Madmoizelles, si vous saviez à quel point c’est difficile de m’abstenir de vous parler de mon travail. Enfin, mon travail, on s’en fout. De mes collègues, plutôt.
Parce que, pour être tout à fait franche, il m’arrive de chercher l’inspiration, pardon, l’Inspiraciòne, en laissant vagabonder mon esprit alors que mon fessier reste solidement planté sur mon lieu de travail.
Alors qu’étrangement, dès que je passe les portes, je suis vachement plus concentrée sur des choses. Comme le cinéma, les crevettes à l’ail ou même le monsieur qui pue dans le métro. Focus à 100%.
Bref, je suis là, je cherche des choses passionnantes à vous raconter. Et je ne trouve pas. Du coup, je me désole de ne pas pouvoir vous parler de mes collègues. Pas par peur de représailles, hein. Parmi ceux sur lesquels j’aimerais pouvoir médire au grand jour, l’un fait un tiers de ma corpulence, et l’autre ne sait pas lire. Alors vous pensez, j’ai pas peur. Non, je ne vous parle pas de mes collègues, parce que tout le monde s’en fout.
Les histoires de collègues ne sont intéressantes que pour les autres collègues. Un peu comme les brosses à cheveux à la piscine quand ta maman t’a prévenue qu’il y a des poux : les collègues cons, ça ne se prête pas.
Il y a une autre raison pour laquelle je ne peux pas vous parler de mes collègues (et d’un en particulier)(oui celui-là)(rhaaa)(quel gros naze). C’est que les mots me manquent. Cet homme a l’intelligence d’un bidet. J’ai essayé de parler de son syle vestimentaire (chemisettes cintrées à fleurs pour faire djeune alors que le pauvre bouchon a tellement entamé la quarantaine que ça va bientôt faire 50), sa tête (en voie de chauvification), ses yeux (une porte tridimentionnelle vers le néant), son rire (perpétuellement décalé), des coudes (pathétiques), ses pieds (ridicules), son nez (inadmissible), sa démarche (équilatérale). Les mots ne sont jamais suffisants.
Alors, à défaut de pouvoir échanger des anecdotes sur les collègues, j’aimerais suggérer d’échanger les collègues. De toute façon, un vrai relou incompétent, et c’est là sa force l’enfoiré, peut officier où bon lui semble. Son incompétence, ses remarques vaguement salaces, son faciès qui tente d’adopter le masque du dédain et faillit chaque fois à cacher l’incompréhension originelle, il les emmène partout avec lui. Je me dis qu’à défaut d’y remédier, la violence physique étant proscrite d’un lieu de travail à peu près sain, l’éventuel relou incompétent d’une autre Madmoizelle aurait au moins le charme de la nouveauté.
Alors voilà. J’échange :
- Collègue relou
- Sexe : entre deux âges
- Cheveux : vagues
- Yeux : vides
- Propension au harcèlement sexuel : 10 % (90% de trouille, la majorité des gens de l’autre sexe pouvant aisément lui casser la gueule, dût-il exprimer clairement les petites pensées mesquinement sadiques qui rampent à coup sûr dans son imaginaire puéril)
- CV : falsifié
- Expertises : désorganisation de projet, questions absurdes, mémoire de 15 secondes.
Me contacter. Par pitié.
— Si tu aimes Pétronille, tu peux la retrouver presque tous les jours que Dieu fait sur son Beulogue au moins aussi drôle que ses billets sur mad’.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
- cheveux: gel + gras (pas dans l'ordre)
- propositions sexuelles: aucune. Pour lui, on est tous "BIZARRES et RINGARDS"
et moi tres m oche (ben oui je me maquille meme pas pour aller bosser! et en plus, je mets pas de gel et puis en plus, je ne suis pas sa voiture.
- confiance en soi: 100% (ca fait plus longtemps qu'il est dans l'entreprise...)
- études de graphisme: vite fait (mais ca fait quand meme plus longtemps qu'il est dans l'entreprise alors, il sait tout MIEU)
- commentaires à la con, pardon "ingenieux": tout le temps (et consciemment)
- BONUS! va etre papa dans un mois de sa copine de 18 ans (il est content c'est un fils, à 15 ans il lui ramenera des ptites jeunes filles
Alors t'es d'accord? tu pars gagnante il parte español au moins t'aura pas a suporter les commentaires "ingenieux" ^^