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Société

Le délai pour l’IVG bientôt allongé à 14 semaines ? Les députés viennent de l’approuver

L’Assemblée nationale s’est dite favorable à l’extension du délai légal pour l’avortement, qui passerait de 12 à 14 semaines. Un pas dans la bonne direction, malgré la frilosité du gouvernement et la désapprobation du président Macron.

Un pas de plus, mais rien n’est encore fait !

Les débats ont été houleux à l’Assemblée nationale mais l’issue favorable : l’extension du délai d’IVG à 14 semaines (soit 16 semaines d’aménorrhée) a été adoptée par les députés à 79 voix pour, 36 contre et 8 abstentions, comme nous l’indique Le Monde, qui reprend les informations de l’AFP.

Même si Olivier Véran, ministre de la Santé, s’est dit favorable à cette extension – à titre personnel –, le gouvernement, pour sa part, ne s’est pas prononcé, émettant un « avis de sagesse » sur l’ensemble du texte, sans engagement de le faire examiner à nouveau au Sénat.

Ce dernier avait rejeté le texte fin 2020. Emmanuel Macron, pour sa part, s’était dit défavorable le 29 novembre – à titre personnel toujours –, quelques heures avant de s’entretenir avec le Pape François… Tout un symbole.

Les députés ont par ailleurs refusé de supprimer la clause de conscience des médecins. Cela signifie que les médecins peuvent refuser de pratiquer une IVG et le pourront toujours. Pour Annie Chapelier, députée du Gard (groupe Agir, allié de la majorité), cette clause « n’a pour seul impact que de stigmatiser » les femmes qui avortent.

IVG-image
(© Gayatri Malhotra/Unsplash)

L’IVG, « pas une lubie féministe »

Comme le rappelle Albane Gaillot, co-rapporteuse du texte, députée du Val-de-Marne (ex-LREM), le Comité consultatif national d’éthique ne voit aucun frein à cet allongement du délai. Elle l’affirme : « Ce n’est pas une lubie de militante féministe ! » Cette demande provient « des rencontres sur le terrain » et ajoute :

« Le sujet n’est pas technique, le sujet, c’est le droit des femmes à disposer de leur corps »

Cet allongement facilitera l’accès à l’IVG et ne l’incitera pas, contrairement à ce que certains avancent, faisant preuve d’une mauvaise foi flagrante. Comme le souligne Aurore Bergé, députée des Yvelines (LREM) :

« Aucune femme ne se dit jamais « si je tentais de voir ce qu’est une IVG ! »

Emmanuel Macron affirmait se préoccuper du traumatisme des femmes qui avaient recours à une IVG et justifiait par cet argument son opposition à l’allongement du délai. Mais dans la réalité, beaucoup de femmes doivent actuellement se rendre à l’étranger, lorsque le délai en France est dépassé.

C’est le cas de cette femme, qui témoigne sur Twitter :

Beaucoup de Françaises se rendent chaque année aux Pays-Bas, en Angleterre et en Espagne où les délais sont plus longs pour avoir recours à une IVG.

Les sages-femmes en première ligne

Une autre disposition a été adoptée et permet l’extension de la compétence des sages-femmes. Elles pourraient pratiquer des IVG par voie chirurgicale. Elles ne sont pour l’instant autorisées à les pratiquer que par voie médicamenteuse.

Le gouvernement annonçait la semaine dernière une revalorisation de la rémunération des sages-femmes. Une bonne nouvelle certes, mais qui n’avait pas convaincu tout le monde, la revalorisation n’étant pas si élevée que cela et n’étant pas effective pour toutes les sages-femmes. Elle concerne dans un premier temps uniquement celles travaillent dans le public. La mobilisation a d’ailleurs continué, notamment car les très difficiles conditions de travail restent les mêmes.

Concernant le droit à l’IVG, la sage-femme iconique Chantal Birman, dans le documentaire À la vie, se disait prête à mourir s’il le fallait pour que les femmes continent de bénéficier de ce droit fondamental. Elle énonçait d’ailleurs cette phrase si pertinente : « Entre la vie et la mort, les femmes choisissent toujours la liberté. »

À lire aussi : Enfin un site complet sur l’IVG qui n’est pas un piège anti-avortement

Crédit photo : Jeanne Menjoulet via Flickr


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