Ça, c’est fait.
C’est probablement un peu le sentiment qu’a eu Emmanuel Macron en signant la lettre adressée aux Français pour annoncer sa candidature. Personne n’en doutait, mais au moins, maintenant, les choses sont actées.
Alors que dit-elle cette lettre ? « Depuis cinq ans, nous avons traversé ensemble nombre d’épreuves. »
No shit, Sherlock.
C’est l’occasion bien entendu de faire le bilan de ses grandes réformes, avec par exemple l’investissement « dans nos hôpitaux et notre recherche », salué mais clairement insuffisant, la réduction de « notre dépendance aux énergies fossiles », avec la loi Climat et Résilience, dont on connait aussi le manque d’ambition.
Ajoutez à cela une petite pincée d’humilité (« Nous n’avons pas tout réussi. Il est des choix qu’avec l’expérience acquise auprès de vous je ferais sans doute différemment ») et un regard porté loin devant, vers l’avenir (« L’enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance. »)
Mais il manque un truc, non ? Attendez, il y avait bien une grande cause quelque part ? Ça me dit quelque chose… l’égalité femmes-hommes, au hasard ?
« Nous lutterons contre les inégalités, non pas tant en cherchant à les corriger toujours trop tard qu’en nous y attaquant à la racine », affirme Emmanuel Macron et c’est bien là, la seule mention suffisamment ouverte et floue pour laisser entendre qu’il a pensé à la caser quelque part.
Cette grande cause du quinquennat, Oxfam France en a dressé le bilan cette semaine. Et c’est peu glorieux.
« Encouragements en matières de droits sexuels et reproductifs, mais mention insuffisant en matière de lutte contre les violences, d’inégalités économiques, de budget et de la place des femmes en politique »… Oxfam France n’est pas tendre avec l’héritage Macron.
Le fait est qu’entre une pandémie mondiale et aujourd’hui une guerre en Europe, lutter contre les inégalités de genres n’est plus la priorité du gouvernement.
Alors ne pas voir apparaître une seule mention de l’égalité femmes-hommes, grande cause du quinquennat qui s’achève, enjeu majeur de ces dernières années pour une bonne moitié de la population et sur lequel il y a encore beaucoup de boulot, c’est finalement confirmer un sentiment déjà partagé par beaucoup de féministes : le gouvernement d’Emmanuel Macron fait le service minimum.
Et ça semble lui convenir tout à fait.
À lire aussi : Places en crèche, école non-genrée, congé parental… on attend quoi de la présidentielle côté parentalité ?
Crédit photo : Gouvernement de la République de Macédoine du Nord via Wikimedia Commons
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires