Un mois après l’action de l’association Osez Le Féminisme aux Prud’hommes concernant le « non-respect du code du travail et discrimination » du concours Miss France, Alexia Laroche-Joubert, productrice de l’émission, a annoncé que les candidates auront un contrat de travail cette année.
Un changement de ligne éditoriale
Alexia Laroche-Joubert a expliqué durant la conférence de présentation de l’édition 2022 cette nouvelle décision. 20 Minutes a reporté ses propos :
« Depuis ma nomination en tant que présidente de la société Miss France, on a travaillé, avec les équipes, à la ligne éditoriale de l’émission et aux conditions de production. Cela a des conséquences à la fois artistiques, techniques et juridiques. C’est pour cela que cette année, les 29 miss qui vont défiler le soir du 11 décembre sur l’antenne de TF1 auront des contrats de travail. »
Une décision prise après l’affaire ?
En octobre, l’association Osez Le Féminisme avait déclaré sur Twitter :
On pourrait se demander si la décision de donner des contrats de travail aux miss cette année serait en lien avec l’action de l’association Osez Le Féminisme. Cependant, si on se réfère à la déclaration d’Alexia Laroche-Joubert pour TF1 ce mercredi, on doute qu’il y ait eu un commun accord.
« Il y a eu pas mal de polémiques. C’est souvent le fait de quelques groupes de néoféministes qui portent un regard condescendant sur un programme populaire, convivial et sur l’engouement qu’il suscite. Elles profitent de la visibilité médiatique des semaines qui précèdent le concours pour s’offrir un moment de buzz. En l’occurrence, j’étais prête à leur tendre la main et à les rencontrer mais il s’avère que les dernières déclarations qu’elles ont faites dans la presse montrent que toutes ces tactiques n’ont qu’un but : tuer le concours, tuer Miss France et ce n’est pas possible de dialoguer avec elles. »
L’utilisation du terme « néoféministe » de la part d’Alexia Laroche-Joubert s’inscrit ici dans un discours que l’on a pu entendre plus d’une fois dans les médias, lorsqu’il est question de parler de féminisme.
C’est un moyen de différencier le féminisme « d’avant », qui serait le « vrai » féminisme, des combats féministes d’aujourd’hui. Le terme met l’accent sur une différence entre les deux, dévalorisant et dénigrant les luttes actuelles, qui sont pourtant dans la continuité de ce qui a existé auparavant.
Alexia Laroche-Joubert ne semble donc pas prête à calmer les choses. Mais qui sait, peut-être qu’après le droit à un contrat de travail, les miss auront le droit à un verre de vin.
Crédit photo : compte Instagram @missfranceoff
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