Le jeune collectif L6 (ou version longue llllllllllllllll) regroupe des artistes et des designers dont le travail s’articule autour de l’interactivité, à travers les jeux vidéos et la réalité virtuelle, le tout baigné dans un univers japonisant. Quatre de leurs œuvres étaient présentes à la 5ème édition de la Fête de l’animation, qui s’est tenue à Lille le week-end du 17 au 19 Avril dernier. Et c’est avec grand plaisir que je les ai testées pour vous !
La première, c’est Stepping Garden. Un grand écran au mur, de la pelouse en plastique au sol. La curiosité nous pousse à fouler cette herbe artificielle, et là, chacun de nos pas font planter la graine d’une fleur qui se met à pousser à vitesse grand V pour former un paysage presque préhistorique. En lisant le cartel, on se rend compte que en effet, la planète est devenu un grand champ de rien du tout, et que c’est nous, spectateurs en train de gigoter sur de la pelouse en moumoute qui allons reboiser tout ça ! Le son est présent dans cette œuvre : à chaque graine plantée, un son différent se fait entendre.
Ensuite, c’est au tour de Drôle de Planète de nous attirer. Trois ordinateurs, un écran géant. C’est un Second Life en beaucoup plus simple. Il faut créer son avatar, à l’aide de la webcam qui nous colle la trombine dans un personnage à la tête cubique. Une fois créé, il apparaît sur le grand écran et se balade dans un paysage avec les autres avatars créés par les personnes nous ayant précédées devant les ordinateurs. Quasiment aucune règle de comportement entre les avatars, juste le plaisir de laisser sa trace dans le logiciel !
Plus loin au sol, une pyramide de coussins pailletés et zébrés attirent l’œil. Dans ces coussins sont greffées des Game Boy Micro, dernière génération de Game Boy avant l’apparition des désormais incontournables DS. « Press a button to start » nous invite à démarrer ce qu’on croit être un jeu. Raté. Cyporn est en réalité le Kamasutra des geeks. Il reprend les avatars choupitrognon de Cyworld.com, le Facebook Japonais. Et comme tout site japonais qui se respecte, le tout est ultra-surveillé. C’est pourquoi ces petits personnages s’éloignent dans leurs chambres occidentales le temps d’une partie de jambes en l’air torride… Surprenant ! ;)
Les derniers sont les Objets 8 bits. D’abord, la console ! (c’est son nom, !). Une console Nintendo Nes, feurst généracheun avec la jolie manette rectangulaire et le jeu Super Mario Bros. Jusque là rien de particulier, tous les geeks du coin retrouvent leur 8 ans. Mais quand on commence à jouer, la manette se met à parler… « Owiii c’est bon ! », « Un peu plus à droite s’il te plait ! », « Vas-y, saute ! », « Ca te dit pas qu’on aille dans un coin plus tranquille…? » dès que l’on appuie sur une touche. Deux tactiques se font face : tenter de continuer à jouer en ne faisant pas attention aux avances de la manette, ou au contraire la triturer un max pour s’amuser de ses remarques parfois désobligeantes (et tant pis pour Mario). Mais faut bien avouer qu’elle fait bien rire, avec son petit ton charmeur…
Ensuite, le cube ?. La boite à meuh des geeks. Petit pixel 3D dans le monde réel, il suffit de la retourner, de la re-retourner et elle nous fait des sons tirés de jeux vidéos hyper-connus (genre Mario pour pas changer).
En conclusion, un joli parcours. Toujours de façon ludique, le spectateur est en constante interactivité avec la machine. Petites réussites technologiques et numériques, ces œuvres ne se regardent plus seulement, mais se construisent grâce au public.
Pour tout savoir sur le collectif, leur site officiel !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
C'est fun d'inclure les jeux vidéos dans l'art de façon ludique, puis on peut interagir aussi !
Vive l'art contemporain moi je dis