Editions Julliard
En lisant le quatrième de couv’ du Magasin des suicides, je me suis dit « ce truc est pour moi ». Non pas que je sois obsédée par ce thème, seulement voilà, pour une fois, on ne me proposait ni récit autobiographique, ni pamphlet sarcastico engagé, mais une promesse de fiction décalée, construite sur des fondations fantaisistes à souhait : et si dans un monde pas si lointain vivait une famille spécialisée dans le commerce du suicide ? Avec sur les étagères de sa boutique tout le nécessaire pour ne pas se louper (cordes, poisons du jour, parpaings etc.) quand on n’a plus rien à perdre ? Et si, ironie de la vie, le petit dernier de la dynastie s’avérait plus optimiste que de raison pour la profession ?
Lire ce roman dans le métro, le train ou autre lieu public, c’est attirer les regards étonnés de ses voisins. Je le sais : j’ai testé. « Le magasin des suicides… Suicides ?!! » Le mot semble déstabiliser, met mal à l’aise. Et pourtant, rien de tel que ce bouquin poussé sur terrain macabre pour chasser les idées noires.
D’abord parce qu’aborder le désespoir et la douleur avec humour, comme c’est le cas ici, remet les plaies en perspective, rend dérisoires nos souffrances d’individu. Ensuite parce que dans cette histoire de morts assistées sur fond d’apocalypse (la société que suggère Teulé au fil du roman donnerait envie d’en finir aux plus résistants) est avant tout un conte de vie, d’humour et d’amour. Ce sont eux les grands personnages de ce roman incongru comme une jonquille sur un tas de détritus. Dire quoi que ce soit sur le déroulement de l’histoire serait déjà en dire trop, mais je te conseille vivement ce roman aussi court que bon.
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Les Commentaires
La fin m'a un peu déçue par contre.