Amélie Nothomb publie donc cette année Le fait du prince. Après être retournée au genre autobiographique l’été dernier avec Ni d’Eve ni d’Adam, Amélie Nothomb se prête ici au jeu de la fiction complète.
C’est l’histoire d’un mec … qui va voler l’identité d’un autre homme qui vient de mourir, mystérieux Suédois qui frappe un jour chez lui, en panne de voiture et de cabine téléphonique, pour téléphoner. (On découvrira par la suite qu’il n’était ni vraiment en panne, ni de cabine téléphonique d’ailleurs. Un vrai mystère.) Non content de lui voler son nom et son porte-feuille bien garni, Baptiste Bordave, nouveau Olaf Sildur, investit aussi la villa de luxe du mort et y fait la connaissance de l’épouse de celui-ci. Qui est-elle ? Nul ne le sait. Au lieu de donner à son héroïne, comme elle le fait ordinairement, un nom à coucher dehors, Amélie Nothomb a fait encore plus futé puisque l’héroïne a le prénom que son interlocuteur décide de lui donner. Le nouvel Olaf l’appelle donc Sigrid.
Si Baptiste/Olaf a bien vite oublié sa nouvelle vie, il a bien du mal à comprendre celle de son prédécesseur. Qui était cet Olaf riche comme Crésus ? Quel métier dangereux et palpitant, aux dires de Sigrid, exerçait-il ? Qui est ce Georges qu’il a voulu appeler, deux minutes avant de mourir d’une crise cardiaque ? Pourquoi le nouvel Olaf est-il épié dans sa nouvelle demeure ?
Le roman est bref, mais c’est la description d’une nouvelle vie, inactive et luxueuse, qui ne comble pourtant pas Baptiste/Olaf. Il est vite blasé des repas garguantuesques, des champagnes, de l’épouse blonde et spirituelle. Pourtant il s’invente une nouvelle vie et s’adapte. A la richesse. Et aux mystères.
Les contradictions n’étant pas ce qui gêne le personnage, il va vite s’habituer à ce qu’il a pu autrefois dénigrer, et effectuer une reconversion rapide et efficace. Et prouver qu’il connait les ficelles du système !
Outre une bonne histoire, le roman peut aussi se lire comme une mise en abyme du travail d’auteur : Baptiste vole l’identité d’Olaf (qui a peut-être lui-même volé celle d’Olaf à un autre, qui sait ?), mais c’est bien Amélie Nothomb qui écrit, parle, agit pour eux. N’est-ce pas là aussi une usurpation d’identité en bonne et due forme ? Cependant,on ne peut pas dire que ce soit là le propos du roman. C’est au mieux une idée qui effleure l’esprit à la lecture du livre…
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je ne suis pas du tout daccord avec votre critique du livre, premièrement, vous critiquer la simplicité du livre, l'étranger de Camus est également écrit dans un style simple et c'est cela qui fait toute sa complexité, le dénuement est un effet de style. Puis l'effet recette qui marche, je ne trouve pas, c'est un plus profond quand même. Finissons par la couverture absolument magnifique, et même si l'on ne trouve pas, cela n'a rien à voir avec la lecture.
Enfin moi j'ai beaucoup aimé, une histoire étrange et pleine d'humour dont la beauté surprendra toujours ; )