C’est un bras de fer qui dure depuis plusieurs mois. Depuis la manifestation qui avait eu lieu à Sainte-Soline le 25 mars dernier – et qui s’était soldée par des affrontements entre police et manifestants (deux d’entre eux ont été blessés dans un état grave), le mouvement écolo Soulèvements de la Terre, qui rassemble plusieurs ONG, est dans le viseur de l’État. Car depuis plusieurs mois, Gérald Darmanin et le gouvernement font planer la menace d’une dissolution.
Dissolution qui a été prononcée ce mercredi 21 juin, en conseil des ministres. Gérald Darmanin a présenter cette décision ce jour, sous forme de décret. Décision qu’il justifie ainsi : « Aucune cause ne justifie qu’on blesse des policiers et des gendarmes ».
Une décision dénoncée par de nombreux élus
Initialement prévue pour la mi-avril, la dissolution du mouvement écologiste créé en 2021 a été repoussée, notamment en raison de difficultés juridiques. C’est finalement « à la demande du président de la République » que le collectif sera voué à disparaître.
Auprès de nos confrères du Monde, Léna Lazare, membre du mouvement, dénonce une « criminalisation » et une « répression » de la part de gouvernement, des faits qui avaient d’ailleurs été dénoncés par des rapporteurs spéciaux de l’ONU.
Cette dissolution est vivement contestée de la part d’élus de gauche. Pour Sandrine Rousseau, cette décision a dénoncé sur Twitter le « déni » ou « l’inconséquence » d’une telle décision sur un mouvement écologique, dans un contexte où les politiques de lutte contre le réchauffement climatique deviennent urgentes.
« Les militants des Soulèvements de la Terre doivent être écoutés. Pas réprimés comme des terroristes qu’ils ne sont pas », a de son côté, dénoncé Jean-Luc Mélenchon.
De son côté, la sénatrice écolo Mélanie Vogel a tweeté : « On ne dissout pas un soulèvement ».
Un large soutien de la part d’associations
Mais le collectif jouit de nombreux soutiens, puisqu’à ce jour, plus de 115 000 personnes ont signé une pétition dénonçant le traitement le mouvement de la part du gouvernement. De nombreuses associations comme Attac, ou encore La Ligue des Droits de l’Homme – elle aussi dans le viseur du gouvernement – leur ont apporté un soutien frontal.
Dans un communiqué publié mardi 20 juin, les Soulèvements de la Terre ont assuré aller « devant la justice » et croire « dans la possibilité d’une victoire juridique pour casser cette décision inique, comme ce fut le cas pour d’autres dissolutions pour motif politique des dernières années », peut-on lire dans le texte. Pour ce faire, ils assurent être prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme pour défendre leurs droits.
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