Au-delà des tabous (qui tendent heureusement à s’estomper, même s’il reste du boulot) autour de la santé mentale et de la consultation d’un ou d’une psychologue, un autre obstacle se dresse devant les personnes qui souhaitent suivre une thérapie : le coût des séances.
Et puisque les psychologues ne sont pas médecins, en consulter un est entièrement à votre charge (sauf si votre mutuelle rembourse une ou plusieurs séances)…
Selon l’Observatoire de la psychologie 2021 menée par la plateforme Psychologue.net, la moyenne nationale est de 64€ par séance individuelle de moins d’une heure. Sachant qu’une thérapie peut durer plusieurs mois ou années à raison de multiples rendez-vous mensuels, la facture peut vite devenir très salée.
Plutôt que de vendre un rein pour régler leurs troubles psychologiques, la plupart des personnes qui souhaitent consulter y renoncent, tout simplement. Une tragédie quand on sait que 17% des Français ont l’intention de consulter un psy, mais que depuis le premier confinement, seul un Français sur dix a passé le cap.
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Du simple au double selon les villes
Stress de la pandémie oblige, les consultations chez les psychologues ont fait un bond. Mais les tarifs, eux, ne semblent pas avoir bougé d’un poil.
Selon l’Observatoire, « la majorité des professionnels pratique des tarifs entre 50 et 70 euros la consultation ». Et plus on se rapproche des grandes villes, plus la facture passe difficilement. À Paris, il faudra débourser en moyenne 80€ par séance si on souhaite traiter sa santé mentale, contre 70€ à Bordeaux.
Même au sein d’une même région, les montants crèvent le plafond selon l’emplacement du cabinet… Dans les coins chics d’Île-de-France, comme à Courbevoie ou à Asnières-sur-Seine, suivre une thérapie vous coûtera en moyenne 95€ l’heure ! Gardez bien en tête qu’il s’agit d’une moyenne — certaines consultations peuvent monter jusqu’à 130€ dans les quartiers les plus huppés, parfois selon la spécialisation du thérapeute ou sa renommée.
Si certains villes comme Nantes ou Vannes affichent les tarifs les plus bas de France (avec, respectivement, des séances à 46 et 45€), l’Hexagone reste mauvais élève puisque la moyenne nationale de nos voisins espagnols est de 52€ la séance, soit 12€ moins cher.
En France, la psychothérapie serait-elle réservée aux plus riches ?
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Comment consulter sans claquer son PEL ?
Contrairement à la consultation d’un psychiatre, qui est remboursée à hauteur de 70%, celle d’un psychologue n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie et ne l’est qu’en partie par certaines mutuelles.
Alors, c’est foutu ? Mais non…
Pour consulter sans piocher dans vos économies, vous pouvez vous rendre dans un établissement public, un hôpital par exemple. Si et seulement si vous y avez été orientée par votre médecin traitant et que vous avez pris votre mal en patience pour obtenir un rendez-vous (aussi rare qu’une place au premier rang d’un concert de Beyoncé), vous serez remboursée à 100% sans avance de frais !
Les centres médico-psychologiques offrent, eux, des consultations gratuites. Mais là encore, l’attente est souvent longue et il peut être compliqué de voir plusieurs fois le même praticien.
Autres solution pour ne pas se mettre en dette : les consultations en ligne ! Avec les confinements répétés, et le stress de la pandémie, la psychologie dématérialisée a changé le game. Pratiques et parfois moins chères, les séances en ligne ( à retrouver sur des plateformes comme Qare ou Doctolib) offrent la possibilité de choisir, par exemple, un psychologue qui pratique des tarifs moins élevés dans une autre ville. Petite astuce pour vous.
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Dans son étude, Psychologue.net parle également de dispositifs d’aide gratuits pour faciliter l’accès à un accompagnement, en particulier pour les personnes les plus précaires.
« Les étudiants peuvent par exemple bénéficier du dispositif Santé Psy Etudiants. D’autres aides financières sont également disponibles selon certains critères géographiques grâce à l’assurance maladie ou selon les forfaits de sa mutuelle. »
Tout n’est donc pas perdu, mais ça fait un sacré parcours du combattant pour, tout simplement, prendre soin de sa santé.
Crédit photo : Shvets (Pexels)
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