Écouter les commentaires des hommes sur des femmes peut vite être édifiant, en général. Dans une salle de musculation lambda, ou pire quand il s’agit de commentateurs sportifs jugeant à la télévision la performance d’athlètes féminines, c’est encore plus révoltant. Comme un miroir grossissant, l’exercice physique en dit long sur la relation des femmes au sport, ainsi que sur le rapport des hommes aux femmes qui en font. Et ça cristallise beaucoup du sexisme qui régit nos sociétés patriarcales, comme l’illustre le documentaire Toutes musclées de Camille Juza diffusé par Arte.
Disponible en 4 épisodes de 15 minutes chacun sur Arte.tv, ou en une vidéo de 58 minutes sur YouTube, ce documentaire regorge d’expertises et de témoignages. Interviennent notamment la crossfitteuse et créatrice de contenus Justine Becattini alias Juju Fitcats, l’ancienne footballeuse Nicole Abar, l’historienne Cécile Ottogalli-Mazzacavallo, les sociologues Catherine Louveau et Béatrice Barbusse, la socio-historienne Anaïs Bohuon, ou encore la philosophe Camille Froidevaux-Metterie.
La première partie, « Course d’obstacles » montre comment les femmes ont longtemps été empêchées, interdites, de pratiquer du sport en tant que tel, selon différents prétextes. Après cette remise en contexte historique, la deuxième partie, plus sociologique, « Libérées, délivrées », interroge les stéréotypes de genre qui régissent la répartition des différents sports : aux femmes, les disciplines considérées comme gracieuses et esthétiques telles que la danse ; aux hommes les arts martiaux, par exemple. Vient ensuite la troisième partie, « Déshabillez-vous » sur le sexisme des tenues en elles-mêmes : pour une même discipline sportive, les uniformes des femmes sont beaucoup moins couvrants que ceux des hommes, pour aucune raison de performance, mais bien pour servir leur corps en spectacle aux hommes qui se délectent de les scruter, les critiquer, et les hypersexuliser. Et au cas où on ne serait pas encore assez révoltées, vient la quatrième et dernière partie, « It’s a man’s world », interroge le sexisme dans le sport du point de vue économique, montrant à quel point les femmes gagnent moins, sont moins sponsorisées et moins médiatisées que les hommes.
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Crédit photo de Une : Arte / Haut et court.
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Les Commentaires
Les hommes : meuh n'importe quoi l'unique raison des différences observées entre le sport féminin et masculin vient du fait qu'elles n'ont pas reçu les divines boulasses ! En plus les femmes musclées c'est moche !
oui je caricature mais tant que ça ...
en plus c'est drôle les hommes que je connais qui n'aiment pas du tout les femmes musclées sont aussi ceux qui pensent qu'une femme ça ne peut pas être fort ... Tu te contredis Jean-Jacques !!!! (ou alors tu admets que veux qu'une partie de l'humanité renonces à sa puissance pour que tu puisses te glorifier plus facilement ...)
Mais il y a aussi l'exemple inverse :j'avais entendu un entraîneur sportif (je crois... je ne sais plus où j'ai entendu ça) qui disait que le rugby masculin ça le saoulé que c'était devenu un sport de gros bourrin et que si il voulait retrouver du rugby stratégique comme à l'origine de ce sport fallait regarder plus de rugby féminin !