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Le collectif No FakeMed alerte les parents contre les « médecines » alternatives

Dans une tribune publiée dans Le Figaro, un collectif anti FakeMeds (fausses médecines) alerte les parents et futurs parents contre des médicalisations inutiles et parfois dangereuses.

Quand on devient parent, on est un peu comme une poule face à un couteau : on ne comprend pas comment ça marche. Et c’est normal ! Un nouveau-né n’est pas livré avec un mode d’emploi, et comprendre son fonctionnement est parfois franchement compliqué.

Face aux pleurs du nourrisson, à ses douleurs, ses souffrances, face aux sentiments du manque de réponses de la part du personnel soignant ou à la sensation de ne pas être pris au sérieux pour certains patients, mais aussi à cause de la pénurie de personnels soignants qualifiés, grand nombre de parents se tournent désormais vers des « médecines » alternatives, qui n’ont de médicales que le nom.

Dans une tribune publiée dans le journal Le Figaro, un collectif regroupant médecins, pédiatres, sage-femmes, kinésithérapeutes, puéricultrices, ou encore gynécologues alertent les parents et futurs parents sur les dérives de ces pratiques, qui peuvent, en plus d’être inutiles, s’avérer dangereuses pour l’enfant.

Ostéopathie, aromathérapie, section du frein de langue et collier d’ambre : des dangers pour les plus petits

La tribune dénonce quatre grands items qui ont la cote chez les parents et qui ne sont basés sur peu ou pas de ressources scientifiques : les séances d’ostéopathie pour les nourrissons, l’aromathérapie, la section du frein de langue chez les bébés pour supposément faciliter l’allaitement et le port du collier d’ambre pour calmer la douleur des poussées dentaires chez les plus petits.

Pour tous ces préceptes, très en vogue chez les jeunes parents en quête de réponses et de solution pour calmer les maux de leurs bébés et chez les professionnels qui les proposent, le collectif No FakeMed explique point par point en quoi ils peuvent être au mieux complètement inutiles et servir un business de professionnels un peu véreux, au pire se révéler être carrément dangereux pour la santé de l’enfant, pouvant entrainer des complications dramatiques.

Les FakeMeds sont de plus en plus plébiscitées, même pour les enfants

De nombreux médecins et professionnels de santé, notamment ceux du collectif No FakeMed, remarquent une montée en puissance de ces pratiques et du nombre de patients qui veulent se tourner vers ces « médecines douces » et alternatives.

Les raisons de leur choix leur sont propres quand il s’agit de leur santé, mais concernant les bébés, ça peut être plus dangereux. Certains médecins s’épuisent à essayer de vulgariser des principes médicaux, et se retrouvent pourtant au centre de vagues de harcèlement de la part des aficionados de ces pratiques, comme c’est le cas pour le pédiatre urgentiste To Be or not Toubib, connu pour sa page Facebook du même nom, et aussi pour son livre Urgences or not urgences – Manuel de survie en milieu pédiatrique.

Ces derniers jours, le médecin explique avoir dû fermer les commentaires sous le post partageant la tribune du Figaro qu’il soutient, à cause de la virulence des réponses des utilisateurs du réseau social.

toubib-or-not-toubib

Les FakeMeds périnatales ont encore de longs jours devant elles, et c’est inquiétant. Bien évidemment, les patients qui se tournent vers ces pratiques, encore plus pour les jeunes parents, le font pour de nombreuses raisons : sentiments de manque d’écoute de la part des soignants, peur des entreprises pharmaceutiques, adeptes de théories du complot pour certains, ou juste curiosités envers de nouvelles pratiques… Les raisons sont multiples et ne manquent pas.

Mais cette tribune, signée par des professionnels de santé qui prennent justement le temps d’alerter, de vulgariser, d’informer, tout ça dans le but de soigner et d’éviter de mauvaises prises en charge, prouve que les dérives vers ces pratiques alternatives ne sont pas qu’une peur du patient de ne pas être écouté et cru par un professionnel de santé dont c’est le métier. C’est aussi l’entrée en force d’un commerce florissant, peuplée de personnes sans formations médicales qui se permettent de donner des diagnostics et des solutions miracles à des parents épuisés et prêts à tout pour soulager les maux de leur nouveau-né.

Comme le conseille et le rappelle le collectif No FakeMed en fin de tribune, en s’adressant aux parents tentés de recourir à certaines de ces pratiques :

Votre enfant va grandir et s’épanouir, apportant son lot de difficultés, vous serez épuisés, vous aurez envie de hurler, de pleurer, mais surtout de lui apporter le meilleur. Les soins des enfants, s’ils sont nécessaires, doivent être réalisés par des professionnels de santé et de la petite enfance. Toutes les autres propositions ne relèvent que de la « fakemedecine », et cela doit cesser.

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre professionnel de santé si vous avez des questions d’ordre médical concernant la santé de votre enfant.

Crédit photo image de une : Alliance Images

À lire aussi : Qui est Irène Grosjean, la naturopathe controversée qui agite médecins et Doctolib


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Les Commentaires

18
Avatar de Althea Vestrit
23 septembre 2022 à 22h09
Althea Vestrit
Je viens seulement de voir cet article. En tant qu'ostéo universitaire cela me fait bien rire d'exclure les ostéos pour soigner les tous petits. Mes enseignants travaillent dans les plus grands hôpitaux, ils font partie de l'équipe pédia. Dans les formas thérapie manuelle = ostéopathie, on a des kinés qui viennent (mais ah oui ça ne fonctionne pas..)
Et moi même je bosse en hôpital, à la demande.. oh oui des pédiatres de l'hôpital (eh oui déso.. ces grands spécialistes qui ont fait mille an d'étude m'acceptent. Aïe..).
J'ai tout de même effectué 6 ans d'études, chaperonné par la faculté de médecine elle même, désolé mais oui on sait soigner des bébés. Et mieux, on travaille de pair avec les pédiatres, les kinés, les sages femmes, en pluri disciplinaire. Encore aujourd'hui j'ai vu un bébé qu'on soigne le pédiatre, la kiné et moi. Ne vous en déplaise. Mais sinon gardez bien vos jolies oeillères en France
Oui il y a des modes, le frein de langue, cette bêtise de syndrome de Kiss. Eh bien on se forme, de notre poche. On évite la désinformation chez les parents.
C'est courant qu'un pédiatre / un ORL / un généraliste me téléphone et me dise "oh il y a telle mode, ça te dirait qu'on se forme toi et moi au Frein de langue ? comme ça 4 yeux valent mieux que 2".
Dans ma patientèle, j'ai plein de kinés, de mamans kinés, d'anesthésites, de chir', de fils de chir.
Je ne sais pas ce que c'est cette diabolisation de l'ostéopathie en france, je suis ravie de ne plus y vivre
Et pitié c'est pas parce que certains ostéos font n'importe quoi que ce soit avec les bébés ou les adultes qu'on est tous des décérébrés. Il y a des médecins et des kinés qui font n'importe quoi, on ne jette pas la profession à la poubelle pour autant.
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