1) Certes, le garçon tient chaud en hiver.
Mais il faut savoir que le garçon tient chaud aussi en été. Quand tu agonises de chaleur sur ton lit où il n’y a plus aucun drap, très vaguement vêtue d’une culotte qui te tient déjà très chaud, et que le moindre mouvement te fait transpirer (non attends, même sans bouger tu transpires), eh bien le garçon est là, aussi, et il te tient chaud. Mieux, ce peu de vêtement le met d’humeur joueuse, et vient se coller à toi (augmentation de température sur le côté touché : + 150%), et l’énergie que tu utilises pour t’éloigner (transpiration : +225%) te laisse pantelante (comme un chien dans une voiture l’été, avec la langue qui pend).
2) Certes, le garçon peut être très fort pour te serrer dans ses grands bras poilus et te réconforter à la fin de ta dure journée.
Mais le garçon peut aussi rentrer du travail bien après toi, jeter son manteau par terre en demandant ce qu’on mange, et mettre ses chaussures sur ton joli canapé. Et te faire zéro bécot durant ce processus de gros relou.
3) Certes, le garçon est doté de bras et peut t’impressionner en montant une armoire suédoise avec un ratio jurons/ efficacité de 7/4, en s’essuyant des fois le front d’un geste viril, le fessier moulé dans sa salopette – oui, dans un monde parfait le garçon ne pourrait monter une armoire suédoise QUE vêtu d’une salopette.
Mais le garçon peut également rester planté là à dire « mais moi je sais paaaaaaas », ce cri du cœur s’appliquant aussi bien à la vaisselle qui doit être faite, qu’à la mise en marche de la machine à laver, qu’à la couette qu’il faut recouvrir d’une housse propre, qu’à la boîte de conserve qui demande à être ouverte. A noter que le garçon sait ouvrir certaines boîtes. Celles de bière et de raviolis, notamment. Les cœurs d’artichaut ou les asperges, moins.
4) Certes, le garçon peut passer le dimanche de novembre à te câliner, à l’abri du monde, planqué sous la couette.
Mais parfois, tu te réveilles le dimanche en novembre, et à côté de toi il y a un garçon malade, pardon, « baaalaaade ! », qui renifle à qui mieux-mieux et a les yeux qui coulent, et qui va se plaindre sans discontinuer pendant plusieurs jours. Car le garçon est fragile et résiste mal aux changements de saisons. Ce qui te vaut la joie de passer ton dimanche à mouliner de la soupe, et préparer du citron chaud, que le garçon sera de toute manière à deux doigts de recracher, vu que « c’est pas comme ceux que fait maman ». Et toi tu es trop cruelle de lui donner des trucs pas bons, alors qu’il est « baaalaaade ! ».
5) Certes, le garçon peut t’accompagner quand tu fais du shopping. Il peut te regarder avec des yeux pleins d’étoiles et te dire que tu es belle comme un poème de Francis Lalanne. Et des fois même, si par un très malheureux hasard tu es à découvert, accepter de t’avancer/ offrir tes petites culottes.
Mais pas très longtemps, et pas de manière très efficace. D’abord, quelqu’un qui te dit à chaque fois « oui, ça te va très bien », que tu sortes de la cabine avec une chemise de clown à jabot, ou un débardeur multibretelles trop serré qui te fait ressembler à un beau rôti de veau, ne t’aide pas vraiment. Par ailleurs, tu ne peux pas commenter les tenues des autres en gloussant, car le garçon n’est pas très fort en gloussement, et ne saura pas de quoi tu parles. Ensuite, le garçon s’ennuie facilement, pauvre poupougne. Alors il détricote des écharpes, il fait des grimaces aux chiens, il baille à s’en décrocher la mâchoire. Ca fait peur aux enfants. Ils crient. Vous vous faites jeter de la boutique.
Non, décidément, le garçon n’a pas que des avantages.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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