Résumé de l’épisode précédent : Adepte de l’adage “On n’est jamais trop prudent” j’ai décidé de faire un test de grossesse un matin de vague doute. Comme je ne suis jamais trop prudente presque tous les mois et que je suis experte en tests de grossesse négatifs, j’ai été plus que surprise de voir s’afficher deux barres. Encore sous le choc, j’ai décidé de prévenir le géniteur AKA mon nouvel amoureux depuis 4 mois.
En voyant mon nom s’afficher sur son téléphone, le géniteur doit s’imaginer que je vais lui susurrer des mots d’amour. À la place, je décide de changer à jamais le cours de son existence et j’opte pour un très efficace : « Bébé… Mon stérilet n’a pas fonctionné ». Silence à l’autre bout de la ligne.
La veille au soir, nous avons décidé sur un coup de tête de partir en vacances ensemble cet été. Un voyage à deux, c’est une grande étape pour un couple et il m’a admis être un peu nerveux. Je pense qu’à ce stade de l’histoire, la perspective de crapahuter sur une terre très modérément sauvage lui semble désormais bien douce. Je l’entends se racler la gorge.
Ce moment où tu annonces à ton nouveau copain que tu es enceinte de lui
« Ah », dit-il finalement. « Bon. » Je profite de la richesse de l’échange pour annoncer mon plan concernant la suite de la journée : aller taper un scandale dans le bureau de la doctoresse qui m’a posé le DIU et en profiter pour lui demander quoi faire.
Même s’il n’est pas à côté de moi et que sa respiration saccadée suggère la panique du sanglier pris au piège, je sens que Monsieur Copain reprend du poil de la bête. Des cris, possiblement un esclandre, ça parle à mon homme d’action.
J’appelle le cabinet médical et expose ma problématique à la secrétaire. Elle me répond qu’il est impossible que je sois enceinte puisque, comme je le mentionne d’ailleurs, j’ai un DIU.
Je lui explique que je viens pourtant de faire deux tests positifs. Elle soupire, soudain très lasse, l’espèce humaine et son hypocondrie l’épuise, mais puisque j’insiste elle me donne rendez-vous une heure plus tard.
J’informe l’homme qui émet maintenant des gloussements hystériques. Je suppose que comme le deuil, l’annonce de grossesse doit générer un certain nombre de réactions bien distinctes. Il me demande si je veux qu’il m’accompagne et le ton de sa voix pourrait me laisser penser qu’il a consommé des amphétamines. Je refuse donc poliment et me rends seule au cabinet médical.
Ma définition d’une heure n’étant pas partagée par mon médecin traitant, j’ai l’impression que nous sommes déjà fin Mai 2025 quand elle m’appelle dans la salle d’attente.
Si je suis seule, mon copain suit les évènements en direct par sms
Entre temps, j’ai dû gérer par sms les débordements du chéri s’insurgeant contre l’inertie insupportable de la médecine moderne. J’en déduis que l’impatience délirante fait partie des étapes à traverser lorsqu’on apprend qu’on a mis enceinte une fille que l’on connaît à peine.
Je me retrouve face à mon médecin perplexe qui m’explique en articulant bien chaque mot que ce n’est pas possible. C’est elle-même qui m’a posé le stérilet. Est-ce que je m’en souviens ? Comme l’évènement auquel elle fait référence a eu lieu seulement deux mois plus tôt, je lui réponds que oui.
Elle me regarde d’un air compatissant et me caresse gentiment l’épaule. « C’est quand il y a deux barres que c’est positif, pas une”. Pour me tranquilliser elle me propose de refaire un troisième test. Positif.
Ma doctoresse est frappée par une crise de foi qui semble renverser d’un coup toutes ses certitudes élémentaires. La voilà qui me fixe l’air hébété. Elle n’a jamais vu ça. En 15 ans de carrière, c’est bien la première fois.
Est-ce que vous souhaitez le garder ?
En mon fort intérieur, je suis assez fière d’avoir pimenté aussi efficacement la journée (et probablement l’existence tout entière) de non pas une, mais de deux personnes, en atteste mon téléphone qui continue de vibrer frénétiquement dans ma poche. Mon mec est entré dans la phase harcèlement et si j’en crois les soubresauts de l’appareil, je viens de recevoir son 47e SMS en l’espace de 5 minutes.
Finalement la généraliste m’envoie dans la foulée passer une échographie à l’hôpital le plus proche, et comme ledit expéditeur compulsif de SMS m’a demandé de prendre des photos et des vidéos du “bébé”, je réponds oui quand l’obstétricienne en charge me demande si nous souhaitons le garder.
Me voilà de retour à la maison où je retrouve le petit ami et son meilleur copain appelé à la rescousse. Tous deux discutent intensément comme si je n’étais pas là. Le géniteur liste tous les trucs fous qui lui sont arrivés depuis sa naissance, incluant la fois où la veille au soir, on a décidé de réserver une semaine de vacances fin juin sur un coup de tête.
Le meilleur ami acquiesce, c’est vrai qu’il lui arrive vraiment toujours des trucs de dingue. Le copain sourit, confiant, la dernière étape, celle de l’engagement et de l’implication est franchie et je sens que cet homme n’a pas du tout l’intention de se débiner.
À suivre…
Et toi, ça s’est passé comment l’annonce de la grossesse à ta moitié ? Viens partager ton expérience dans les commentaires.
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