Chaque fois que je me retrouve à l’étranger, j’ai 2 objectifs culinaires : d’abord, goûter les spécialités locales, puis tester le meilleur burger du coin selon l’autochtone. Pourquoi le burger ? Parce que je voue une passion sans borne à la viande rouge, que j’adore le fromage et qu’une photo de frites trempées dans du ketchup accompagne depuis toujours la définition du mot « bonheur » dans mon dictionnaire mental.
Autant dire que j’ai déjà goûté tous les burgers des brasseries du 11ème arrondissement, que je ne rate aucun nouveau sandwich du Mc Do et que j’ai (presque) toujours de quoi faire des burgers maisons dans mon frigo. Je pourrais arrêter le journalisme demain que je deviendrais sans aucun problème docteur ès burger. À ce propos, saviez-vous que le hamburger (que l’on associe spontanément aux États-Unis) tire vraisemblablement son nom de la ville de Hamburg ? Tout porte à croire que ce sandwich de viande hachée peu coûteux a été importé sur le sol américain par les marins allemands. Ah, doux XIXe siècle.
Quand un jour du mois d’avril dernier, une âme charitable bien au fait de mon amour pour les sandwichs au steak haché m’a parlé du nouveau « meilleur burger de Paris », mon sang n’a fait qu’un tour. Il me fallait partir le goûter. Coûte que coûte. Au plus vite. Dès que possible.
Le Camion Qui Fume est un food truck, mais vous pouvez aussi appeler ça un restaurant mobile si les anglicismes vous donnent de l’acné. Le dit camion se poste tous les jours à un endroit différent (annoncé sur le site), et vu le succès de l’entreprise, il faut venir assez tôt et ne pas être pressé si vous désirez faire partie des chanceux.
Outre-Atlantique, les food trucks ont énormément de succès. En France, notre culture « bouffe de rue » est largement moins développée (ce qui a été une de mes grandes frustrations à mon retour de Berlin, souvenez-vous, je vous parlais par ici des nombreuses possibilités d’y manger sur le pouce et pas cher). C’est aussi le constat qui a frappé Kristin, Californienne passionnée de cuisine, quand elle est arrivée chez nous suivre les cours de l’École Supérieure de Cuisine Française Ferrandi, à Paris. Alors après sa formation, elle a décidé de lancer l’aventure le Camion Qui Fume. Un permis B, des ingrédients frais et une équipe qui cuisine devant vous. Et évidemment, la sauce a tout de suite pris.
« Il n’y aura pas assez de burgers pour tout le monde ! »
La première fois que j’y suis allée, on a attendu 20 minutes puis l’équipe nous a fait comprendre qu’à partir de la trentaine de personnes devant nous, c’était fini. «
Il n’y aura pas assez de burgers pour tout le monde ! Je répète, il n’y aura pas assez de burgers pour tout le monde ! ». La mine déconfite, j’étais repartie, les bras ballants, le regard dans le vide. Désespérée, l’idée de me faire un Mc Do en remplacement m’a même effleuré l’esprit. Mais quand vous vous mettez en tête de croquer dans un gros bun imbibé d’un épais steak saignant, la perspective d’une semelle de chaussure au fast-food n’est pas la plus réjouissante.
Finalement, j’ai décidé de re-tenter ma chance une semaine après, autrement dit, HIER. Le stand ouvrait à partir de 11h. Je suis arrivée à 11h40. Il y avait déjà une bonne grosse file d’attente devant moi, mais cette fois-ci, je savais que j’aurai mon burger : Kristin s’avançait déjà pour prendre les commandes dès la file d’attente, et je n’étais plus si loin du but.
Le menu
Vous avez le choix entre 6 burgers (classique, campagne, barbecue, bleu et porc braisé, végétarien). Des burgers du jour sont également proposés. Le sandwich seul coûte 8€. Mais je vous recommande la formule à 10€, tout compris – les frites sont maison, ce serait dommage de passer à côté.
On peut éventuellement être déçu du prix et s’attendre à ce que la formule tourne plutôt autour de 7€. Mais si l’on réfléchit bien, l’offre le Camion Qui Fume est à peine plus chère qu’un fast food traditionnel et la qualité du burger est vraiment exceptionnelle :
- Le pain est boulanger
- La viande est hachée maison
- Tout est fait devant vous, à base de produits frais
- Le burger est assez conséquent. Du genre à ne pas donner envie de prendre un petit Double Cheese à côté comme au Mc Do.
- Les frites ont un vrai goût de pomme de terre – ce qui est assez différent des frites industrielles.
En fait, ce food truck tient moins du camion belge à fricadelle que du restaurant-mobile concept. On y va pour goûter aux recettes inédites de l’américaine Kristin et pour se laisser surprendre par chacun des ingrédients du burger, travaillé avec amour.
Mon burger
J’ai choisi de goûter le burger au barbecue. ET JE N’AI PAS ÉTÉ DÉÇUE.
- Le cheddar est fort en goût
- Le steak est épais et généreux, comme je les aime. Ni trop cuit, ni pas assez. Très tendre
- Le bacon rajoute du croustillant au tout
- Le beignet d’oignon est très surprenant*
* J’ai vu Kristin les préparer un par un; chaque beignet est fait à la main : quelques rondelles d’oignon sont plongées dans une pâte, puis disposées sur une plaque chauffante.
- Le pain est parfaitement levé. Quand on l’écrase légèrement, il se soulève et reprend sa forme initiale
Les plus
- Ce burger est le meilleur qu’il m’a été donné de manger à Paris.
- Tout est fait maison.
- Chaque burger comporte un petit détail d’ingéniosité.
Les moins
- Il faut du temps devant soi.
- La boisson n’est pas comprise dans le menu, du coup, si on ne prévoit pas une bouteille d’eau avec soi, il faut ajouter 3 euros, ce qui est finalement presque le prix d’un déjeuner en brasserie.
- Il faut trouver un spot où manger son burger (je vous recommande les jours où le Camion Qui Fume s’arrête à Madeleine : les marches de l’Église de la Madeleine sont très sympa).
— Le site Internet du Camion Qui Fume et son Twitter pour suivre le parcours du camion.
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