En 2020, Vanessa Springora publiait un ouvrage aussi édifiant que bouleversant et nécessaire. Deux ans et demi plus tard, son témoignage n’a rien perdu de sa puissance et de son importance dans une société encore rongée par la pédocriminalité.
Une adaptation avec Ludivine Sagnier
Pour continuer à diffuser la voix de son autrice, le metteur en scène Sébastien Davis a transposé Le Consentement en pièce de théâtre. Le témoignage et les émotions de Vanessa Springora habitent cette adaptation à travers la performance de l’actrice Ludivine Sagnier. Cette dernière incarne « V. » lorsqu’elle est enfant, adolescente puis adulte, trois étapes racontées dans le roman autobiographique original.
L’impunité de Gabriel Matzneff, âgé de 50 ans quand Vanessa Springora en avait 14, l’absence des parents, la complaisance et le silence du monde littéraire… Tous ces éléments qui rendaient la lecture du Consentement si édifiante et révoltante sont transposés dans cette adaptation théâtrale.
Amener la voix de Vanessa Springora sur les planches
Sur la scène se trouve un immense écran blanc translucide derrière lequel la comédienne disparaît par moments, comme pour représenter le trouble dans lequel se trouvait l’enfant victime de l’emprise du pédocriminel. C’est ce qu’explique le metteur en scène Sébastien Davis dans Causette :
« Il m’a paru nécessaire de créer deux espaces sur scène. Derrière ce calque, cette membrane, j’ai voulu représenter Vanessa enfant, quand elle est perdue, sous emprise et ne voit pas clair. Personne autour d’elle ne fait preuve de bon sens. Elle est emprisonnée. Ces sensations rejaillissent sur elle sous la forme de douleurs physiques. Derrière l’écran, son corps se rebelle. »
Le Consentement est à découvrir du 21 au 30 novembre au Théâtre de la Ville de Paris, du 13 au 15 décembre au Château Rouge – Scène conventionnée d’Annemasse, et du 4 au 7 janvier 2023 au Théâtre de la Croix Rousse à Lyon.
Le Consentement, Vanessa Springora, éditions Grasset, 18€ les 216 pages.
À lire aussi : Comprendre l’affaire Matzneff et la « pédophilie décomplexée »
Crédit de l’image à la Une : © Grasset
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
ce serait encore mieux s'il y avait une captation de la pièce, et que celle-ci soit proposée sur des chaines de TV, ou des plateformes de streaming
Cela permettrait de toucher un plus large public
cela pourrait libérer la parole de victimes
(même si avec mon empathie maladive, je serai totalement incapable de lire/écouter un tel récit, cela me ferait trop mal)