— Article initialement publié le 17 mai 2012
En 1991 (l’année bénie de ma naissance, soit dit en passant), l’auteur et philosophe norvégien Jostein Gaarder publie Le Monde de Sophie, qui ne sera traduit dans notre belle langue de Molière qu’en 1995. L’oeuvre connaît un succès retentissant en Europe et se trouve encore aujourd’hui dans beaucoup de bibliothèques.
Le monde de Sophie, un voyage au pays de la philosophie
Dans ce roman philosophique, Sophie Admunsen, quatorze ans, est confrontée à Alberto Knox, un énigmatique personnage qui entre en contact avec elle en lui laissant un mot dans sa boîte aux lettres, lui demandant : « Qui es-tu ?« . La question suivante est « D’où vient le monde ?« .
D’autres messages feront référence à une mystérieuse Hilde, que Sophie ne connaît ni d’Eve ni d’Adam. Réfugiée dans le cocon protecteur de son jardin, l’adolescente, confrontée à ces questions essentielles, va vivre un voyage initiatique au pays de la philosophie.
Au risque de m’attirer les foudres de certaines lectrices, je l’avoue haut et fort : je n’ai jamais aimé la philosophie. En tout cas, je n’ai pas aimé mes cours de philo au lycée, et j’ai eu une bonne note au bac par pure chance. Je n’ai probablement jamais ouvert un bouquin sur le sujet depuis la fin de la Terminale… à l’exception du Monde de Sophie
.
Le monde de Sophie, un ouvrage qui ouvre l’esprit
La force de cet ouvrage emblématique est de concilier les grandes théories de la philosophie antique et moderne (Sophie allant de Platon à Sartre en passant par Darwin et Freud) et l’état si fragile et éphémère de l’adolescence. L’héroïne a quatorze ans, cet âge où l’on commence à se différencier, à sortir du cocon familial, à assumer nos goûts, nos envies, nos rêves. Ce n’est pas anodin si la première question – Qui es-tu ? – trouve un tel écho dans l’esprit de Sophie, qui est au coeur de cet moment de transition.
De plus, Jostein Gaarder parvient à mêler philosophie, vulgarisation et mystère à travers le personnage d’Hilde. Sophie reçoit des lettres en provenance du Liban, signées par un Major Knag et adressées à sa fille (Hilde, donc), une autre adolescente, qui, tout comme l’héroïne, aura quinze ans dans un mois tout juste. Il faudra donc attendre la fin du livre – et la fête d’anniversaire de Sophie – pour découvrir la vérité, un dénouement qui sera, forcément, imbibé de philosophie et porteur de multiples sens.
Le monde de Sophie dépoussière la philosophie
Mais la vraie force du Monde de Sophie est de placer la philosophie dans le quotidien, et de rappeler au lecteur que ces grands noms un peu poussiéreux – Aristote, Marx, Descartes… – ne sont pas cantonnés aux salles de cours. Les réflexions sur notre propre nature, notre place, nos buts, ne sont pas un « vieux » sujet, mais ont une utilité éternelle et actuelle, peuvent éclairer d’une lumière différente les problèmes qui jalonnent notre parcours.
Si vous n’avez pas encore lu Le Monde de Sophie, je ne peux que vous le conseiller. Si vous l’avez lu, vous savez probablement de quoi je veux parler. Mais dans tous les cas, c’est ce que j’ose appeler un ouvrage indispensable pour celles qui ne sont pas effrayées par les livres de 500 pages !
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Les Commentaires
Je note pour "Le mystère de la patience" qui semble faire l'unanimité ici