait. Si bien que le naturisme aurait tendance à se diversifier, attirant un public moins âgé, moins masculin, et moins cisgenre et hétérosexuel que ne le voudrait l’image d’Épinal qu’on peut couramment s’en faire en Europe. À l’heure où les hashtags #bodypositive se multiplient sur les réseaux sociaux, la nudité non sexualisée peut également y faire florès.
Y compris en France, d’ailleurs. Sur l’Île du Levant, le Domaine naturiste d’Héliopolis fête ses 90 ans en beauté nue ! En plus d’attirer un public toujours plus jeune et arty, ainsi que des artistes de talent (dont des membres du Cabaret de Poussière et de La Bouche Cabaret), voilà que viennent d’être élus Miss et Mister Levant, Vienne, une jeune femme transgenre, et Quentin, un jeune homme gay. Une première depuis la création du concours en 1946 et qui émeut jusqu’à Var Matin. Signe, peut-être, que le naturisme serait bel et bien en train de prendre un tournant plus inclusif que jamais.
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Crédit photo de Une : pexels-maria-luiza-melo-10841756
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