Le fondateur de Lululemon fustige encore les efforts de diversité de la marque (qu’il a déjà quittée)

Ce qu’il y a de plus embarrassant pour une marque, ce sont parfois les propos de son fondateur. Heureusement, dans le cas de Lululemon, elle s’en est déjà débarrassée depuis une dizaine d’années.

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Qui est Chip Wilson, l’embarrassant fondateur de Lululemon, qui l’a rendu milliardaire

C’est Chip Wilson (âgé de 67 ans aujourd’hui) qui a fondé cette entreprise canadienne en 1998. Elle s’est fait connaître pour ses vêtements de sport, en particulier de yoga (surtout les leggings qui ont la réputation de faire de belles fesses, soyons honnêtes). En 2005, le chiffre d’affaires frôle déjà les 100 millions de dollars US et ce n’était encore que le début. Seulement, en 2013, une première polémique entraîne sa démission au poste de PDG (puis il a quitté le conseil d’administration en 2015). À une partie de sa clientèle grande taille qui lui reprochait alors un problème de transparence sur un produit, il a répondu que c’était plutôt « le corps de certaines femmes qui n’allaient pas ».

Alors même que ce genre de propos lui a coûté son poste à la tête de Lululemon, Chip Wilson persiste et signe dix ans plus tard dans une interview pour Forbes publiée le 2 janvier 2024:

« Ils essaient de devenir comme Gap, tout pour tout le monde. Et je pense que la définition d’une marque est que vous n’êtes pas tout pour tout le monde… Vous devez être clair sur le fait que vous ne voulez pas que certains clients viennent. »

Pourtant, Lululemon continue de lui rapporter gros grâce à sa participation restante de 8 %, d’après le média économique. Sa fortune, estimée à 4 milliards en 2020, a doublé pour atteindre les 8 milliards aujourd’hui, notamment grâce au boom d’activités physiques du grand public à la maison à cause de la pandémie. Une période durant laquelle les leggings Lululemon se vendaient donc comme des petits pains (si Chip Wilson avait conservé toutes ses actions, il péserait maintenant 20 milliards de dollars, pauvre de lui…).

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Comment Lululemon s’émancipe de Chip Wilson qui s’investit désormais contre la maladie FSHD

De son côté, l’entreprise se cote désormais en bourse à 60 milliards de dollars, ce qui en fait la 7e marque de vêtements au monde. Mais elle doit continuer de multiplier les efforts afin d’éviter qu’on l’associe encore aux idées de son fondateur, également réputé pour son racisme, en plus de sa grossophobie. En 2020, elle a notamment créé un département baptisé IDEA pour « Inclusion, Diversité, Équité, Action » qui lui aurait permis de progresser considérablement sur ces sujets. C’est ce qu’elle racontait en novembre 2023 au média Business of Fashion dans le cadre d’une enquête concernant de nouvelles accusations de racisme dans la gestion des carrières en interne.

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L’ironie du sort veut que Chip Wilson soit atteint d’une dystrophie musculaire facioscapulo-humérale (FSHD), diagnostiquée avant qu’il ne fonde Lululemon, et qui ronge lentement, mais sûrement ses muscles. Cette maladie rare touche environ 870 000 personnes dans le monde. En 2022, année où il a rendu public son diagnostic, il a créé l’association Solve FSHD pour tenter d’éradiquer ce trouble d’ici à 2027 et y a investi 75 millions de dollars, dont la moitié a déjà été redistribuée à des chercheur·e·s. C’est donc une noble cause, portée par un milliardaire embarrassant, qui n’avait que le validisme à rajouter à son bingo de parfait bigot.