Le saviez-vous : à la Fnac, il est possible d’acheter pléthore d’ouvrages « problématiques », si ce n’est relayant des discours de haine et racistes, comme Le Grand Remplacement de Renaud Camus, un livre d’extrême-droite ayant inspiré les attentats racistes de Christchurch survenus en Nouvelle-Zélande en 2019.
En revanche, il n’a suffi que d’une poignée de tweets pour interdire la vente d’un jeu dont le seul tord est de déplaire à l’extrême droite. Mis en vente le 10 novembre, le jeu Antifa n’est aujourd’hui plus disponible sur le site du magasin.
« Les antifas, qui cassent, incendient et agressent »
Cette décision d’annulation de la Fnac est une réponse aux revendications du Syndicat de Commissaires de la Police nationale (SCPN) et du Rassemblement National. Plusieurs élus du parti d’extrême droite se sont mobilisés sur les réseaux, interpellant l’entreprise.
« Mettre à l’honneur les antifa, ces groupuscules haineux qui ne connaissent que la violence pour s’attaquer à notre démocratie et à ce que nous avons de plus cher dans notre pays… Absolument scandaleux ! » se fendait dans un tweet datant du 26 novembre le député RN Victor Catteau, bientôt rejoint par le SCPN : « Ce « jeu » est en vente à la Fnac. Un commentaire pour ainsi mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ? »
La réaction du géant ne s’est pas faite attendre : « Nous comprenons que la commercialisation de ce « jeu » ait pu heurter certains de nos publics. Nous faisons le nécessaire pour qu’il ne soit plus disponible dans les prochaines heures. » peut-on ainsi lire sur le compte Twitter de la Fnac.
Une censure critiquée par les militants antifascistes
Antifa est un jeu de cartes pensé comme un outil de formation par le groupe antifasciste La Horde. Le principe consiste à animer un groupe antifasciste fictif dans lequel chaque joueur « interprète un·e militant·e, avec des compétences particulières. » Sur le site de Libertalia, le groupe ayant édité le jeu en septembre 2021, on peut lire : « Propos racistes, manifs homophobes, violences fascistes, ça suffit : contre l’extrême droite, à vous de jouer ! »
Malgré cette tentative de mettre dos à dos la violence de l’extrême droite et l’action des militants qui la dénoncent et la combattent, il semble y avoir eu du positif dans cette campagne. En effet, le jeu a été victime de son succès et n’est plus dispo, en attendant d’être réédité. Un exemple parfait d’effet Streisand !
Antifa, le jeu, éditions Libertalia, 25€ (victime de son succès, le jeu est momentanément épuisé).
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Crédit de l’image à la Une : © capture d’écran du site de Libertalia
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Les Commentaires
Sinon il est marrant l'autre à dire que les antifa sont violents, c'est vrai que les fascistes ont toujours parlé de leur idées sans violence.