Cela fait des décennies que l’affaire traîne, mais vu l’ampleur du crime, il fallait bien cela pour que la justice puisse faire son travail. Après des années d’enquêtes et de procès, Robert Sylvester Kelly avait été reconnu coupable en septembre 2021 à New York d’extorsion, exploitation sexuelle de mineur, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé, de 1994 à 2018.
Et ce 29 juin 2022, R. Kelly vient enfin d’être condamné à 30 ans de prison par le tribunal fédéral de Brooklyn.
R. Kelly, condamné à 30 ans de prison pour ses crimes sexuels
En exprimant la sentence à l’encontre de Robert Sylvester Kelly de son vrai nom, la juge Ann Donnelly a déclaré que l’accusé présentait une « indifférence à la souffrance humaine », rapporte la BBC. Glaçant, le chanteur n’a prononcé aucun mot pendant tout le verdict, le condamnant à 30 ans de prison. Mais son avocate, elle, a précisé qu’il comptait bien faire appel.
La juge a également résumé que R. Kelly utilisait le sexe comme une arme, forçant ses victimes à l’inacceptable. Il a utilisé son influence en tant qu’artiste pour attirer des femmes et des enfants dans tout un trafic sexuel durant deux décennies. Neuf femmes et deux hommes l’accusaient donc de violences sexuelles, de prises de drogues forcées, de situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie, complète Le Monde.
Des décennies d’un système bien rodé d’exploitation sexuelle
Dans ce système d’exploitation où ce prédateur trafiquait des femmes dont des enfants entre différents États, il recevait par ailleurs de l’aide de la part de managers, d’agents de sécurité et d’autres membres de son entourage. C’est ce que dépeignait notamment le documentaire Surviving R. Kelly, actuellement disponible sur Netflix France.
Lors de ce procès d’ampleur, le tribunal a également pris en compte la manière dont R. Kelly avait illégalement obtenu des papiers pour épouser la chanteuse Aaliyah à l’âge de 15 ans en 1994. Soit sept ans avant la mort de la chanteuse dans un accident d’avion.
Cette effroyable affaire illustre une fois de plus combien les violences sexuelles peuvent s’inscrire dans le patriarcat, et qu’il s’agit toujours bien plus de domination sociale que de sexualité.
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Crédit photo de Une : © Falt i det fri (Public domain)
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