Ce guide s’adresse tout particulièrement aux émétophobes les plus sévères, dont je fais partie. Vous allez peut-être penser, en le lisant, que je suis un peu zinzin, un peu extrême dans ma façon de procéder, et qu’à ce niveau-là, il faut que je consulte un professionnel. Soyez rassurée (si vous étiez inquiètes), c’est prévu au programme.
Sachez que l’émétophobie, ou bien la peur de vomir, est une pathologie bien reloue qui peut vite faire perdre les pédales à toute personne qui se retrouve confrontée à sa plus grande peur. Imaginez, si vous avez une peur bleue des araignées, de devoir plonger la main dans un seau rempli de mygales. Pour l’émétophobe c’est peu ou prou la même chose, sauf que l’araignée est un contenu gastrique.
Une fois cette mise au point faite, passons à l’étape suivante : faire fasse à sa peur de vomir, tout en ayant la bonne idée d’avoir des enfants, aka les plus grands brasseurs de microbes au monde.
Oui parce qu’éviter de choper ce virus tout pourri quand on est en extérieur, ce n’est pas trop compliqué. Mais éviter de l’avoir alors que vous l’hébergez gratos chez vous et qu’il est absolument partout, c’est plus costaud !
D’ailleurs, même si vous n’êtes pas émétophobes, mais que vous ne voulez quand même pas passer 3 jours aux toilettes à vous plier en deux tout en vous vidant de tous les côtés, ce guide peut vous aider aussi !
Eviter la gastro : faire gaffe, avant
La première étape, pour éviter d’attraper la gastro de vos enfants, c’est d’essayer de faire en sorte qu’ils ne la chopent pas eux-mêmes. Bon, la plupart du temps, c’est peine perdue, surtout avec les bébés à la crèche ou les enfants encore trop petits pour comprendre le fonctionnement des microbes, mais si vous pouvez leur laver les mains, à l’eau et au savon, systématiquement en rentrant à la maison, ça peut éviter déjà quelques désagréments.
Pour les plus grands, il faut essayer de leur rappeler que les microbes adorent s’accrocher aux petites mimines, et que c’est pour ça qu’il faut les laver avant de manger à la cantine, par exemple. Le tout, sans les traumatiser non plus à coups de « lave tes mains souvent, si tu ne veux pas vomir pendant une semaine, tu ne pourras pas dire que je ne te l’avais pas dit ! ». Là, ça va juste aider leur hypocondrie à se développer, et ce n’est pas le meilleur truc au monde, croyez-moi.
De votre côté, même si une gastro-entérite virale n’est pas contagieuse tant qu’il n’y a pas de symptômes, évitez de tenter le diable en finissant les assiettes de vos enfants, ou en oubliant de vous laver les mains après avoir changé une couche.
Pour celles et ceux qui n’ont pas d’enfants, qui ne vivent pas dans une grotte au fin fond du Larzac et qui sont obligés de subir les autres dans les transports, lavez-vous aussi les mains en sortant du bus ou du métro, et lavez-les avant de porter quoi que ce soit à votre bouche, parties génitales non incluses.
Eviter la gastro : affronter la bête, pendant
Malgré vos efforts et ceux de vos enfants, paf, c’est le drame, le petit dernier se réveille en hurlant à 3h du mat parce qu’il a vomi l’intégralité de son diner dans son lit. Passé la stupéfaction et l’envie très forte de vous enfermer dans une pièce en position fœtale avec les mains sur les oreilles dans le déni le plus total, il va bien falloir que vous alliez nettoyer le bambin hurlant et que vous vous en occupiez.
Si vous avez la chance d’avoir un co-parent qui ne craint pas la vue et l’odeur de ce qui vient de sortir de l’estomac de votre héritier, laissez-le gérer la partie du gros nettoyage, et occupez-vous du reste, à savoir d’enfiler un masque FFP2 (oui) pour éviter de respirer des gouttelettes de vomi qui pourraient rentrer dans votre organisme et fuir un peu l’odeur, et de trouver des fringues propres pour changer l’enfant. Vous pouvez aussi enfiler une paire de gants si ça vous tranquillise.
L’enfant est propre, ses draps aussi, il n’y a plus de vomi visible et vous avez toujours un masque sur le nez ? C’est le moment de désinfecter la scène de crime, avec les produits prévus à cet effet. Faites gaffe tout de même à la composition des produits en question et à bien respecter les conditions d’utilisation, faudrait pas intoxiquer le môme non plus. Ensuite, lavez-vous les mains, changez de fringues, et préparez-vous pour les prochains jours : l’alerte contagion est lancée, tatatataaaa (à lire avec une voix dramatique).
Eviter la gastro : reprendre le contrôle, après
Étape 1 : l’acceptation
C’est un fait, il faut l’accepter maintenant que c’est là : la gastro est arrivée chez vous, dans votre foyer. Vous avez surement envie, en bonne émétophobe, de plier bagage et de vous prendre une chambre d’hôtel pour les 3 prochains jours à venir. Comme je vous comprends ! Franchement, si vous pouvez le faire, banco, roulez jeunesse, allez vous planquer le temps que la tempête passe. Si ce n’est pas possible pour x ou y raisons, accrochez-vous, vous allez y arriver. Vous allez pouvoir passer au travers !
Je ne sais pas si c’est grâce aux techniques de zinzin que je vais vous énoncer, mais personnellement, j’ai réussi à échapper à toutes les gastros de mes enfants jusqu’à présent (je sens que je vais me porter la poisse en écrivant ça). Et pourtant, il y en a eu ! Rien que la première année de crèche de ma fille, elle a réussi l’exploit d’en choper cinq, en seulement 6 mois. De mon côté, je n’ai rien eu, alors que mon mec, qui ne suivait pas le protocole à la lettre, a tout chopé.
Étape 2 : la désinfection
Pour éviter de choper cette maladie de l’enfer, il faut faire fit de tous les jugements. Celles et ceux qui vous diront que vous êtes zinzin de faire tout ça, ne les écoutez pas, et faites comme vous voulez, si ça vous semble être la manière la plus sûre de passer au travers des gouttes. De mon côté, voici ce que je fais :
- Je me lave systématiquement les mains au gel hydroalcoolique ou avec de l’eau et du savon du moment que je touche l’enfant, ou une surface commune (interrupteur, poignée de porte), ou que je change sa couche.
- Je désinfecte toutes les surfaces touchées par l’enfant à chaque fois qu’il n’est plus là un petit moment, quand il dort pour la sieste ou la nuit par exemple.
- Je lave le sol tous les soirs, si c’est mon bébé qui fait du quatre pattes qui est malade.
- J’essaye de séparer un peu les enfants, qu’ils ne se touchent pas. Parce que vous savez ce qu’il y a de pire qu’un enfant malade ? Les deux qui le sont, en même temps.
- Je ne touche plus mon visage avec mes mains pendant toute la période de contagion, même pour me gratter. J’ai développé des techniques de grattage assez habiles avec les années !
- Je change de vêtements souvent, globalement à chaque fois que l’enfant est couché pour la nuit ou la sieste, et je nettoie la vitre de mon téléphone.
- Toutes les serviettes de toilette, serviettes pour les mains, sont changées tous les jours et lavées à 60 degrés.
- Je désigne une zone « safe » de la maison où l’enfant malade n’a plus le droit de mettre une patte, comme ma chambre par exemple. Le fait d’avoir un endroit qui n’a pas été touché par ce fichu virus me rassure, et je peux m’y reposer (dans des fringues propres) pendant les périodes de calme du môme.
- J’aère les pièces de la maison, plusieurs fois par jour, même en hiver, ça nique les microbes !
- Je ne partage pas mes affaires de table, comme ma serviette ou mes couverts.
- Si c’est l’enfant plus grand qui est malade, je désinfecte systématiquement la lunette et cuvette des w.c., ainsi que le lavabo où il se lave les mains, après chacun de ses passages.
- Je porte un masque systématiquement lorsque je joue avec l’enfant malade et que nos visages sont rapprochés, ou si je porte mon bébé malade dans les bras, pour éviter qu’il ne mette ses petites mimines pleines de microbes dans ma bouche, ou qu’il me bave / postillonne à la tête.
C’est à peu près tout, et c’est déjà pas mal. En dehors de ça, en parallèle, je commence, ou continue, une cure de probiotiques pour aider ma flore intestinale à ne pas se laisser mettre KO par ce fichu virus, et je fais le plein de vitamines pour booster mon organisme.
Ce « protocole » dure jusqu’à la fin de contagiosité de l’enfant, c’est-à-dire environ 3 jours après le dernier symptôme. Si entre temps, un autre membre de ma famille chope cette fameuse gastro, le protocole continue jusqu’à la fin de sa contagiosité à lui.
Oui c’est long, fastidieux et mes mains semblent être faites de papier de verre à force d’être lavées 80000 fois par jour, mais c’est un système qui marche et qui me permet de préserver un peu ma santé mentale.
Pour certains, la gastro n’est qu’un mauvais moment à passer, quelques jours relou qui gâchent les plans. Pour d’autres, comme moi, c’est une période réellement terrorisante, angoissante, qui met à mal ma santé mentale.
C’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé de commencer une thérapie cognitive et comportementale, pour essayer de mettre fin à cette angoisse permanente. Avec deux enfants tous les deux en collectivité, les épisodes de gastro-entérites virales sont fréquents, il va falloir que j’arrive à passer au-dessus, pour mon bien-être et celui de ma famille.
J’espère que ce guide vous aidera à passer les prochaines épidémies, et n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un ou une professionnelle de santé si votre émétophobie vous rend la vie trop infernale.
Bon et sinon, à quand un vrai vaccin pour adulte contre la gastro ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
- boire un grand verre de citron chaud tous les jours prévient la gastro entérite.
- Manger beaucoup d'ail , deux à trois par semaine , ca évite beaucoup de maladies. J'ai une petite recette : manger de l'ail avec un bout de formage et avec du persil pour amoindrir l'odeur de l'ail.
Voilà